Si vous aviez envie de savoir comment sonnerait Pleasure to Kill joué par les mecs de WARFARE, la réponse vous en est donnée en Finlande par les deux bargeots de PYÖVELI. Ces deux hurluberlus fonctionnent au super depuis des années, et cavalent sur les routes de l’underground à une vitesse totalement déraisonnable, enchaînant les longues durées comme Alexandre Jardin les histoires niaises. Monté de toute pièce en 1998 par les deux frangins T. Pyöveli N. et T. Metal N, ce projet éminemment old-school explose depuis toutes les convenances et autres règles de politesse, pour s’épanouir dans un Black Speed/Thrash rude, souvent mal enregistré, et réminiscent des exactions du jeune SEPULTURA alors encore fasciné par les histoires de satanisme et les clous portés pointus.
En vingt-cinq ans de carrière, le duo a publié par moins de quatre albums, mais aussi un nombre conséquent de démos et de splits, comme l’exige la culture extrême la plus fertile. Et c’est quatre ans après leur dernier méfait (No Speed Limits, qui portait bien son nom) que les frères remettent le couvert, pour une fois encore friser les cimes du mauvais goût et de l’absolu dans le démoniaque, à grands coups de riffs primaires, de soli indéchiffrables, et de lignes de basse dont SODOM rêvait dans sa prime jeunesse.
Alors qu’on pensait les allemands et les brésiliens dépositaires d’une formule lapidaire, les finlandais prouvent que l’inspiration ne connaît pas de frontières. Enregistré avec des moufles et joué avec des médiators et des baguettes usées, Mega-Thrash Revolution (avec quatre points d’exclamation s’il vous plaît) n’est évidemment pas la révolution annoncée, loin de là, mais reste un disque chaotique et viscéral, composé dans une crise de folie et joué avec les tripes, et doté d’un son à donner des cauchemars à MACE.
Entre SARCOFAGO, KREATOR, WARFARE, S.D.I, et IMPALED NAZARENE, PYÖVELI conchie la prétention technique et la finesse des arrangements pour signer le disque le plus Punk de ce mois de juillet 2023. Sale, moche, mixé à la louche et emballé dans une pochette photocopiée, Mega-Thrash Revolution est certes mega, Thrash, mais surtout explosif du début à la fin, d’une sauvagerie sympathique, et d’une puissance brute à faire valdinguer une vache dans les airs de son pré.
Un batteur/chanteur, un frangin bassiste/guitariste, quel besoin d’en avoir plus quand vous faites déjà le maximum. Et « Maximum Metal Mayhem » de replacer la philosophie dans son contexte, en utilisant le même son de toms aigus que Ventor, et l’énergie développée par la scène lusophone de la première moitié des années 80.
C’est donc très vilain, ça vous fait les poches, ça reluque votre petite sœur avec insistance, et ça bricole des autels dédiés à la magie noire la plus sombre, rendant hommage à Satan pour son parrainage et sa puissance. Difficile de résister à cette exubérance frôlant la folie, et si les morceaux sonnent tous à peu près de la même façon, l’ensemble fonctionne comme une catharsis, un défouloir, et la bande-son d’un siècle déjà à l’agonie.
A partir de là, je ne m’amuserai pas à vouloir mettre un morceau en avant plutôt qu’un autre. Même si l’hymne absolu « Mega-Thrash Revolution » s’amuse avec du LIVING DEATH passé en soixante-dix-huit tours, avec voix de sorcière en rut et BPM qui tombent comme des mouches à un concert de Grégoire. Presque Hardcore dans l’esprit, PYÖVELI s’amuse beaucoup à imaginer un Black/Thrash joué par des punks indécrottables, à la technique rudimentaire, mais à la démence prononcée. En résulte un Speed/Crust/Black de première bourre, trademark ultime de deux sagouins en pleine crise d’adolescence…depuis un bail.
Le genre d’album que Metalion aurait collé en première page de son Slayer, utilisant un maximum d’onomatopées pour en décrire les effets. Les effets, une joie intense, un plaisir immense, une régression vers des temps moins responsables, et la fête du chaos, toujours à un pied de tomber de la falaise, mais gardant un équilibre inexplicable. Là est l’art de ces deux frangins qui ne s’emmerdent pas à varier les plats, et qui servent la même soupe pendant même pas une demi-heure.
Laissez-vous aller, et arrêtez-vous dans l’auberge de ces deux imbéciles (affectueusement parlant, évidemment) pour y savourer un tartare de riff bien faisandé, et quelques accompagnements liquides forts en degrés. Une bière bon marché, un futal élimé, des badges passés, voilà la tenue de rigueur pour cette soirée, bal masqué de possédés et de rachitiques du bulbe qui ne conçoivent l’amusement que sous son aspect le plus violent.
Et comme dirait Metalion :
AAAAAAAAAAAAAAAAAAARRRRRRRRRRRGGGGGGGGGGGHHHHH, BLUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUURRRRRRRPPPPPPPPPP, Mega-Thrash Revolution!!!!.
Pas mieux.
Titres de l’album:
01. Maximum Metal Mayhem
02. Obsessed By Execution
03. Mega-Thrash Revolution
04. Apocalyptic Plague
05. Total War
06. Speed Metal Storm
07. Revolutionary Suicide
08. Helldriver
09. Morbid Slasher
10. Street Metal Riot
11. Outro
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