Maverick

Untimely Demise

03/11/2022

Autoproduction

Voilà une reprise de contact qui me fait rudement plaisir. Six ans après avoir chroniqué leur troisième album Black Widow, je renoue avec les canadiens d’UNTIMELY DEMISE, l’un des groupes les plus prolifiques de la scène Thrash locale. Pensez donc, pas moins de cinq longue-durée en douze ans, et une qualité ne se démentant pas, il y a de quoi s’affoler lorsque la nouveauté vient vous titiller les poignets. UNTIMELY DEMISE c’est une sorte de label de qualité, et surtout, une œuvre graphique digne des RISK allemands, avec toujours des pochettes incroyables et colorées qui attirent l’œil pour mieux piéger les tympans. Tympans certes mis à rude épreuve, mais stimulés par des compositions agressives et une énergie qui lessive.

Murray Cuthbertson (basse) et Matt Cuthbertson (chant/guitare), les deux membres d’origine, accompagnés par Bryan Newbury (membre intermittent à la batterie depuis 2016) et Justin Bender (guitare), le dernier arrivé nous proposent donc une fois encore un voyage au pays du brutal, entre Thrash de tradition et Death/Thrash en spécialité de région. On craque une fois de plus pour cette franchise typiquement américaine, et pour ces embardées contrôlées qui nous hérissent le poil sous les bras. Toujours aussi fins techniciens, toujours allusifs à toute la scène Thrash des années 80, les UNTIMELY DEMISE tergiversent entre Speed charnu et Thrash velu, osant parfois les montées en puissance viscérales ou au contraire, les mid-tempi plus posés.

Avec un frontman à l’organe grave et râpeux, dont la guitare rythmique vient soutenir les soli de son collègue, une section rythmique à l’abattage impressionnant, et une énergie de fond presque palpable à travers le plafond, Maverick joue les pilotes d’élite, multiplie les loopings, les piqués, encaisse les mach et file comme une comète sous le soleil de la Bay-Area. Quelque part entre la révérence de la nouvelle génération et l’envie de souvenirs d’époque, entre un EXODUS période Zetro et un HEATHEN pas trop rétro, UNTIMELY DEMISE fait toujours preuve d’autant d’enthousiasme, et nous flatte de ses hymnes fulgurants et autres refrains chantant.

On peut donc dire que le quatuor n’a rien perdu de sa fougue avec les années, bien au contraire. Et en encaissant la pression de « Ring Of Steel », entre Thrash classique et Power Metal tragique, on se dit que la violence se bonifie avec le temps, d’autant que le groupe privilégie toujours les attaques concises. Avec à peine trente-trois minutes de musique, Maverick joue le vol en rase-mottes sous les radars, et lâche ses missiles au moment adéquat.

Entre brutalité crue et mélodies aigues, le groupe s’en sort encore une fois à la force de ses muscles, et signe un disque d’une puissance soufflante. Si les syncopes sont évidemment formelles, si la musculature respecte les codes des salles de fitness des années 80, le désir de ne pas rester enfermé dans un vestiaire anime toujours ces athlètes Thrash, et un titre aussi radical et empreint de Death comme « Melodies Inside » n’est rien de moins que l’hymne de cette fin d’année pourtant méchamment chargée.

Emblématique d’une jeune génération ne désirant pas se voir cloisonnée dans une prison de nostalgie, UNTIMELY DEMISE crame toujours autant de kérosène, et vole beaucoup plus rapidement que bien des pilotes de son époque. Le parallèle avec le blockbuster éponyme sublimé par Tom Cruise est donc plus qu’évident à valider, spécialement lorsque la rythmique part en trombe et que les guitares fondent au soleil d’Icare (« They Left Nothing »). Rien de fondamentalement surprenant, mais de l’investissement, une foi sans failles, et un panache irréfutable suffisent à transformer ce cinquième album en fête de la violence modulée, qui de son fuselage souligne une aérodynamique parfaite, entre Speed, Power et Thrash en baroud d’honneur (« Living Skies »)

La reprise de contact s’est donc faite sans problème, UNTIMELY DEMISE n’ayant guère changé sa personnalité. Avec toujours en contre-point d’une férocité palpable des harmonies délectables (« Neptune » boucherie Heavy/Thrash de première bourre), Maverick honore son statut de pilote d’élite de la scène canadienne, pourtant peu avare en gradés qui tutoient les sommets.

Une grosse demi-heure passée en bonne compagnie, et qui se termine peu ou prou comme elle avait commencé. En dégustant le final « Tomorrow's Mirror », entre SANCTUARY, NEVERMORE et DRAGONFORCE, on regrette le manque de rab’, mais on constate avec plaisir que la concision reste souvent la meilleure option.

UNTIMELY DEMISE ne connaîtra donc jamais les affres de l’échec et de l’atterrissage forcé. Inutile donc de s’attendre à voir s’épanouir les parachutes dans le ciel d’azur, puisque le pilotage est toujours aussi ferme, et les figures de style impressionnantes.

      

         

Titres de l’album :

01. Throes Of Inebriation

02. Orchestration Of Misinformation

03. Maverick

04. Ring Of Steel

05. Melodies Inside

06. They Left Nothing

07. Living Skies

08. Neptune

09. Tomorrow's Mirror


Facebook officiel

Bandcamp officiel


par mortne2001 le 21/12/2022 à 18:12
80 %    513

Commentaires (0) | Ajouter un commentaire

pas de commentaire enregistré

Ajouter un commentaire


Derniers articles

Winter Rising Fest 2024

Simony 20/11/2024

Live Report

Mars Red Sky + Robot Orchestra

mortne2001 17/11/2024

Live Report

Benighted + Anesys

mortne2001 02/11/2024

Live Report

Dool + Hangman's Chair

RBD 25/10/2024

Live Report

Rendez-vous

RBD 21/10/2024

Live Report
Concerts à 7 jours
Tags
Photos stream
Derniers commentaires
Simony

Oui j'ai mes commentaires qui se mettent en double des fois....   

21/11/2024, 09:20

Orphan

"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)

21/11/2024, 08:46

Jus de cadavre

Est-ce qu'ils seront au Anthems Of Steel 2025 ? Pardon Simo   

20/11/2024, 22:29

Simony

Et ils seront au Anthems Of Steel 2025 !

20/11/2024, 17:30

Simony

Et ils seront au Anthems Of Steel 2025 !

20/11/2024, 17:30

Saul D

La relève de Manowar ( vu le look sur la photo)?

20/11/2024, 14:08

Tourista

Quand on se souvient du petit son des années 80...  Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique.   C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure. 

19/11/2024, 21:57

Jus de cadavre

Album jouissif ! Le pied du début à la fin !

15/11/2024, 17:19

MorbidOM

J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)

15/11/2024, 09:51

MorbidOM

@Gargan : ils n'ont pas pu jouer l'année dernière 

15/11/2024, 08:01

Gargan

Oh purée les « clins d’œil » au Hellfest et à Glaciation  

15/11/2024, 07:18

Gargan

Encore Magma!

14/11/2024, 20:20

Tourista

Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément.  (...)

14/11/2024, 09:20

Humungus

Ca c'est de la pochette !

13/11/2024, 09:18

Tourista

Ben voyons. Le mec qui planque des jetons sous la table !

12/11/2024, 17:51

Gargan

QUADRICOLOR 

12/11/2024, 13:23

Humungus

Pas mieux.3 lettres : ÂME.

12/11/2024, 11:14

Tourista

5 lettres : MAUVE. 

12/11/2024, 06:50

Buck Dancer

J'imagine que c'est sans Alex Newport, donc, pour moi, zéro intérêt cette reformation.

11/11/2024, 16:15

Humungus

NAILBOMB ?!?!?!?!Putain de merde !!! !!! !!!J'savais pas qu'ils étaient de nouveau de la partie !!!Du coup, je regarde s'ils font d'autres dates...Ils sont à l'ALCATRAZ où je serai également !Humungus = HEU-RE(...)

11/11/2024, 10:09