« Il y a deux façons d’enculer les mouches. Avec ou sans leur consentement » [Boris Vian]
«Hier je suis allé à un concert des BORIS VIANDE, j'ai bien aimé mais j'ai rien vu." Mimi Mathy. » [BORIS VIANDE]
Parfois, on peut se rapprocher d’un grand auteur, sans cracher sur sa tombe, ou presque. Sauf que du côté d’Orléans, lorsqu’on se recueille sur la plaque de marbre d’un écrivain de la trempe de Boris Vian, on éjacule sur des tartines de pain de mie, et le dernier qui a fini mange celles des autres et la sienne. Enfin, je vois les choses à peu près comme ça.
Pas très poétique, mais ça tombe bien et après tout, tout est une affaire de rhétorique.
Celle de David et Edouard (guitares) et Raf (batterie) est simple. La parodie, le pastiche, la vulgarité, la grossièreté, l’irrespect, le tout agité dans un gigantesque shaker Grind Powerviolence donnant un cocktail radical qui vous fait friser la crise de priapisme aigue.
Je l’avoue au départ, seul le nom m’a fait rire. Mais en lisant le tracklisting et en réfléchissant un peu (pas trop longtemps, juste quelques secondes en changeant le rouleau de papier toilette), je me suis dit à moi-même après m’être concerté que toute l’affaire puait le GoreGrind à plein naseaux et que j’allais passer mon tour comme un vieux salaud.
Mais…
Conscience professionnelle oblige, j’ai écouté le « produit » en question, et finalement, j’ai fini mes besoins plus vite que prévu. En lieu et place d’exactions goresques (néologisme basé sur les giclées de sang et les couinements porcins) attendues, j’ai même eu droit à une sévère dose de velu bien méchant mais marrant, en tout cas suffisamment pour que j’y consacre quelques signes.
Les BORIS VIANDE et leur patronyme à faire hurler de douleur les bobos lettrés vegan de la rive gauche se gaussant des prises de position radicales de Vincent Delerm existent depuis 2012, ont déjà proposé un live sur leur Bandcamp, et s’amusent beaucoup à tourner la violence en dérision pour en proposer une vision toute personnelle. Ils s’adressent bien sûr aux fans de barbaque avalée tartare, et aux afficionados d’ASSUCK, ANAL CUNT et autres GETS WORSE et SEA OF SHIT/LOUISE CYPHRE/ROT MONGER.
Avec des morceaux aussi fruités que « Vodka Cyprine » et son intro classique sui s’éternise, « Sperme », « Pervers Pipert » ou « Fuck Hard, Have Gun », ils placent la barre très haut niveau calembour qui tue, mais ne tombent jamais dans les travers d’un GRONIBAR qui pue. Pour eux, l’humour se conjugue avec un extrémisme musical de bon ton, qui ne se pose pas de question et fait passer grand-mère à travers la cloison.
Mais admettons, et affirmons que j’ai vraiment aimé ces dix minutes de foutoir en leur compagnie déraisonnable. Puisque finalement, au-delà des joyeux drilles qu’ils incarnent, les trois musiciens connaissent leur sujet sur le bout des doigts plein de caca, et qu’ils maitrisent les codes du Powerviolence comme personne.
Tout ça donne une sacrée gigue qu’on danse en slip, émaillée de samples de bon goût, dont ce passage savoureux de Scout Toujours qui défie les lois de la gravité littéraire.
«Vous faites pas la loi quand même ? «
« Non, je fais pas la loi moi. Je l’encule ! »
Et par extension, les BORIS VIANDE vous enculent avec des godemichés en viande hachée, qu’ils ont mixée eux-mêmes.
De l’hystérie pure (« Nazi crust FUCK OFF »), du fun qui dure («Kerozen », la même que celle d’avant, ou presque que celle d’après), des fulgurances débiles qui étrillent (« Pevers Pipert » plus Grind tu te prends la basse de Shane dans l’oignon), et une dualité vocale qui peuple ton crane de gentils démons Crust N’Grind qui eux, ne crachent pas sur un minimum de subtilité rythmique qui prouve que ces messieurs grossiers savent jouer (« Whisky Smegma »).
Un foutoir défouloir, et finalement, un EP/LP/Maxi/Single euphorique qui démontre qu’on peut aimer les blagues carambar épicées de quelques mollards et autre démonstrations du braquemard le plus long, tout en pratiquant un Powerviolence vraiment très bon.
La pauvre Mimi Mathy n’a pas dû voir grand-chose en effet, mais elle a dû entendre et s’en prendre plein la tronche. Bien fait pour sa gueule.
« Il y a loin de la croupe aux lèvres » [Boris Vian]
Mais la distance est raccourcie dans le cas des BORIS VIANDE.
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