Dix ans de carrière pile, trois albums, les choses tournent rond pour les suédois d’ARMORY, qui célèbrent donc aujourd’hui un double anniversaire. Le cap du troisième album n’étant pas le plus simple à passer, autant dire que les originaires de Göteborg ont pris grand soin de gommer tout défaut de cet impressionnant Mercurion, concept album sci-fi pour hi-fi faut de gamme, qui succède à deux premiers albums remarquables de maîtrise. Quatre ans après The Search, six après l’initial World Peace... Cosmic War, les suédois restent donc bloqués dans l’espace à raconter leurs histoires de voyage intergalactique et autres rencontres du troisième type, pour le plus grand bonheur des amateurs de violence scandinave modérée. Car une fois encore, le quintet n’a pas joué avec le feu, a su raison garder, et évoluer sur des tempi raisonnables en surfant sur des mélodies mémorisables.
Konstapel P. (chant), Ingelman & G.G. Sundin (guitares), Anglegrinder (basse) et Space Ace (batterie) mènent donc leur vaisseau à travers les galaxies pour nous ramener des sons de l’espace, témoignages de lutte entre les civilisations, et animosité inter-dimensions. Impeccablement produit et soigné d’une superbe cover dans les tons rouges, Mercurion va tâter de la rotation mercurienne en gardant un look vénusien, et fait le tour de la question nostalgique si prisée sur les bases suédoises.
Cette nostalgie qui se perd dans le cosmos est ici ramassée en poussière d’étoile par des musiciens qui connaissent très bien leur mission, et savent encore mélanger la NWOBHM et la première vague US de renouveau Heavy. En découvrant ce premier album en carton plein, on ne peut s’empêcher d’imaginer quelques parrainages fameux, dont ceux de SCANNER, VULTURE, SPEEDWOLF, AMBUSH, ENFORCER ou BLACK VIPER, soit la quintessence de cette nouvelle génération très respectueuse de l’ancienne, et toujours prompte à en suivre les dogmes à la croche près.
Alors nostalgie, OK, c’est accepté, mais encore une fois, encore faut-il que l’hommage rendu soit bon et les compositions béton. Car les ARMORY ont beau être sincères, on ne peut plus croire les gens sur parole ou sur leur bonne tête, et de ce côté-là, admettons que les suédois ont encore accompli des miracles par leur seule foi. « Message from the Stars » propose donc un démarrage en trombe et nous catapulte dans la seconde moitié des années 80, lorsque le Speed allemand et son pendant américain utilisaient avec beaucoup d’efficacité les mélodies les plus symptomatiques du Hard-Rock pour bruler leur kérosène rythmique sans en gâcher une seule goutte.
Et justement, entre Heavy et Speed, Mercurion refuse de choisir, reste accroché à son concept qui lui permet justement toutes les humeurs, et varie magnifiquement le propos, se permettant même quelques inserts diablement populaires à base de chœurs germains et de soli d’airain (« The Hunters from Beyond », tendu, dense, mais fluide). Et si le tout a une dominante d’inspiration assez flagrante, chaque morceau prend soin de développer sa propre partie d’une histoire plus grande, en osant le radicalisme, le lyrisme, la nuance, la tergiversation ou l’outrance. Ainsi, « Deep Space Encounter » multiplie les loopings en solo, avant de mettre les gaz pour éviter les débris d’une comète à la manière d’un SCANNER aux moteurs vrombissant dans l’espace. On peut évidemment souligner à raison le côté passéiste des structures et des harmonies, la roublardise d’intros qui mettent dans le bain avant que le riff n’entre en jeu, mais ce troisième album reste imperfectible dans son domaine, et tout à fait digeste.
Pas de plongée dans la redite trop flagrante, pas de manque de jus au moment critique, ARMORY a parfaitement préparé son périple, et nous raconte des exploits dans l’hyperespace, d’un débit rapide, ou au contraire en prenant son temps pour insister sur quelques détails importants. La fin de la narration garde même les épisodes les plus chevaleresques dans sa besace, malgré ce chant un peu trop linéaire qui toutefois pousse un peu dans les aigus pour retrouver l’héroïsme des BLIND GUARDIAN et autres HELLOWEEN.
Superbement conçu, ce concept album est donc le haut fait de la carrière des suédois, qui continuent leur voyage lointain. On excusera quelques systématismes un peu flagrants, mais pardonnés par des titres vraiment brûlants (« Music from the Spheres »), et avec une conclusion aussi épidermique et supersonique que « Event Horizon », Mercurion s’impose sur la durée, et laisse une impression de plénitude satisfaisante pour le groupe et son public.
Laissez-vous donc séduire par ce Heavy/Speed impeccable, et si d’aventure, vous aviez des griefs à formuler, rappelez-vous que dans l’espace, personne ne vous entend speeder.
Titres de l’album :
01. Message from the Stars
02. Journey into Infinity
03. Transneptunic Flight
04. The Hunters from Beyond
05. Deep Space Encounter
06. Void Prison
07. Wormhole Escape
08. Music from the Spheres
09. Event Horizon
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