Quand j’étais petit, et que j’allais à la frairie (ou fête foraine selon vos régions, enfin les manèges quoi…), ce qui me fascinait le plus, c’était la maison des horreurs. Evidemment, je n’y suis jamais entré enfant, tétanisé par l’effroi de devoir croiser des créatures horrifiques et autres goules baveurs (et de toute façon, ma mère ne m’aurait jamais laissé faire ça). Plus tard, à la préadolescence, c’est le rayon « horreur » des vidéoclubs qui a alimenté mes cauchemars. Ces jaquettes flippantes, avec de grosses têtes de mort, des jeunes filles affolées, des monstres craignos et des zombies voraces, ça me donnait ma race et j’y pensais des jours durant. Cette attirance n’a jamais cessé de régir ma vie, et c’est toujours le côté sombre qui m’attire, les créatures de la nuit, le décorum des vampires, les cimetières, le noir, la nuit, les chauves-souris…Alors évidemment, lorsqu’un groupe se propose de retranscrire cet univers en musique, je craque, fondamentalement. Alors, si en sus, le dit groupe vient de chez nous et manie le vocable Horror-Metal comme les grands, je fonds immédiatement. Et ça tombe bien puisque les SLEAZYZ ont déménagé à Troyes, et pas seulement pour y faire la guerre qui n’aura pas lieu.
Fondé en 2003 par Fred « Dee Ceased » Dubois (chant/basse), SLEAZYZ est une entité bien connue dans l’underground, et pour cause, le groupe y a lâché des performances hallucinantes, mais aussi une poignée de morceaux que les connaisseurs se refilent sous le manteau. March of the Dead est donc le premier album de la bande au line-up renouvelé, s’articulant aujourd’hui autour du trio d’accompagnement Dominique « Speed » Parigot - Batterie, Iléana « Pandemonium » Rodriguez - Guitares/Choeurs et David « Ripper » Smolinski - Guitares/Choeurs. Pour l’occasion, et afin de présenter la horde correctement à toi mon cher lecteur, laissons donc la parole à Fred, qui assume les origines et détaille les options :
Notre univers musical est original, éclectique, délirant et inspiré des vieux films d'horreurs tels que Creepshow, The Exorcist ou encore From Dusk Till Dawn...Notre musique allie à la fois le côté Rock et Punk avec pour influence des groupes comme MURDERDOLLS, ALICE COOPER, ou les RAMONES, mais aussi le côté puissant et énergique du Metal de Rob ZOMBIE, SLAYER ou DANZIG.
Maintenant que vous êtes au courant et que tout le monde s’est serré la paluche, autant plonger à fond dans ce bain en fusion pour en retirer les sensations fortes attendues. Si la musique du quatuor n’est pas encore au niveau de celle de ses références, et n’égale pas le délire d’un MISFITS ou d’un DEATH SS, autant dire que les dix morceaux de ce premier long font ce qu’il faut pour vous faire suer de peur et trembler le popotin. Entre Heavy Metal sombre et Mansonien, et allusions à peine cachées au Glam des années 80, SLEAZYZ déroule les riffs sur mid ou up tempo, et s’en remet souvent à la voix rauque et glauque de Fred pour imposer son ambiance d’Horror House pas si cheap qu’elle n’en a l’air. Le tour de l’attraction étant d’un coût relativement modeste au vu de sa brièveté, autant remercier ces forains de la nuit de leur générosité en guitares distordues, et en atmosphère déliquescente Punk plus vraie que nature. Moins électronique qu’un WHITE ZOMBIE, moins crade qu’un SAMHAIN, March of the Dead est un genre de moonwalk de Mickey Jackson revu et corrigé par George Romero, et relooké par Zack Snyder, avec de faux membres qui se détachent du corps, et des courses poursuites dans la ville abandonnée. Efficace et direct, le groupe ne cherche pas à vous frapper de son originalité, et son sens de la théâtralité, loin du cirque de COOPER est quand même digne d’intérêt, d’autant que bon nombre de morceaux sont de véritables hymnes teen.
Animés de samples de corbeaux, de morts-vivants sortant de leur tombe, de cris d’effroi de demoiselles coincées dans un beffroi, ces titres prônent une sorte de fête d’Halloween permanente, entre up beat bien glouton et lourdeur béton. Dès l’entame de « Malleus Maleficarum », la fausse toile d’araignée synthétique nous tombe sur la tronche, et le ton est donné. La fête sera macabre ou ne sera pas, mais un macabre sympa, et qui ne veut de mal à personne. Pas de déviance étrange ici, juste du paillard bien troussé, et beaucoup de plaisir donné. Proche d’un BLACKRAIN qui aurait tourné le dos au professionnalisme ricain pour se rapprocher du paganisme festif européen, SLEAZYZ est une bête de foire poilue et sympathique, capable de damer le pion aux JESUS ON ECSTASY sans forcer et sans synthés (« God »), ou de rendre hommage au Rock bien gras sans imiter le Stoner faisandé (« Devil Talking in my Head »).
Ils affirment leurs positions, assument leur crédo, et pondent des trucs qui rendent bargeot (« Sold my Soul to the Metal »), jouent la concision et la brièveté, tout en laissant parfois le magnétoscope tourner pour nous présenter des séries B suintant le boogie (« March of the Dead »). Quelques petits accrochages empêchent d’y croire totalement, avec un son global un peu trop grave et un chant monocorde, mais quand la pression monte, le Rock joue la tonte, et l’up tempo se retrouve malmené par un refrain endiablé (« Orion Conspiracy »). Du solide donc, et toutes ces années passées à trouver le bon numéro pour impressionner n’ont pas été gâchées. « Gnome » singe les tics de ces films moisis (Leprechaun, Troll, Ghoulies…) pour ramener le spectre du MANSON des jeunes années sur le devant de la scène, et la clôture méga Punk de « Wanna Say » avec Florent de POLICE ON TV venu brailler pour la bonne cause nous laisse sur une note joyeuse, et une impression de trop peu.
Seule erreur de ma part, d’avoir chroniqué cet album un peu tard, mais mieux vaut tard que jamais, et j’avoue que les SLEAZYZ m’ont proposé des éclairs de génie assez probant pour le prix. Vous reprendrez bien un ticket ?
Titres de l’album:
01. Malleus Maleficarum
02. God
03. Chaos N Destruction « we are lost generation »
04. Devil Talking in my Head
05. Psycho Witch
06. Sold my Soul to the Metal
07. March of the Dead
08. Orion Conspiracy
09. Gnome
10. Wanna Say
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