KHYMERA n’a rien à voir avec la fantasque Kimera, qui nous transposait le Classique et l’Opéra dans un langage purement et excessivement 80’s. Mais une chose les unit, cette passion pour une époque qui aujourd’hui trouve toujours un écho formidable dans le cœur des fans, même si on ne verra sans doute jamais ce brave Dennis Ward maquillé comme un aigle de l’espace…et c’est tant mieux ! KHYMERA dans les faits, est plus un projet qu’un groupe, puisque son histoire est émaillée de pauses, de hiatus, de changements de musiciens, à tel point qu’on ne trouve plus trace dans le line-up depuis fort longtemps des membres d’origine…Ces membres d’origine étaient le producteur/musicien italien Daniele Liverani et l’ancien chanteur de KANSAS Steve Walsh, qui ne dansèrent qu’un seul été ensemble…Depuis, les commandes de la machine ont été prises par ce bon Dennis, qui entre deux jobs de producteur trouve un peu de temps pour rassembler ses idées et nous offrir un nouvel album…Comme d’habitude, le nouveau LP intervient après un long silence, le dernier album, The Grand Design étant sorti en 2015, et avait succédé à The Greatest Wonder, lui-même lâché en 2008…Trois albums en douze ans donc, pour un total de cinq, mais la qualité prenant toujours le pas sur la quantité, le ratio est plus que raisonnable. D’autant plus que Master of Illusions ne déroge à aucune règle précédemment établie et continue le chemin tracé depuis des années. En 2020, on retrouve bien sûr au chant, à la basse et à la production l’indéfectible Dennis Ward, secondé cette fois-ci par Michael Klein aux guitares, Eric Ragno aux claviers et Pete Newdeck à la batterie, et si cette formation ne semble pas proposer quoi que ce soit de neuf par rapport aux quatre premiers albums, elle assure quand même dans les grandes largeurs pour retranscrire les compositions brillantes de Dennis.
Et pour cause, puisque ces nouveaux alliés sortent tous de girons bien connus (WICKED SENSATION, MECCA, LOS ANGELES, Fergie FREDERIKSEN, Michael BORMANN, BLOOD RED SAINTS, MIDNITE CITY, EDEN'S CURSE, Tony MILLS), et représentent donc les compagnons de route parfaits pour un musicien qui en a vu d’autres au sein de PINK CREAM 69 ou UNISONIC, sans parler de ses activités derrière la console. Dennis en substance, n’est pas homme versatile, après tout, il a confié un jour que le seul paramètre qu’il prenait en compte au moment de composer un album, était d’en faire un classique de l’AOR. Dont acte, et Master of Illusions propose donc son lot habituel de compositions soignées, mélodiques à souhait, et transcendées par le chant un peu rauque mais complètement Rock de Dennis qui une fois encore fait merveille. Rien de plus à attendre d’un disque que les fans connaîtront au moment même où ils poseront les oreilles dessus, si ce n’est que le compositeur américain s’est encore dépassé pour soigner les refrains. On trouve sur ce cinquième chapitre les hits que l’on est en droit d’espérer, mais même en connaissant la bête par cœur, on arrive encore à être surpris par son appétit. « The Rhythm Of My Life », classique dans le fond, fait partie de ces chansons intemporelles qui vous ramènent des décennies en arrière, lorsque le Rock mélodique, le Soft Rock et l’AOR trustaient le haut des classements. Même constat pour le plus rude « Follow The Sun », qui se repose sur un riff particulièrement velu de Michael Klein.
Et c’est sans doute ce qu’on apprécie le plus chez KHYMERA, cette façon de rester Hard même dans les moments les plus mélodiques et de nous éviter la soupe radiophonique énamourée. Producteur avisé et compositeur émérite, Ward a encore soigné ses suiveurs aux petits oignons, en peaufinant des chœurs particulièrement efficaces, et en mettant l’emphase sur des riffs mémorisables. On pense à GIUFFRIA, BRIGHTON ROCK, mais aussi à PINK CREAM évidemment, et aussi à la scène suédoise des W.E.T et WIG WAM, le côté Glam moins prononcé. Et si les choses sont claires dès l’ouverture franche de « Walk Away » avec sa juxtaposition claviers/guitare, l’album n’en reste pas moins assez varié pour fasciner. La place laissée à chaque instrumentiste est généreuse, et Dennis n’empiète pas sur le terrain de ses petits camarades. Certes, la basse se discerne sans avoir à aiguiser le tympan, mais le mixage est parfait dans son genre, avec ce son si rond mais âpre. Alors, les compos déroulent, et le talent déboule. La démonstration est encore une fois majestueuse, et Master of Illusions incarne avec panache la suite tout à fait logique de The Grand Design, sans toutefois en copier à la croche près les compositions. Mais toutes ici ont leur place évidente sur un album qui vise le sans-faute et l’atteint sans problème, s’appuyant sur des hits médiums de la force de « The First Time » ou des tubes trépidant comme une aube naissante de la qualité de « The Sun Goes Down ». Rien à signaler de particulier, si ne sont quelques modulations dans le ton, pour se rapprocher d’un Rock west-coast que Dennis vénère plus que tout (« Paradise »), ou de rares concessions au mainstream typiquement 80’s via le très Pop-Rock « After All This Time ».
On se retrouve parfois plongé dans les souvenirs d’un ICON toujours aussi actif et performant (« Victim Of Your Love »), mais en définitive, on oublie toutes les références puisque KHYMERA en est devenue une à part entière. En effet, quel autre groupe serait capable de produire un morceau aussi redondant que le final « Let It Happen » au riff moderne et bombé, qui tout en s’adaptant des inclinaisons vintage de son époque revendique un côté contemporain totalement assumé ? Car même si Dennis est fasciné par un passé qu’il a partiellement connu, il n’en reste pas moins un homme à l’aise dans son temps et parfaitement conscient des impératifs actuels. Après tout, sa carrière ne date pas d’hier, ni son implication dans ce projet magnifique, dont le seul défaut est de ne donner des nouvelles qu’avec une trop grande parcimonie. Mais si vous aviez aimé The Greatest Wonder et adoré The Grand Design, alors vous adulerez Master of Illusions qui est une pierre de plus montant l’édifice érigé au nom du talent de Dennis à des hauteurs stratosphériques.
Titres de l’album :
01. Walk Away
02. The First Time
03. Master Of Illusions
04. The Sun Goes Down
05. Paradise
06. The Rhythm Of My Life
07. Follow The Sun
08. Father To Son
09. After All This Time
10. Victim Of Your Love
11. Let It Happen
Tout à fait d'accord avec toi, Tourista. En même temps, on a appris qu'Ozzy ne chanterait pas tout le concert de Black Sabbath. Du coup, faut essayer de justifier l'achat d'un ticket à un prix honteux pour un pétard mouillé.
20/02/2025, 09:27
Tout est dit.Que ce soir devant 50 personnes dans une salle de quartier ou dans un festival Hirax et en particulier Katon assuré à l'américaine. Parfait.L'album précèdent reste terrible. A voir celui ci.
19/02/2025, 17:51
Hell Yeah!!! Voilà ce que j'appelle une bombe bien métallique.P.S: Il serait bien que ce site passe en mode sécurisé: https car certains navigateurs refusent son ouverture car il est considéré comme malveillant.
19/02/2025, 16:32
Pareil, vu au Motoc l'année dernière plus par curiosité qu'autre chose : et bah c'était excellent ! La passion qui transpire, la nostalgie d'une époque aussi et puis cette énergie !
17/02/2025, 21:39
Oui, Keton de Pena est une légende encore vivante avec son Thrash reprenant pas mal les codes du Heavy. Il y met cette ambiance jubilatoire en forte communion avec les fans (il a dû vous faire le coup du drapeau). Je l'ai vu deux fois il y a une dizaine d'années, c&a(...)
17/02/2025, 13:18
Vu pour la toute première fois en live l'été dernier.Il était grand temps pour moi au vu que j'adore ce groupe...Le concert était laaaaaargement au-dessus de ce que j'en attendais : Ambiance, prestation, joie communicative, ultra-res(...)
17/02/2025, 06:50
C'est un groupe assez ancien en fait, ils ont bien vingt ans de carrière derrière eux. Martin Mendez les a recrutés pour son propre groupe parallèle à Opeth, White Stones, car il est installée à Barcelone. Ils avaient commenc&eacut(...)
15/02/2025, 18:14
Âge oblige, j'ai connu à fond cette époque et elle était formidable. Evidemment, aujourd'hui, il y a internet mais le gros avantage du tape-trading, c'était que, par défaut, un tri s'effectuait, copie après copie (de K7). Aujourd(...)
14/02/2025, 05:50
AAAAh Benediction... Toujours un plaisir de les retrouver. Et en live c'est du bonheur (efficacité et bonne humeur!)
13/02/2025, 18:38
Dans son livre "Extremity Retained", Jason Netherton met en lumière l'importance énorme que ce phénomène a eu lieu dans la naissance de la scène. Tous les acteurs isolés dans leurs coins du monde échangeaient par ce moyen, et cela le(...)
12/02/2025, 01:30
Un bouquin est sorti là-dessus, "The Tape Dealer" de Dima Andreyuk ( fanzine Tough Riffs)...
10/02/2025, 15:31
Toute ma jeunesse.Mais franchement, je ne regrette pas cette période : Le nombre d'heures "perdues" à remplir des K7s et faire les pochettes bordel... ... ...
10/02/2025, 10:16
Um som genuíno e nostálgico.Eu olho para Um poema morto, com grande carisma, com a esperança de que a boa e velha desgraça dos anos 90 ainda respire. Abstract Existence, talvez, seja o &(...)
09/02/2025, 11:22