Un brin d’originalité dans les chroniques ne peut pas faire de mal. Car en effet, il y a une vie artistique et brutale en dehors des Etats-Unis, de l’Allemagne, du Brésil, de la Grande-Bretagne, Russie, Suède, etc…La preuve en est ce premier album de TE RUKI, groupe originaire de Polynésie Française, chantant entièrement en Tuamotu, langue morte parlée par une petite poignée d’individus sur terre. Voilà de quoi attiser la curiosité, mais autant vous prévenir de suite : malgré toute cette originalité, TE RUKI est un groupe comme les autres, avec ses influences, son champ d’action, et la globalité de cette œuvre est suffisamment consensuelle pour intéresser tous les fans de Black Metal.
Car TE RUKI (la nuit en VF) joue un Black Metal d’obédience assez classique, avec toutefois quelques petits ingrédients maison, comme ces rythmiques typiquement polynésiennes, et ce groove incroyable même dans les passages les plus brutaux. Pour avoir une image assez précise de l’optique choisie, imaginez une rencontre nocturne sur les îles Windward entre SLIPKNOT, MARDUK et le SEPULTURA de l’axe tribal, et vous obtiendrez une compassion assez fiable.
Bien évidemment, ces cinq musiciens (Aroma - guitare/chant, Tauahinui - guitare, Marania - claviers, Sébastien - basse et Tamatoa - batterie/percussions polynésiennes) n’ont pas besoin de comparaisons, mêmes flatteuses pour exister, et ce Marako Te Ruki vous fauche de plein fouet de sa fougue et de sa puissance presque surhumaine. Animés par un esprit diabolique, les membres de TE RUKI se souviennent d’un côté de la bestialité typiquement sud-américaine et de l’autre la froideur scandinave des années 90, pour pondre un premier album en carton plein, dont même l’intro est indispensable.
Enregistré au AMSP Studio de Tahiti, mixé et masterisé au Vamacara Studio en France, et bénéficiant du soutien du gouvernement de Polynésie Française et de la SACEM polynésienne, Marako Te Ruki a donc bénéficié de moyens conséquents, qui se remarquent dès les premières notes. Avec un son ample, profond et policé, les morceaux tournent donc à plein régime, à l’image de « Huero a Tamaera », qui sous couvert d’un démarrage de blasts en pleine folie furieuse, nous entraine rapidement sur la trace d’un Black/Death fumasse mais intelligent. Et là est l’un des points forts de ce disque, savoir varier dans l’intensité sans perdre en brutalité, injecter des mélodies amères à une rythmique incroyablement groovy, tout en plaçant quelques syncopes à la SLAYER, histoire de prêter allégeance à la violence traditionnelle.
Peu avares en citations nationales, les TE RUKI nous proposent donc autre chose qu’une vulgaire charge virulente. Les percussions polynésiennes et une flûte mutine (jouée par Tony APA, flûte qui se nomme d’ailleurs vivo dans la langue des polynésiens) introduisent donc le title-track « Marako Te Ruki », le morceau le plus long et progressif de l’album, et monstre d’efficacité avec sa double grosse caisse purement Thrash et ses riffs formels transcendés par une énergie palpable. Et outre des performances individuelles notables, c’est surtout le collectif qui impressionne, cette façon de jouer en rangs serrés pour ne pas perdre de vue l’objectif principal : offrir une nouvelle peau au Black Metal en le confrontant à un pays qui n’est pas réputé pour ses encapuchonnés perdus dans la forêt.
Entre la Suède de l’axe historique 93/98, le Groove Metal le plus pugnace et débarrassé de tous ses gimmicks, et quelques accents Punk à la DARKTHRONE (« Te Aka Tamaki »), Marako Te Ruki s’approprie donc le vocabulaire le plus véhément, et se propulse en tête de liste des sorties les plus intéressantes de ce premier semestre 2022. Evidemment, en restant honnête et en faisant abstraction du caractère exotique de la provenance du groupe, on admettra que l’album est encore très classique, que les claviers ne s’imposent pas encore assez, et que les ambiances auraient parfois gagné à être plus aérées.
Mais avec un ouragan aussi puissant que « Komeri a Kamahi » dans la musette, les TE RUKI n’ont pas grand-chose à se reprocher. Atmosphère grandiloquente, relents d’EMPEROR en filigrane, groove en binaire totalement irrésistible, placé en fin de parcours, ce morceau représente le pinacle du talent des polynésiens en terme de brutalité souple.
Parfait dans la forme, encore un peu complaisant dans le fond, TE RUKI gagnera à développer les traits les plus originaux de son caractère pour s’imposer dans les grandes largeurs. Mais en tant que premier album, Marako Te Ruki est une réussite exemplaire d’une qualité exceptionnelle, qui permet à la Polynésie Française de se placer enfin sur la carte de la violence internationale.
Titres de l’album :
01. Orero (intro)
02. Huero a Tamaera
03. Tohitika
04. Ruahatu
05. KuraKura Te Kavake
06. Marako Te Ruki
07. Te Aka Tamaki
08. Komeri a Kamahi
09. Tokerau Rua
10. Tomo Te Aho
Excellent ! J'adore leur style musical Faaitoito Aroma et TE RUKI
Intrigué par tout cela, je suis en train de m'écouter le EP pour l'instant.
Génial.
Je reviens vers vous une fois l'album lui aussi ingéré...
Bah voilà...
Cela ne révolutionne effectivement rien dans le genre, mais quoi qu'il en soit, cela faisait trèèèèèès longtemps qu'un groupe de Black 90s ne m'avait pas autant fait de l'œil.
Dommage qu'il n'existe pas en format physique (pour l'instant ?) car j'aurai bien aimé claquer quelques kopeks là-dedans.
Les références sont effectivement bel et bien là (EMPEROR-ENSLAVED), mais SLIPKNOT... J'vois pas... ... ...
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