De jeunes punks norvégiens qui se retrouvent plébiscités par Lars Ulrich sur son podcast ? Que voici une histoire bien cocasse qui ne pouvait avoir lieu que dans le grand nord. Et c’est via le très estimable label norvégien Indie Recordings que cette histoire nous est narrée aujourd’hui avec la sortie du second album de cette bande de gamins terribles qui n’ont d’autre ambition depuis leur création que de jouer une musique simple, pêchue, directe et tendue. Fêtant tout juste leurs dix-huit ans, ces sales morveux se sont fendus d’un des premiers albums les plus remarquables du Punk Rock moderne, ce Pandion qui leur permit de se retrouver nominés pour le titre de « groupe de l’année » aux Norwegian awards et ainsi attirer l’attention du batteur chauve le plus célèbre du monde du Metal. Mais pourtant, les LÜT ne jouent absolument pas de Metal, mais alors pas du tout, malgré leur attitude frondeuse et leur amplification assez poussée. Les cinq branleurs avouent une passion sans bornes pour les PARAMORE, allant jusqu’à débaucher Mike Schuppan (PARAMORE, JIMMY EAT WORLD) pour mixer leur second LP. Mais comme il faut toujours faire mieux que le premier, et aussi retentissant fut son succès, les LÜT ont justement lutté pour continuer sur leur lancée et nous offrir une dizaine de morceaux courts à reprendre en cœur, pour peu que vous chantier le norvégien en yaourt.
Laissez-moi donc vous présenter ces jeunes hirsutes qui à n’en point douter savent composer des hymnes et manier leurs instruments. Passé de quatuor à quintet, le groupe compte aujourd’hui dans ses rangs Marius James Platt, Ørjan Nyborg Myrland, Markus Danielsen Danjord, Sveinung Engvik et Mads Erlend Ystmark, le petit dernier (parce qu’un guitariste en plus, ça peut toujours servir), et Mersmak n’est rien de moins que le témoignage punk mélodique de cette année 2021, reprenant à son compte des recettes établies de Pop mélangée au Rock le plus simple et direct, dans la plus pure lignée des…PARAMORE. Mais on pense aussi à une version très light des REFUSED les plus Rock parfois (« Bankok Nonstop »), à des BACKYARD BABIES expatriés et plus portés sur le fond que sur la forme Hard-Rock, et si le label de nos amis norvégiens n’hésite pas à laisser traîner des pistes possibles (FOALS, EDITORS, KVELERTAK), c’est à vous de vous faire une opinion en encaissant cette tempête de trente-cinq minutes qui ne laisse que des ruines sur son passage.
L’énergie de ces cinq-là est tout bonnement époustouflante. Profitant de leur jeunesse pour ne pas se poser de question, les LÜT ont déjà le monde à leurs pieds, et le savent. Après tout, on ne se fait pas masteriser son machin par Brad Boatright par hasard, et avec sur le CV l’expérience de vieux briscards ayant bossé avec M83, FOSTER THE PEOPLE, CONVERGE, ou CAZADORES, on peut se la péter en soirée sans passer pour des losers pathétiques.
Ici, tout est faussement simple, mais réellement travaillé. Pas question de pomper pour pomper, mais bien de composer de véritables Pop songs allusives à tout le répertoire populaire des années 90 à 2010. On parle de Punk, mais Mersmak n’est pas qu’un simple album de Pop-Punk de plus. Il est surtout un formidable album de Rock avant tout, un Rock certes juvénile et encore adolescent, mais pourtant incroyablement mature. On ne compose pas une chanson aussi entêtante que « Homme Fatale » quand on n’a rien dans la caboche, et même sans ne rien connaître au VELVET, on se souvient de Nico et de son titre presque homonyme, alors on laisse trainer la basse, on accepte la batterie pataude et les couches vocales qui se mélangent avec une magie hors-normes. Loin des gentils crétins que l’on observe un peu suspicieux sur les photos promo, les cinq membres de ce groupe sont non seulement des instrumentistes très capables, mais aussi des compositeurs incroyables. Capables de réconcilier les RAMONES et PARAMORE malgré le conflit des générations, et de faire la nique à la génération 90 de leur morgue.
Alors, OK, au début, les mecs lâchent leurs trucs les plus faciles, en profitant d’un son vraiment énorme. « Mersmak » balance la purée, et « Strictly Business » taquine la vitesse pour que la spontanéité marque les esprits. En à peine cinq minutes et deux titres, les LÜT jouent avec l’image du jeune punk band typique, et malgré le chant en langue natale, les recettes sont usuelles et connues. Mais dès l’entrée en lice du plus développé « Lütetro », le fond de l’air change de température et les ambitions s’affichent. En osant les quatre minutes, les marsouins démontrent que la facilité, c’est sympa cinq minutes, mais que la musique est une affaire sérieuse, même jouée avec le sourire. Alors, on pose le tempo, on joue encore sur ces voix qui s’entremêlent, on tripote un riff classique pour le faire sonner provocant, et on ne s’ennuie pas aux côtés de Shirley Manson sur le canapé.
Même constat mais pas que via « Ingenting å Angre På » qui rappelle les SUPER FURRY ANIMALS, et plus l’album avance, plus on comprend que sous des allures instantanées, les membres de LÜT sont de sacrés petits malins.
Car en moins de quarante minutes, ils parviennent à synthétiser tout ce que le Punk Rock du nord peut proposer de meilleur depuis les années 80, sans en avoir l’air, et en gardant leur musique ancrée dans son époque. Entre les petites bombes prétentieuses qui vous explosent à la gueule du côté d’Oslo (« We Will Save Scandirock », un véritable programme musico-électoral), et un épilogue aussi dense que « Indiä », Mersmak prouve non seulement que la réputation des LÜT n’est pas usurpée, mais qu’elle pourrait bien se propager dans le monde tant les mecs démontrent que leurs prochaines idées seront encore meilleures. Un album pour s’éclater, d’accord. Mais de la substance, et de la qualité dans la durée. Peut-être un acteur majeur de la scène mais en tout cas, l’un des plus prometteurs au-delà des gimmicks promotionnels.
Tu as du goût et du flair Lars quand même. On peut au moins te reconnaître ça.
Titres de l’album:
01. Mersmak
02. Strictly Business
03. Lütetro
04. Ingenting å Angre På
05. Bankok Nonstop
06. We Will Save Scandirock
07. Homme Fatale
08. Viepa
09. Krei
10. Indiä
Alors, autant j'apprécie beaucoup Wolfheart, et cette news ne va rien y changer, autant, pour moi, l'Arabie Saoudite est l'un des pires pays au monde... Alors, je ne suis pas arabophobe, mais ce pays pue terriblement ! Je plains les Saoudiens (et surtout les Saoudiennes) qui(...)
21/11/2024, 18:01
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
19/11/2024, 21:57
J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20