Après 5 ans de tranquillité, il est temps de replonger dans les méandres de nos rêves et dans les limbes infernaux de votre esprit. En effet, AKHLYS revient telle une narcose pour nous plonger dans des profondeurs abyssales, là où les cauchemars viendront vous trouver et vous tourmenter afin de vous amener vers un état de trance vertigineux et inattendu. Melinoë, la déesse grecque connue pour apporter cauchemars et folie, est le nom choisi pour ce 3ème album du projet du talentueux Naas Alcameth, que vous connaissez peut-être pour l’un de ces nombreux groupes : NIGHTBRINGER, EXCOMMUNION, BESTIA ARCANA ou encore AORATOS.
Quand on connait l’historique du monsieur, on ne peut que se ravir d’une telle sortie. Artiste à part entière, il destine chacun de ses projets à une thématique bien précise qu’il veut explorer. Avec AKHLYS, il s’agit évidemment du monde des rêves, un terrain de jeu fertile pour l’art que nous délivre ce musicien. Après un premier album paru en 2009 (Supplication) qui se concentrait essentiellement sur un style Dark Ambiant, puis en 2015, un second album (The dreaming I) qui prenait la direction d’un black à la fois agressif et atmosphérique, Melinoë reprend là où c’était arrêté le groupe 5 ans plutôt en descendant toujours plus profond dans les ténèbres du sommeil. Le côté atmosphérique et ambiant se fait moins présent, bien que toujours là, lévitant au-dessus de riffs puissants, dévastateurs, voir terrifiants. Mais dans ce tourbillon chaotique se met en place un sentiment de transcendance, un état second face à la majesté de cette appréhension inquiétante qui se développe tout le long de l’album. Sublimant le chaos d’une manière déroutante.Mais, ne nous arrêtons pas là, tombons dans les bras de Melinoë et laissons-la nous montrer le chemin.
L’album débute par "Somniloquy" en développant une atmosphère inquiétante, qui grandit et grandit jusqu’à nous étouffer, nous introduisant lentement dans le monde des songes. Puis, pareil aux paroles somnolentes, les hurlements arrivent et se répètent dans un cycle infernal, avec ce même riff de guitare qui revient sans cesse pour nous faire rentrer dans le sommeil profond. À partir de ce moment, plus de retour en arrière est possible. Prisonnier de ce sommeil macabre, nous devons maintenant supporter le spectacle de notre inconscient. L’album étant construit à l’image du cycle du sommeil, nous quittons donc le sommeil léger pour rentrer avec « Pnigalion » dans l’état du sommeil lent et profond, qui représente la majorité du temps de sommeil. C’est pourquoi l’on trouve ici un morceau de 12 minutes, occupant la majeure partie de l’album. Introduit par des paroles éparses et fuyantes, les instruments ne tardent pas à faire leur apparition, pour nous emmener dans une ambiance cauchemardesque à base de blast et de riffs dissonants et angoissants. Pour nous, cette période du sommeil est la plus proche expérience de ce à quoi peut ressembler la mort. Mais dans ce maelström dantesque, un riff amène un sentiment de légèreté, presque un état de trance, qui perce ce grand chaos d’une beauté ineffable. Mais profitez de ces instants réparateurs, rassemblez vos forces, car le pire reste à venir. Il est temps de rentrer dans le sommeil paradoxal, autrement dit le moment des rêves. Mais ici seulement des cauchemars font leur apparition. Nous sortons lentement du sommeil profond, le démon « Succubare » se montre à nous dans un dédale de limbes oppressants, puis « Ephialtes », le cauchemar, ce démon s’attaquant au dormeur, s’approche et là l’horreur démarre. La panique et ce sentiment de suffocation deviennent de plus en plus intenses. La terreur atteint son paroxysme avec le dernier morceau « Incubatio ». Certes, le réveil est proche, on le sent par l’intensification du rythme, suggérant que notre conscience nous regagne petit à petit. Mais nous sommes toujours coincé dans ce cauchemar, on ne distingue plus le rêve de la réalité… A ce moment on ne veut plus qu’une seule chose, sortir de ce cauchemar. Nous luttons contre notre inconscient et ses imaginations infernales. Puis, la pression redescend petit à petit, on comprend que nous sommes en train de rêver, tout nous semble alors plus léger, plus simple au point de voir de la beauté et de la grandeur dans cette expérience troublante. Finalement, notre conscience revient doucement, on ouvre les yeux et… Oui, ça y est, c’est terminé. (?).
Vous l’aurez compris, il est difficile de rester insensible à cette expérience qu’offre Mélinoë. Bien plus qu’un simple album, c’est un album concept construit subtilement à travers des références mythiques et mystiques autour du monde des rêves et des cauchemars. D’autant plus troublant quand vous savez que Naas Alcameth compose ses morceaux pour AKHLYS en s’inspirant de ses propres expériences de rêverie… Pour moi, ce nouvel album est un chef d’œuvre qui a su surpasser mes attentes après l’excellent « The Dreaming I ». Tant sur la forme que sur le fond, l’album témoigne d’un travail méticuleux, on sent que chaque riff résulte d’un travail acharné pour parvenir à nous amener là où le groupe veut que l’on soit. Sans parler de la production qui est juste parfaite, extirpant toute la singularité du groupe dans sa texture sonore. Debemur Morti, le label du groupe, place encore une fois la barre très haute nous montrant le gage de qualité qu’offrent ses sorties, tout comme le dernier ULCERATE, on s’attend à voir figurer cet album dans de nombreux tops de fin d’année. En tout cas ce ne serait qu’un juste retour des choses.
Playlist :
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