On est bien au Danemark. Bien que je n’y ai jamais posé le moindre orteil, je commence à en connaître le moindre recoin musical, à force de traîner en compagnie des potes de Mighty Music qui font vraiment tout ce qu’ils peuvent pour promouvoir les artistes de leur pays. Et après Mike TRAMP, STATEMENT, c’est donc au tour des MERIDIAN d’attirer mon attention et de faire chauffer mon clavier, eux qui justement sortiront leur tant attendu troisième album le mois prochain. Pour de plus amples informations, je vous renvoie vers les sites et pages officiels du combo, mais je vais quand même vous dévoiler quelques trucs avant de vous expliquer pourquoi ce nouvel effort mérité d’être loué. Fondé entre 2005 et 2006 par le batteur Klaus Agerbo et le bassiste Peter Bruun à Esbjerg, le projet MERIDIAN a commencé comme bon nombre d’autres passions sont nées, celle de la musique qui pousse justement des amis à tenter l’aventure ensemble, histoire de s’adonner aux joies du Heavy Metal des années 80. C’est ainsi que les deux camarades furent vite rejoints par le guitariste Søren Steffensen, avec lequel ils reprirent quelques standards du Hard Rock. S’ensuivit le chanteur Lars Märker, qui taquina aussi de la guitare rythmique, ce qui permit à cette structure en quatuor de définir son style et d’opter pour son nom de baptême définitif. Rentrant en studio en mars 2007, le gang nouveau grava pour la postérité son premier EP, All The World’s A Cage, et de fil en aiguille, de riffs en soli, de nouveaux membres en changements de poste, le quatuor devenu quintette perfectionna son approche au point de pouvoir présenter au public un premier effort longue durée, intitulé fort à propos Metalurgy, pour justifier de cette affiliation au genre si apprécié. De bons échos dans la presse, et une fanbase se pressant aux concerts, le groupe attendit trois ans pour donner suite à cet appel, via Breaking The Surface, publié en 2016. Et c’est donc encore trois ans plus tard que le groupe nous en revient avec un solide Margin Of Error dans sa musette, lui qui justement ne supporte pas la moindre approximation et qui cherche toujours la perfection.
Une fois encore enregistré aux Death Island studios, ce troisième chapitre de la saga danoise a été produit, mixé et masterisé pour la première fois par Marco Angioni, et illustré d’un artwork signé par Lena Angioni. Le tout fleure donc l’affaire de famille pour un ensemble qui semble enfin avoir trouvé une certaine stabilité dans l’harmonie d’une formation qui semble vouloir pérenniser son partenariat. C’est ainsi qu’outre le guitariste/producteur Marco Angioni, on retrouve l’inamovible Lars Märker au chant, Martin J Andersen à la guitare, Peter Bruun à la basse et Klaus Agerbo à la batterie, pour un festival de Hard Rock / Heavy Metal peaufiné mais toujours aussi sauvage, qui multiplie les influences et les pistes d’importance pour définir son propre style. Si globalement, cette affaire se place sous les auspices nostalgiques d’eighties classiques, on peut trouver des éléments corroborant la thèse de la modernité, puisque loin de se contenter de copier les éternelles idoles, les danois apportent leur propre touche au traditionalisme, tout en respectant les enseignements les plus sacrés. Et on sent que les musiciens ont pris de la bouteille, puisque Margin Of Error dispose d’une marge d’erreur infime et cumule les bons points, tapant dans le Heavy le plus cru pour déverser le Hard Rock le plus goulu. Véritable catalogue de possibilités, ce troisième LP est vraiment celui dit « de la maturité », bien que l’expression consacrée ne lui rende pas honneur de sa banalité. Ici, le classicisme est roi, mais la puissance est en toi, et chacun des onze morceaux qui constellent cette galaxie flamboyante est un astre brillant à lui tout seul. Pas étonnant dès lors d’apprendre que Marco et Martin ont travaillé de près avec l’ex-ACCEPT David Reece pour lui concocter un LP sur mesure (Resilient Heart, sorti en novembre de l’année dernière chez…Mighty Music évidemment), puisqu’ils ont l’étoffe de grands compositeurs, dont les créations ont bien de quoi séduire les artistes extérieurs. Mais c’est en travaillant pour eux que ces deux-là sont les plus convaincants, et l’argument d’intro « The Devil Inside Us All » le prouve de son allant et de son tempo lourd et pesant. Basse en avant et lyrisme méchant, les MERIDIAN ne jouent pas vraiment la moyenne et visent l’excellence, se permettant au passage de donner la leçon à tous les suiveurs de MAIDEN et consorts, en teintant leur Metal d’une touche de brutalité fort à propos, qui toutefois n’étouffe pas les harmonies.
Et c’est tant mieux, puisque la voix de Lars Märker est toujours aussi prenante et ample, dans un registre réconciliant Bruce Dickinson et Timo Kotipelto. Son timbre s’accorde très bien de l’emphase prônée, et « Off To War » de justifier le parallèle avec la bande à Steve Harris, au regard de ces guitares qui tranchent dans le vif, et de ces tierces se juxtaposant sur une basse cavalante à la « The Evil That Men Do ». Mais la nature profonde des danois reprend vite le dessus sur les hommages, et leur Rock moderne trouve toute son amplitude dans cette alternance de couplets féroces et de refrains en carrosse, véritable trademark nationale qu’on retrouve aussi chez les STATEMENT, leurs collègues de label. C’est d’ailleurs une marque de naissance nationale, ce dont Mighty Music se glorifie au travers de ses multiples sorties, et si parfois, quelques arrangements semblent piqués aux copains américains (l’entame au synthé de « Second Best » ressemble beaucoup à « New Millenium » des techniciens de DREAM THEATER), la fougue dont font preuve les musiciens permet de pardonner quelques facilités, spécialement lorsque les trouvailles plus personnelles nous enflamment de leur implication harmonique. Variété de ton, mais aussi de propos, puisque les textes traitent de sujets divers, bien loin des sempiternelles turpitudes adolescentes, abordant les thèmes de la guerre, de la souffrance, du réchauffement climatique, des maladies mentales, ou de l’impossibilité pour l’homme moderne de communiquer sans écran interposé. Mais outre ces mots soignés, c’est la musique qui fascine, en trait d’union du passé et du présent, sorte de voyage dans le temps incessant, pour retrouver la foi des origines et la transformer en philosophie contemporaine. Ainsi, les complications rythmiques de « Margin of Error » permettent au groupe de s’aventurer en terrain Power Metal, sans tremper les deux pieds dans ses eaux tourmentées, alors qu’à contrario, « Fragments Of A Life » évoque la mémoire disparue et la vieillesse accrue sur fond de leitmotiv épique en Heavy typique.
Emotion, mais pas dans le sens le plus niais du terme, pour un lifting offert au Hard Rock des parents, qui décidément a trouvé des héritiers méritant vraiment sa richesse. Et si la maison de disques conseille cette œuvre aux fans de PRETTY MAIDS, EVERGREY ou MERCENARY, les fans de MAIDEN, d’ECLIPSE, de STRATOVARIUS, et tant d’autres références peuvent aussi y trouver leur compte, tout comme les accros au QUEENSRYCHE des débuts (« Circle The Drain », à la vélocité bien huilée par une basse aux accus chargés). Parties de double grosse caisse rondement menées, riffs qui coupent mais savent aussi moduler (« In Nothingness »), complémentarité générique et génétique qui permet le baiser de la mort entre le ZEP et METALLICA (« Drowning The Miracle »), et ambition qui se révèle sur le tard pour une fin d’album en épiphanie de pétards et feux d’artifices, avec une succession de trois morceaux jouant enfin la montre, et un épilogue qui se paie le luxe d’un énième clin d’œil à MAIDEN, dans le son et dans le verbe (« Scream For Me »). Production juste ce qu’il faut, instrumentistes doués mais disciplinés, pour une dernière carte postale en provenance du Danemark, qui prouve que ce pays est bien le fer de lance d’une certaine vision du Heavy.
Titres de l'album :
1. The Devil Inside Us All
2. Off To War
3. Second Best
4. Margin Of Error
5. Fragments Of A Life
6. Circle The Drain
7. In Nothingness
8. Drowning The Miracle
9. The Fate Of Atlantis
10. Disconnect
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