La messe est dite, vous pouvez ranger vos missels et rengainer votre monnaie pour la quête. Mais existe-t-il vraiment une raison de combattre le catholicisme dans un monde qui se déchire entre Israël et la Palestine, entre l’Ukraine et la Russie, entre les écologistes et les climato-sceptiques ? La religion a-t-elle encore un sens alors justement que les fidèles désertent les autels, mais que les fanatiques multiplient les manifestations aux Etats-Unis contre les avortements, les changements de sexe et autres questions de morale douteuses ?
Oui. Pour une simple raison. Il faut combattre toute religion pour lutter contre cet obscurantisme né des obsessions monothéistes, qui ont permis d’asservir des millions de fidèles sans qu’ils ne s’en rendent compte.
MAUDISSEZ lutte justement de toutes ses forces artistiques pour ouvrir les yeux de ses congénères. Et le groupe parisien en fait même son point d’honneur, comme on peut le constater sur son Bandcamp en prêtant attention à ce petit détail sous le tracklisting qui en dit long sur les intentions :
Cette profanation musicale anticatholicisme fut entièrement captée dans une église
Quel magnifique blasphème. Et en même temps, quelle vérité qui explose aux tympans des intégristes persuadés d’être dans leur bon droit en maudissant le mariage pour tous, en applaudissant la régression des droits des femmes les plus fondamentaux, au nom d’un Dieu qui depuis longtemps, n’écoute plus leurs prières.
Sentient Ruin a donc pris la décision de presser en vinyle ce premier album digital paru l’année dernière. Le timing est étrange, puisque la nouveauté n’en est plus une depuis de longs mois, mais on comprend rapidement pourquoi le label extrême s’est intéressé de près à la première œuvre de ce groupe énigmatique dont les membres gardent un certain anonymat. MAUDISSEZ est tout à fait à sa place dans les starting-blocks de ce label estimable, au moins autant que Diamanda Galas était à la sienne lorsqu’elle a enregistré The Plague Mass dans la cathédrale St. John the Divine de New York.
Mais le sang impur n’est pas l’obsession de ces parisiens plus volontiers concentrés sur le chaos né d’une religion soit disant de paix que les plus pervers utilisent pour justifier leurs guerres, leur intolérance et leur intransigeance. Et il fallait une bonne dose de culot pour dénoncer l’autoritarisme religieux en pratiquant une musique aussi extrême, le rendu étant au moins aussi important que le fond. Et le fond dans le cas de ce premier long est profond, abyssal, et noir comme un avenir dessiné d’avance.
Alors, entre Sludge, Doom, Noise, Ambient et toute autre extension bruitiste, Maudissez n’a pas choisi et va vous abimer la foi pendant qu’il vous ouvrira les yeux.
Très difficile à appréhender, ce premier album mélange les éléments d’un Dark Ambient poussé à bout, et des indices Sludge alourdis au pas processionnel d’un Funeral Doom qui n’arrive jamais au cimetière. Autant dire que ceux s’accrochant à une quelconque forme de musicalité en seront pour leur frais, puisqu’ici, rien n’est discernable, rien n’accroche l’oreille, si ce n’est cette noirceur absolue que l’on subit en découvrant le terrifiant « Blessure par Blessure », long monologue samplé de plus de treize minutes qui ferait voir l’enfer à la plus immaculée des brebis.
Peut-on encore considérer cet album comme de la musique ? Oui, puisque trois des quatre morceaux utilisent la guitare et la rythmique de façon traditionnelle, dont le très glauque et désespéré « Meurtrissure par Meurtrissure ». Profitant d’un riff gravissime et prétexte, ce morceau est ce qui se rapproche le plus d’un Funeral Sludge poisseux et inquiétant, avec son beat pachydermique et ses humeurs massacrantes. Et si ce tableau est caractéristique de cette guerre menée contre le catholicisme, les grenouilles de bénitiers, les prêtres, fidèles, évêques, archevêques, fanatiques, et autres représentants de la foi ont du souci à se faire quant à leur intégrité morale et psychologique.
A la mesure d’un Mories soudainement préoccupé par la place de la foi dans la vie de tous les jours, MAUDISSEZ est un groupe de Metal extrême qui n’a pas forcément envie de se voir coller une étiquette sur le dos. Si sa puissance est à même de faire passer NEUROSIS et ISIS pour des cover bands des Carpenters, si son épaisseur a de quoi donner des cauchemars au plus chevronné des perceurs de coffre, si son aversion n’a d’égale que son dégoût, il n’en reste pas moins que ce premier long jouit d’un potentiel horrifique capable de crucifier le messie une seconde fois, sans possibilité de résurrection.
« Brûlure par Brûlure », tout se fait par étapes, mais le point de chute reste le même. La destruction systématique des lieux saints, la déchirure de toute bible traînant dans le tiroir d’une chambre de motel, et le réajustement de l’objectivité humaine qui doit enfin accepter qu’elle est son propre Dieu.
Attrition ou contrition ? Telle est la question, et le sort qui attend les élus n’est guère enviable. La mort par surdité traumatique, et par une souffrance physique accentuée par ces graves qui font trembler la terre comme des colosses de béton.
Il n’est pas utile de se poster à la sortie de la messe pour diffuser des flyers promotionnels de Maudissez. Il vaut mieux agir dans l’ombre pour saper les fondations de ces croyances archaïques, pour revenir à la normale d’un monde qui mourra de la bêtise de ses occupants.
Titres de l’album :
01. Fracture par Fracture
02. Blessure par Blessure
03. Meurtrissure par Meurtrissure
04. Brûlure par Brûlure
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