Une signature sur le label allemand Pure Steel Records, ardent défenseur des traditions, musique lourde et emphatique, tout ça sentait le tir à vue à plein nez, et l’hommage nouveau au Heavy germain le plus typique. Mais les connaisseurs le savent, les ATTIKA ne sont ni nés de la dernière pluie, ni allemands, puisque leur pays d’origine se situe de l’autre côté de l’Atlantique, où leur carrière est née il y a fort longtemps. De Melbourne en Floride nous en revient donc l’un des plus fiers défenseurs d’un Metal US typique des eighties, et ceux qui ont eu la chance de poser leurs oreilles sur ce fameux éponyme publié en 1988 savent que ce quatuor ne plaisante pas lorsqu’il affirme détenir les clés de la violence américaine la plus typique. Fondé en 1983, ATTIKA est donc de cette génération Metal Massacre qui a tant fait pour notre musique préférée, même si son premier album ne vit le jour qu’à la fin d’une décennie qui a révolutionné l’approche agressive des parrains des seventies. Mais nous étions sans nouvelles du combo depuis la publication en 1991 de son second pamphlet When Heroes Fall, qui avait en son temps laissé une impression mitigée. Et vingt-cinq ans après son split, le groupe revient plus remonté que jamais nous les coller sous le double-menton d’une agression permanente.
Metal Lands est donc le troisième album que la troupe n’a jamais eu l’occasion d’enregistrer, et il n’est guère étonnant de retrouver l’œuvre au catalogue des esthètes allemands de Pure Steel Records. En effet, elle respecte toutes les valeurs défendues par la maison de disque, ce classicisme Heavy si cher aux structures d’outre-Rhin, cette franchise dans les riffs, et cette fidélité indéfectible à un style qui ne s’envisage que sous sa forme la plus pure. Toujours collés à une éthique entre Heavy et Power, les floridiens nous offrent donc la troisième partie d’une trilogie qui ne demandait qu’à être poursuivie, et si la spontanéité de son premier éponyme a laissé la place à un professionnalisme de vécu, la puissance n’en est pas moins éclatante et la sincérité indéniable.
Enregistré au studio The Zone de Melbourne en Floride, avec les ingénieurs du son Mark Brasel et Jason Anz, mixé et masterisé par Robert Romagna à l’Audiostahl en Autriche, Metal Lands est donc une épopée sur les terres Metal que les plus nostalgiques d’entre vous sauront apprécier à sa juste valeur. En choisissant de rester honnêtes et de ne pas céder à la mode du recyclage à tout va, les américains justifient souvent les comparaisons établies entre eux et ARMORED SAINT, METAL CHURCH et même les européens d’ACCEPT, nous livrant là une performance convenue, mais méchamment convaincante. Ne le cachons pas - et aussi clichée soit l’image - ce troisième album à des airs de bracelets cloutés se frappant l’un l’autre dans un signe de ralliement. Pourtant, les ATTIKA évitent soigneusement de sombrer dans la vulgarité d’un Metal allemand tiède, et parviennent à construire un pont reliant la première partie de carrière d’ARMORED SAINT, et l’ACCEPT récent de Wolf Hoffmann.
Ce pont nous permet de relier les deux époques de la carrière d’ATTIKA, et d’opérer une jonction logique entre leur premier éponyme et ce Metal Lands. Et c’est un démarrage tonitruant à la JUDAS PRIEST qui nous propulse dans un passé pas si révolu que ça, que la jeune génération envie de toute son inspiration sous influence. « Metal Lands » est donc l’hymne inévitable que son titre laissait augurer, et nous offre des riffs massifs, et une interprétation vocale investie et absolue. Le line-up (Glenn Anthony - basse, Bill Krajewski - guitare, Jeff Patelski - batterie et Robert van War - chant), reposant donc sur deux membres présents depuis les origines et se fie à son instinct, en refusant la modernisation d’une approche qui fonctionnait déjà il y a trois décennies. Mais croire à un passéisme crasse serait injuste envers les floridiens qui ont opéré un léger lifting, proposant ainsi à la basse d’occuper les avant-postes. Les constructions, formelles n’en sont pas moins évolutives et prenantes, et l’ambiance nimbant ce retour sous la lumière est vraiment prenante, avec son déluge de soli capables et farouches.
Dès lors, le tracklisting égrène ses litanies, et nous persuade du bien-fondé de ce comeback inopiné. Prônant une certaine insistance dans la lourdeur, Metal Lands évite toutefois les pièges du « gras qui tâche », même lorsque le tempo se bloque sur un mid insistant et plombé. « 8 Track Days » aurait ainsi pu se frayer un bon chemin sur le dernier ACCEPT, tandis que le missile « Like A Bullet » nous ramène aux grandes heures du Heavy Power US des années 83/85. Très proche d’ARMORED SAINT lorsque le compteur grimpe dans les tours, le groupe assume son passé avec une certaine fierté, et il y a de quoi. Toujours aussi mordant, le Metal des américains ne cherche pas la révolution, ni le chaos, mais bien la reconnaissance de tout un pan de culture Heavy ricaine.
Il est tout à fait possible de trouver ça redondant, mais il est impossible de remettre en cause la sincérité d’un ensemble qui n’a jamais dévié de sa trajectoire, malgré un long hiatus. Et il est donc tout à fait raisonnable de considérer ce troisième album comme une relecture de canons anciens, et comme une leçon donnée à la nouvelle génération old-school. Le message est clair, aussi fine soit la copie, elle ne vaudra jamais l’original, et « Darkness Of The Day » de donner la leçon adéquate : nous étions là avant vous, et nous le sommes toujours. Les mélodies amères, les reprises puissantes, tout est là et même plus, et la sensation est délicieuse.
Aucune faute de goût sur ce LP qui accumule les moments de bravoure, jouant intelligemment avec l’intensité pour ne pas lasser, et entre virilité assumée et lyrisme exacerbé, les morceaux se succèdent bon train, malgré quelques baisses de régime tout à fait excusables. On craque totalement pour le débridé « Thorn In My Side », proto-Hard Rock déchainé, et digne du meilleur METAL CHURCH, mais on se laisse aussi facilement amadouer par l’aveu « Sincerely Violent », proche d’un Heavy Thrash assez vicieux.
Un retour par la grande porte indépendante donc pour ATTIKA, qui comble deux décennies d’absence avec la flamboyance la plus pertinente. L’album offre en sus une clôture parfaite avec l’évolutif « One Wish », qui lui non plus n’a pas oublié le talent des METAL CHURCH et de la scène américaine des années Metal Blade. Du Heavy d’accord, mais le meilleur.
Titres de l’album:
01. Metal Lands
02. 8 Track Days
03. Like A Bullet
04. Darkness Of The Day
05. The Price
06. Thorn In My Side
07. Run With The Horseman
08. Sincerely Violent
09. Gold
10. One Wish
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
19/11/2024, 21:57
J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20
J'imagine que c'est sans Alex Newport, donc, pour moi, zéro intérêt cette reformation.
11/11/2024, 16:15
NAILBOMB ?!?!?!?!Putain de merde !!! !!! !!!J'savais pas qu'ils étaient de nouveau de la partie !!!Du coup, je regarde s'ils font d'autres dates...Ils sont à l'ALCATRAZ où je serai également !Humungus = HEU-RE(...)
11/11/2024, 10:09