Voilà une reprise de contact qui me fait rudement plaisir. Six ans après avoir chroniqué leur troisième album Black Widow, je renoue avec les canadiens d’UNTIMELY DEMISE, l’un des groupes les plus prolifiques de la scène Thrash locale. Pensez donc, pas moins de cinq longue-durée en douze ans, et une qualité ne se démentant pas, il y a de quoi s’affoler lorsque la nouveauté vient vous titiller les poignets. UNTIMELY DEMISE c’est une sorte de label de qualité, et surtout, une œuvre graphique digne des RISK allemands, avec toujours des pochettes incroyables et colorées qui attirent l’œil pour mieux piéger les tympans. Tympans certes mis à rude épreuve, mais stimulés par des compositions agressives et une énergie qui lessive.
Murray Cuthbertson (basse) et Matt Cuthbertson (chant/guitare), les deux membres d’origine, accompagnés par Bryan Newbury (membre intermittent à la batterie depuis 2016) et Justin Bender (guitare), le dernier arrivé nous proposent donc une fois encore un voyage au pays du brutal, entre Thrash de tradition et Death/Thrash en spécialité de région. On craque une fois de plus pour cette franchise typiquement américaine, et pour ces embardées contrôlées qui nous hérissent le poil sous les bras. Toujours aussi fins techniciens, toujours allusifs à toute la scène Thrash des années 80, les UNTIMELY DEMISE tergiversent entre Speed charnu et Thrash velu, osant parfois les montées en puissance viscérales ou au contraire, les mid-tempi plus posés.
Avec un frontman à l’organe grave et râpeux, dont la guitare rythmique vient soutenir les soli de son collègue, une section rythmique à l’abattage impressionnant, et une énergie de fond presque palpable à travers le plafond, Maverick joue les pilotes d’élite, multiplie les loopings, les piqués, encaisse les mach et file comme une comète sous le soleil de la Bay-Area. Quelque part entre la révérence de la nouvelle génération et l’envie de souvenirs d’époque, entre un EXODUS période Zetro et un HEATHEN pas trop rétro, UNTIMELY DEMISE fait toujours preuve d’autant d’enthousiasme, et nous flatte de ses hymnes fulgurants et autres refrains chantant.
On peut donc dire que le quatuor n’a rien perdu de sa fougue avec les années, bien au contraire. Et en encaissant la pression de « Ring Of Steel », entre Thrash classique et Power Metal tragique, on se dit que la violence se bonifie avec le temps, d’autant que le groupe privilégie toujours les attaques concises. Avec à peine trente-trois minutes de musique, Maverick joue le vol en rase-mottes sous les radars, et lâche ses missiles au moment adéquat.
Entre brutalité crue et mélodies aigues, le groupe s’en sort encore une fois à la force de ses muscles, et signe un disque d’une puissance soufflante. Si les syncopes sont évidemment formelles, si la musculature respecte les codes des salles de fitness des années 80, le désir de ne pas rester enfermé dans un vestiaire anime toujours ces athlètes Thrash, et un titre aussi radical et empreint de Death comme « Melodies Inside » n’est rien de moins que l’hymne de cette fin d’année pourtant méchamment chargée.
Emblématique d’une jeune génération ne désirant pas se voir cloisonnée dans une prison de nostalgie, UNTIMELY DEMISE crame toujours autant de kérosène, et vole beaucoup plus rapidement que bien des pilotes de son époque. Le parallèle avec le blockbuster éponyme sublimé par Tom Cruise est donc plus qu’évident à valider, spécialement lorsque la rythmique part en trombe et que les guitares fondent au soleil d’Icare (« They Left Nothing »). Rien de fondamentalement surprenant, mais de l’investissement, une foi sans failles, et un panache irréfutable suffisent à transformer ce cinquième album en fête de la violence modulée, qui de son fuselage souligne une aérodynamique parfaite, entre Speed, Power et Thrash en baroud d’honneur (« Living Skies »)
La reprise de contact s’est donc faite sans problème, UNTIMELY DEMISE n’ayant guère changé sa personnalité. Avec toujours en contre-point d’une férocité palpable des harmonies délectables (« Neptune » boucherie Heavy/Thrash de première bourre), Maverick honore son statut de pilote d’élite de la scène canadienne, pourtant peu avare en gradés qui tutoient les sommets.
Une grosse demi-heure passée en bonne compagnie, et qui se termine peu ou prou comme elle avait commencé. En dégustant le final « Tomorrow's Mirror », entre SANCTUARY, NEVERMORE et DRAGONFORCE, on regrette le manque de rab’, mais on constate avec plaisir que la concision reste souvent la meilleure option.
UNTIMELY DEMISE ne connaîtra donc jamais les affres de l’échec et de l’atterrissage forcé. Inutile donc de s’attendre à voir s’épanouir les parachutes dans le ciel d’azur, puisque le pilotage est toujours aussi ferme, et les figures de style impressionnantes.
Titres de l’album :
01. Throes Of Inebriation
02. Orchestration Of Misinformation
03. Maverick
04. Ring Of Steel
05. Melodies Inside
06. They Left Nothing
07. Living Skies
08. Neptune
09. Tomorrow's Mirror
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