Un retour qui fait du bien. Nous étions en effet sans nouvelles de SKELETOR depuis 2015 et la sortie d’un EP (Bastards of the Universe) qui de sa brièveté nous avait clairement laissés sur notre faim. Après tout, le premier album du groupe accusait treize ans d’existence, et sans doute était venu le moment de lui donner un remplaçant, histoire de rafraîchir les sensations éprouvées à l’occasion de l’écoute de Skeletor en 2010.
2023 est donc l’année d’un second comeback, le groupe de Wageningen étant réputé pour ses longs silences. Alors célébrons comme il se doit le retour du fils prodigue en dégustant les huit pistes de ce Mental State à la pochette plus qu’alléchante.
SKELETOR est réputé pour ses attaques franches, et son sens du métissage. Le groupe (Bas - basse, Niek Ten Cate - batterie, Bram Peters - guitare/chant et Ingmar Otter - guitare) a toujours prôné une ouverture de ton manifeste, à cheval entre le Thrash des eighties et le Death des nineties. L’équilibre est donc encore d’actualité sur ce second longue-durée, et autant dire que la puissance dégagée par le quatuor a de quoi balayer une petite ville des Pays-Bas.
Exit les tulipes, le fromage et les balades à vélo, et bonjour la réflexion sur l’état mental des citoyens du monde, qui a méchamment souffert de la pandémie, de l’inflation et autres catastrophes naturelles annonciatrices d’une apocalypse à venir. De fait, la musique des hollandais se devait d’être au diapason d’une époque traumatisante, ce qu’elle réussit assurément.
A la manière d’un EXHORDER des jours malheureux en plus posé, ou d’un DEMOLITION HAMMER plus intéressé par la puissance que la vélocité, Mental State est un bel effort de Thrash/Death - Death/Thrash aux riffs conséquents et nombreux, à la rythmique appuyée et au chant passablement énervé. Ingmar Otter dans son rôle de soliste nous gratifie d’interventions à la CYNIC/PESTILENCE, mais c’est lorsque le groupe joue à l’unisson qu’il se montre le puis carton.
Ainsi, « Hordes of the Retarded » rue dans les brancards en mode chien baveux dans un jeu de quilles en plastique, tout comme le lapidaire « Pounder » qui sous couvert d’une entame groovy à la PANTERA, crame les BPM comme un pyromane les granges abandonnées. Pas le temps de s’ennuyer donc, ni de s’apitoyer sur un sort mérité, puisque les plans se succèdent à un rythme affolé, nous traînant d’un mid tempo sautillant à une accélération écrasante.
Les gus n’ont pas oublié comment composer des hymnes à la violence affirmée, et nous délectent de brutalité contrôlée. Certes, l’album s’inscrit dans une logique de nostalgie poussée, mais l’enthousiasme, le jeu précis, les riffs salement saccadés et les accroches syncopées font que l’on excuse le formalisme de surface pour se concentrer sur la performance globale. SKELETOR ose même quelques mélodies symptomatiques de la vague Alternative des années 90 sur le ciselé mais féroce « Unknown Error ». Bien joué.
Et pour éviter un final film d’horreur avec rebondissement téléphoné, le quatuor a même gardé ses cartouches longue-visée pour une conclusion fort bien amenée. « D.S.M.666 » singe une fois encore le PANTERA le plus affamé, et affiche des prétentions progressives assez décalées. Les guitares taillent dans le gros du problème, alors que la section basse/batterie se permet quelques acrobaties techniques qui flirtent avec un techno-Thrash/Death alambiqué.
Atmosphère, ont-ils une gueule d’atmosphère ? Oui, et si « Anal Avenger » ose la trivialité d’un titre assez peu finaud, la sauce continue de prendre grâce à un habile jeu d’arrangements harmonieux.
Après treize ans d’absence en longue-durée, SKELETOR revient moins squelettique et famélique, et plus musclé et galbé. Bestial tout en étant précis comme un géomètre zélé, agressif mais assez intelligent pour éviter le piège de l’immédiateté regrettée quelques jours après, SKELETOR nous offre donc l’un des meilleurs albums de ce premier semestre en matière de Crossover relevé.
Il est donc possible que notre état mental s’améliore et envisage l’avenir avec plus de sérénité.
Titres de l’album:
01. Iatrogenesis
02. Skeletor Salvation
03. The Rapemachine
04. Hordes of the Retarded
05. Pounder
06. Unknown Error
07. D.S.M.666
08. Anal Avenger
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