Je ne peux pas complètement affirmer que le Thrash mélodique n’est pas vraiment ma tasse de thé. Après tout, METALLICA, TESTAMENT, ANTHRAX, MEGADETH, DEATH ANGEL et bien d’autres font partie de ma discographie idéale, mais pour être tout à fait franc, seul le Thrash radical et sans concessions déclenche encore des crises de priapisme auditif sur ma petite personne. Enfin presque, puisque le Techno-Thrash réussit encore à me malmener l’érection des tympans de sa complexité et de sa virtuosité.
Mais donnez-moi un bon disque de Thrash radical, bien velu, bien ventru, et vous constaterez immédiatement son effet sur mon organisme. Pas forcément du bourrin allemand emballé dans du ciment non, mais du solide, du violent, et pour paraphraser ce cher Audiard, du brutal. En gros, tout ce que les italiens de MERCILESS ATTACK proposent avec leur second album.
On ne les avait pas entendus depuis longtemps d’ailleurs. Aucune nouvelle en neuf ans, ça fait beaucoup, même si Back to Violence s’apprécie encore aujourd’hui avec le recul. Mais il était quand même temps de le laisser se reposer et de lui offrir une retraite méritée, pour que la suite occupe enfin le terrain.
Récemment adoptés par les nostalgiques de Punishment 18 Records, les originaires de Venise ont donc retroussé leurs manches pour composer un nouveau répertoire béton, quelque part entre le radicalisme germain et la rigueur américaine des outsiders respectés. Et en découvrant les hymnes à la brutalité qui composent ce Mechanical Visions, je n’ai pu m’empêcher de penser à des micro-légendes comme RECIPIENTS OF DEATH, GAMMACIDE et ASSASSIN. Comme vous le constatez, nous sommes entre gens de bonne compagnie.
MERCILESS ATTACK utilise donc une recette largement éprouvée, à base de tempo à la Lombardo des grands jours, de riffs piqués à l’underground américain de la seconde moitié des années 80, le tout recouvert d’un glaçage à la KREATOR méchant pas beau. Une belle présentation pour un contenu qui chatouille agréablement les tympans, entre vélocité maîtrisée et bestialité débridée.
Du Thrash comme on l’aime, ni plus ni moins. Du Thrash qui ne coupe pas les cheveux en quatre mais qui les fait virevolter dans le pit grâce à une énergie de tous les Araya. Une sorte de copie parfaite, carbone, sans tâche ni bavure, pour un lifting des préceptes antiques revus et corrigés aux exigences de ce nouveau siècle, avide de nostalgie comme un politicien de GHB versé dans le verre d’une collègue.
Incroyablement puissant et agressif, ce deuxième long domine de la tête et du manche la plupart des sorties Thrash actuelles, sans forcer, mais en faisant preuve d’un goût imparable pour l’agencement et la construction globale. Il faut en effet attendre le cinquième morceau pour avoir droit à l’interlude d’une intro pleine de fantaisie, après avoir subi les assauts sans pitié de quatre chansons rapides, pilonnées, laminées comme à la parade d’un Interstellar Expérience.
On reconnaîtra le HEXX de fin de première partie de carrière, mais aussi pas mal de poulains de l’écurie Punishment 18, soit la quintessence old-school remise dans son contexte, et traitée avec respect. Dans une optique Reign in Blood de vitesse pour la vitesse, Mechanical Visions rend hommage au DARK ANGEL des débuts, agresse, bouscule, perturbe, démonte, et donne quelques coups dans les tibias, prônant une pureté de son que peu peuvent prétendre manipuler avec flair.
Avec une section rythmique inépuisable et constamment sur la brèche, quelques accalmies Heavy pour reprendre son souffle, MERCILESS ATTACK peut aussi s’appuyer sur chanteur très performant, au timbre rauque et passé au papier de verre, et l’unité du line-up débouche sur une musique d’une grande qualité, parfaite jonction entre avant-hier et…avant-hier.
Punzo (basse/chant), Tuna (guitare/choeurs), Tino (guitare) et Alba (batterie) nous donnent le meilleur d’eux-mêmes, sans jamais appuyer sur la pédale de frein, gadget non seulement inutile mais à l’utilisation prohibée pour ne pas nuire à la cohérence de la course poursuite. Une course à bride abattue qui donne le tournis, mais un vertige agréable, légèrement grisant, et surtout, parfaitement dosé pour ne pas se transformer en nausée. Car malgré une unité renforcée et une homogénéité solidifiée, MERCILESS ATTACK ne perd jamais son but de vue, et nous oblige à nous raccrocher aux branches pour ne pas pencher du côté du ravin.
Si proche des classiques les plus inattaquables du genre, Mechanical Visions est un album dont le titre cache les intentions les plus belliqueuses. Une attaque sans pitié des sens, une flatterie dans le sens du poil pour tous les thrasheurs nostalgiques de cette optique radicale, et un gros parpaing lancé dans la vitrine des productions standardisées de monstres se reposant un peu trop sur leurs lauriers.
L’absence totale de mélodie n’est pas forcément un handicap. Mais il faut un sacré savoir-faire pour s’en tirer avec panache et brutalité sans passer pour des rétrogrades obsédés par la violence gratuite.
Titres de l’album:
01. Re-Animator
02. Nuclear Tsunami
03. Lagoon of Blood
04. Engines of Destruction
05. Hymn to Mars
06. Kristallnacht
07. Uranus 1942
08. Totaler Krieg
09. Operation Pointblank
Tout à fait d'accord avec toi, Tourista. En même temps, on a appris qu'Ozzy ne chanterait pas tout le concert de Black Sabbath. Du coup, faut essayer de justifier l'achat d'un ticket à un prix honteux pour un pétard mouillé.
20/02/2025, 09:27
Tout est dit.Que ce soir devant 50 personnes dans une salle de quartier ou dans un festival Hirax et en particulier Katon assuré à l'américaine. Parfait.L'album précèdent reste terrible. A voir celui ci.
19/02/2025, 17:51
Hell Yeah!!! Voilà ce que j'appelle une bombe bien métallique.P.S: Il serait bien que ce site passe en mode sécurisé: https car certains navigateurs refusent son ouverture car il est considéré comme malveillant.
19/02/2025, 16:32
Pareil, vu au Motoc l'année dernière plus par curiosité qu'autre chose : et bah c'était excellent ! La passion qui transpire, la nostalgie d'une époque aussi et puis cette énergie !
17/02/2025, 21:39
Oui, Keton de Pena est une légende encore vivante avec son Thrash reprenant pas mal les codes du Heavy. Il y met cette ambiance jubilatoire en forte communion avec les fans (il a dû vous faire le coup du drapeau). Je l'ai vu deux fois il y a une dizaine d'années, c&a(...)
17/02/2025, 13:18
Vu pour la toute première fois en live l'été dernier.Il était grand temps pour moi au vu que j'adore ce groupe...Le concert était laaaaaargement au-dessus de ce que j'en attendais : Ambiance, prestation, joie communicative, ultra-res(...)
17/02/2025, 06:50
C'est un groupe assez ancien en fait, ils ont bien vingt ans de carrière derrière eux. Martin Mendez les a recrutés pour son propre groupe parallèle à Opeth, White Stones, car il est installée à Barcelone. Ils avaient commenc&eacut(...)
15/02/2025, 18:14
Âge oblige, j'ai connu à fond cette époque et elle était formidable. Evidemment, aujourd'hui, il y a internet mais le gros avantage du tape-trading, c'était que, par défaut, un tri s'effectuait, copie après copie (de K7). Aujourd(...)
14/02/2025, 05:50
AAAAh Benediction... Toujours un plaisir de les retrouver. Et en live c'est du bonheur (efficacité et bonne humeur!)
13/02/2025, 18:38
Dans son livre "Extremity Retained", Jason Netherton met en lumière l'importance énorme que ce phénomène a eu lieu dans la naissance de la scène. Tous les acteurs isolés dans leurs coins du monde échangeaient par ce moyen, et cela le(...)
12/02/2025, 01:30
Un bouquin est sorti là-dessus, "The Tape Dealer" de Dima Andreyuk ( fanzine Tough Riffs)...
10/02/2025, 15:31
Toute ma jeunesse.Mais franchement, je ne regrette pas cette période : Le nombre d'heures "perdues" à remplir des K7s et faire les pochettes bordel... ... ...
10/02/2025, 10:16
Um som genuíno e nostálgico.Eu olho para Um poema morto, com grande carisma, com a esperança de que a boa e velha desgraça dos anos 90 ainda respire. Abstract Existence, talvez, seja o &(...)
09/02/2025, 11:22