Alerté par un mail promotionnel très complet de Vlad Nowajczyk, je me suis penché de plus près sur son écurie VladPRomotion sans agrandir mon décolleté déjà généreux. Et en examinant cette liste de groupes aux noms tous plus inconnus les uns que les autres (mis à part quelques exceptions comme ASSASSIN), je me suis dit qu’il y a avait fort longtemps que je n’avais pas remué la boue de l’underground pour voir si quelques petites pépites ne restaient pas coincées dans mon tamis. Et en regardant les mailles métalliques de l’objet en question, j’ai remarqué que le premier album des américains de KILJIN flottait au fond de la grille, ce qui m’a poussé à en savoir plus sur cet énigmatique groupe amateur, au passé pourtant chargé. Visiblement, les membres de KILJIN, malgré leur formation récente n’en sont pas à leur coup d’essai, puisqu’ils ont ouvert pour de grandes références sous un nom différent, mais si leur passé est digne d’intérêt, c’est bien leur présent qui nous concerne aujourd’hui, et la publication l’année dernière d’un premier long qui n’en usurpe pas le nom. Sans preuve de l’existence d’une démo ou même d’un EP avant de se plonger dans le grand bain, admettons que Master of Illusion est bien le premier témoignage discographique des originaires du Michigan, élevés à Alma, et maintenant suffisamment prêts pour affronter le monde musical. Et c’est par la porte la plus grande qu’ils ont choisi de sortir pour propager la bonne parole d’un Heavy Metal fait maison.
On retrouve dans le groupe trois dois le même nom de famille, celui d’Aumaugher, partagé par Tony (basse), Bryant (batterie) et Trevor (chant/guitare). Aux côté de ces trois frangins/cousins ou autre chose, on retrouve Scott Spencer (guitare), qui fait peut-être aussi partie de la même famille en tant que neveu ou je-ne-sais-quoi, et Master of Illusion est donc une affaire peaufinée entre gens du même sang. Mais avant même d’attaquer la chronique artistique de ce premier jet, autant dire que le quatuor n’a pas lésiné au moment d’établir le tracklisting définitif de cet album. Pas moins d’une heure et vingt-trois minutes de musique pour dix morceaux, on se croirait revenu au temps béni du METALLICA époque diptyque Load/Reload, et les titres jouent la montre avec une confiance admirable, poussant les meubles au maximum pour étirer l’inspiration jusqu’à dix minutes d’interprétation. Enorme risque qu’ont donc pris les KILJIN, puisqu’on sait depuis longtemps que le mieux est l’ennemi du bien, et en étant franc, autant admettre que cette longueur joue contre eux.
Je comprends tout a fait que les sympathiques frangins Aumaugher ont voulu tout donner sur ce LP, mais avec des morceaux dépassant souvent les limites de la politesse créative pour atteindre les neuf ou dix minutes, l’inspiration ne suit pas forcément, et on se retrouve avec une accumulation de plans gratuits, qu’on étire au maximum, pour signer un genre d’And Justice For All du Heavy Metal classique et déjà digéré par tout le monde. Avoir de l’ambition est une bonne chose, encore faut-il avoir les arguments de sa morgue, et tel n’est pas le cas de ce Master of Illusion qui ruine bien des illusions qu’on aurait pu se faire en amont. Car après écoute des morceaux les plus conséquents, on comprend vite qu’une version synthétique eut été plus judicieuse, tant les riffs se perdent vite dans l’anonymat, et que la voix très spéciale et opératique de Trevor ne parvient pas toujours à combler le vide et à transcender les plans les plus factuels.
Dommage, car le groupe a du potentiel, et il sait l’exploiter à intervalles réguliers. Et ce premier LP exhale d’un parfum très naïf nous renvoyant aux débuts du Hard n’Heavy américain des années 80, lorsque les combos californiens cherchaient leur voie à travers la suprématie de l’Europe. Il y a du MANILLA ROAD là-dedans, mais aussi du METAL CHURCH, du LIZZY BORDEN parfois, un peu du Seattle de HEIR APPARENT, et surtout, beaucoup de virilité, une basse ronde au premier plan, des guitares un peu engoncées en arrière-plan du mix, une batterie sèche qui frappe sans discontinuer et qui lâche les fills les plus convenus du genre, et cette voix si particulière, un peu nasillarde, lyrique lorsque l’ambiance le réclame, mais le tout souffre d’un son un peu amateur et bricolé at home qui sent la grosse démo gonflée pour se transformer en LP. Et si le duo introductif « Path Of The Warlock » / «I'm Still Alive » convainc de sa singularité, si « Personality Treason » surprend de son culot, « New Disease » lasse très vite de la redondance de son riff un peu trop classique pour se montrer effectif. D’un autre côté, les soli sont très propres, mais malmenés par la production, et s’engluent dans le décor sans avoir la possibilité de démontrer leur pertinence.
Le constat est donc sans appel, parvenu à l’entracte « Beard Of Wizard », l’oreille commence déjà à bailler, malgré les qualités fondamentales de ce quatuor totalement passionné. Ramené à la moitié de sa durée, ou au moins expurgé de vingt minutes dispensables, Master of Illusion eut été beaucoup plus percutant et digeste, d’autant que le title-track mystique « Master Of Illusion » ménage son lot d’atmosphères étranges et prenantes. Mais en optant pour un Heavy Metal formel et épique, le quatuor du Michigan se perd en route, et oublie qu’un riff n’est jamais aussi mémorisable que lorsqu’il est mis en valeur par une structure concentrée. L’appétit de ces musiciens leur coûte donc un bras, et si certaines idées surnagent dans la mémoire, comme l’intro joliment nostalgique de « Point Of No Chance » ou le riff super saccadé de « Cold », l’impression globale est celle d’un remplissage forcé. Attendons que le groupe peaufine son identité et apprenne à se montrer plus compact à l’avenir, car il a les capacités de signer un album fort et beaucoup plus concis.
Titres de l’album:
01. Path Of The Warlock
02. I'm Still Alive
03. Personality Treason
04. New Disease
05. Beard Of Wizard
06. Master Of Illusion
07. Drowning In My Dreams
08. Point Of No Change
09. Cold
10. Impaler
11. My Reflection
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