La première fois que j’ai entendu « Instinct Of Survival » de NAPALM DEATH, j’ai cru que les paroles étaient « Bruuuuugh fop laaaaaaaaa clipsooooooooooooooooo ». J’étais pourtant à jeun, encore jeune et plutôt vert, et en pleine possession de mes moyens. Depuis, j’ai évidemment eu accès au texte original, et j’ai fait mon petit chemin sur le sentier Grind d’un pas léger et d’une humeur primesautière. Mais putain, même en 2023 j’ai toujours l’impression que Justin hurle « Bruuuuugh fop laaaaaaaaa clipsooooooooooooooooo »…
Bref.
Le Grind.
Moi qui conchie certains genres en les taxant de répétitifs, roboratifs, sans inspiration, dénués d’originalité, recyclant sans vergogne, suis toujours aussi amoureux d’un des styles les plus figés depuis la découverte du bruit par quelques anglais chafouins. Oui, j’aime le Grind, alors même que trois quarts des albums que j’écoute pourraient avoir été enregistrés par les mêmes musiciens. Mais que voulez-vous, nous avons tous nos petites contradictions, et j’assume pleinement les miennes.
De là, jugeons sur le pouce le dernier jet des anglais d’ENDLESS SWARM. Depuis quelques années, ce collectif de flingués nous abreuve de formats, comme tout bon orchestre bruitiste qui se respecte, et 2023 est enfin l’occasion de célébrer un nouveau longue-durée qui n’excède pas les vingt minutes. Oui, nous sommes entre gens bien éduqués qui savent fermer la porte au bon moment.
ENDLESS SWARM, c’est un nombre conséquent d’EP’s, de splits, de collaborations diverses, mais aussi, un full-lenght en 2018. Cinq ans plus tard, le quatuor (Alex Sharp - basse/chant, Dave Taylor - batterie, Mathew Burton-Webster - guitare et Gray Caldwell - chant) revient sans avoir modifié d’un chouia sa formule, et nous rentre dedans de plein fouet d’un Grind/Powerviolence/Crust totalement dément et limite inconscient.
Que ces jeunes gens jouent avec leur santé mentale…Mais remercions-les de nous expliquer pourquoi le Grind reste enthousiasmant après tant d’années, en vingt morceaux aussi francs qu’ils ne sont hystériques. Les blasts de rigueur, la dualité vocale, les accélérations en mode Space Mountain, les riffs Hardcore qui tournent en arrière-plan, et la folie générale font de cet album une réussite majeure de la scène, quelque part entre THE KILL et NASUM. De l’intelligence dans l’inconscience donc, et une foi sans failles en un barouf qui surclasse les trois-quarts de la production actuelle.
Concédons à Manifested Forms une énergie au moins égale à celle d’une centrale nucléaire en surchauffe. Mais accordons lui aussi un groove incroyable, un flair indéniable au moment d’agencer des idées toutes plus dingues les unes que les autres. Il faut dire que le chant partagé est totalement halluciné, et calé sur une ligne du parti accro aux figures acrobatiques, comme si les ANAL CUNT se décidaient enfin à être un peu plus sérieux. Mais pas tant que ça.
Alors, ne vous bilez pas. L’approche est classique, mais la densité est énorme. Tel un mâtin la gueule grande ouverte, ENDLESS SWARM nous chope les mollets, et nous fait valdinguer dans tous les sens. Et de « Disengaged » à « Delusions In Crisis », la sale bête ne relâche aucunement son emprise et laisse les marques de ses dents bien plantées dans notre chair. Aïe, mais miam.
Je ne peux m’empêcher de voir en cet album une capitalisation sur l’héritage Grind américain des années 90. Un poil de BRUTAL TRUTH pour la crédibilité, mais beaucoup d’enthousiasme, et un réel désir de proposer autre chose qu’un banal cri primal de vingt minutes. Alors, des embardées corsées, mais aussi des sourires de violence pour un résultat qui dépasse toutes les espérances. Traduction : c’est du fameux et vous ne trouverez pas mieux.
Alors, peu importent les conventions, les attentes et autres illusions : le Grind sera toujours du Grind, et c’est pour ça qu’on l’aime. Et si vous tendez bien l’oreille, vous entendrez Gray Caldwell beugler « Mana Mana founefoune, tégo tégo blaaa » sur « Death Denied ».
Si, si, je vous assure.
Titres de l’album:
01. Disengaged
02. Sterile
03. Precognition
04. Death Denied
05. Split Brain
06. Matter Split
07. Manifested Forms
08. Antithesis
09. World Altered
10. Administered
11. Parasitic Coloniser
12. Circling Self
13. Tachyon Code
14. Mask Slip
15. Suspended In Vacuum
16. Bloated Body
17. New Visions
18. Inhospitable
19. Subjugate
20. Delusions In Crisis
Alors, j'ai vu les prix et, effectivement, c'est triste de finir une carrière musicale emblématique sur un fistfucking de fan...
20/02/2025, 19:08
J'avoue tout !J'ai tenté avec un pote d'avoir des places le jour J...Quand on a effectivement vu le prix indécent du billet, v'là le froid quoi...Mais bon, lancé dans notre folie, on a tout de même tenté le coup...
20/02/2025, 18:52
Tout à fait d'accord avec toi, Tourista. En même temps, on a appris qu'Ozzy ne chanterait pas tout le concert de Black Sabbath. Du coup, faut essayer de justifier l'achat d'un ticket à un prix honteux pour un pétard mouillé.
20/02/2025, 09:27
Tout est dit.Que ce soir devant 50 personnes dans une salle de quartier ou dans un festival Hirax et en particulier Katon assuré à l'américaine. Parfait.L'album précèdent reste terrible. A voir celui ci.
19/02/2025, 17:51
Hell Yeah!!! Voilà ce que j'appelle une bombe bien métallique.P.S: Il serait bien que ce site passe en mode sécurisé: https car certains navigateurs refusent son ouverture car il est considéré comme malveillant.
19/02/2025, 16:32
Pareil, vu au Motoc l'année dernière plus par curiosité qu'autre chose : et bah c'était excellent ! La passion qui transpire, la nostalgie d'une époque aussi et puis cette énergie !
17/02/2025, 21:39
Oui, Keton de Pena est une légende encore vivante avec son Thrash reprenant pas mal les codes du Heavy. Il y met cette ambiance jubilatoire en forte communion avec les fans (il a dû vous faire le coup du drapeau). Je l'ai vu deux fois il y a une dizaine d'années, c&a(...)
17/02/2025, 13:18
Vu pour la toute première fois en live l'été dernier.Il était grand temps pour moi au vu que j'adore ce groupe...Le concert était laaaaaargement au-dessus de ce que j'en attendais : Ambiance, prestation, joie communicative, ultra-res(...)
17/02/2025, 06:50
C'est un groupe assez ancien en fait, ils ont bien vingt ans de carrière derrière eux. Martin Mendez les a recrutés pour son propre groupe parallèle à Opeth, White Stones, car il est installée à Barcelone. Ils avaient commenc&eacut(...)
15/02/2025, 18:14
Âge oblige, j'ai connu à fond cette époque et elle était formidable. Evidemment, aujourd'hui, il y a internet mais le gros avantage du tape-trading, c'était que, par défaut, un tri s'effectuait, copie après copie (de K7). Aujourd(...)
14/02/2025, 05:50
AAAAh Benediction... Toujours un plaisir de les retrouver. Et en live c'est du bonheur (efficacité et bonne humeur!)
13/02/2025, 18:38
Dans son livre "Extremity Retained", Jason Netherton met en lumière l'importance énorme que ce phénomène a eu lieu dans la naissance de la scène. Tous les acteurs isolés dans leurs coins du monde échangeaient par ce moyen, et cela le(...)
12/02/2025, 01:30