Avant de parler de cet album à proprement dit, j’aimerais vraiment remercier la maison de disques Dying Victims Productions pour nous refiler des exemplaires digitaux tronqués, avec des chansons amputées de plusieurs minutes. Le procédé est très douteux, et si je peux comprendre que les Bandcamp ne proposent pratiquement plus de LPs entiers au vu du piratage de plus en plus simple de leur contenu, envoyer à un webzine un fichier pareil mériterait de voir tous ses mails transférés directement dans la corbeille…Heureusement pour les allemands que je connaissais déjà l’album et que j’avais vraiment envie d’en parler, sinon, la sentence aurait été irrévocable : to the trash !
Une fois cet aparté terminé, revenons à l’essentiel, et laissez-moi vous informer de cette nouvelle édition des plus intéressantes, qui se concentre sur l’un des cas germains les moins connus, mais pas le plus anecdotique bien au contraire. Si je vous dis MAD BUTCHER, vous allez immédiatement penser à DESTRUCTION, et à raison, puisque ce morceau fait partie des meilleurs de leur répertoire. Vous n’aurez pas complètement tort, mais vous iriez sur la mauvaise voie en croyant que ce groupe d’Essen fait partie de la vague des indécrottables nostalgiques fondus d’old-school au point d’adopter un morceau culte come patronyme. Car loin d’être des héritiers de Schmier et sa bande, ce quatuor ferait plutôt partie de ses contemporains, leur formation remontant au tout début des eighties et leur split à 1992. Fondé à l’orée des années 80, pile en 1980 selon les bios les plus officielles, MAD BUTCHER, s’est baptisé ainsi selon la légende populaire racontant que le bassiste/chanteur serait tombé sur une affiche de boucher assez similaire en voyageant aux Etats-Unis. Toujours est-il que le groupe s’est montré particulièrement discret jusqu’en 1983 et la parution de sa première et unique démo sans titre, avant d’enfin parcourir les festivals et autres scènes de concert en compagnie de WARLOCK, SODOM, HELLOWEEN, SINNER, LIVING DEATH, GRAVE DIGGER ou STEELER en Allemagne, tandis qu’ils fricotaient aux côtés de SLAYER, EXODUS, BROCAS HELM, ou LÄÄZ ROCKIT en Amérique du Nord. Dotés d’une bonne réputation, le groupe s’autorisa alors un premier LP, ce fameux Metal Lightning Attack initialement sorti en vinyle en 1985 sous la bannière Earthshaker Records.
Depuis, la rondelle initiale n’a bénéficié que d’une seule réédition, en 2010, sur le label grec No Remorse records, en CD évidemment, jusqu’à ce que les nationaux de Dying Victims ne lui offrent une résurrection vinylique en cette moche année 2020. Et retrouver l’allant des allemands en vinyle n’a pas de prix, puisque leur musique s’accommode fort bien de ce format, et permet de retrouver les sensations éprouvées à l’époque par une grosse poignée de fans indécrottables. Car Metal Lightning Attack faisait tout pour mériter son titre jusqu’à la moindre note, incarnant en quelque sorte la quintessence du Metal allemand des mid eighties, incorruptible, épais, sans concessions, mais déjà tourné vers un extrême naissant que KREATOR, DESTRUCTION et SODOM allaient porter à son pinacle. En proposant un Heavy méchamment dégourdi de Speed, les MAD BUTCHER n’usurpaient pas la réputation sans tâche de leur pays, et se posaient en contemporains de WARLOCK, GRAVE DIGGER, RUNNING WILD et autres LIVING DEATH. Avec une première face presque entièrement dédiée à la vitesse et à la cruauté, le quatuor ("Metal Harry" - basse/chant, Rainer Gollan - batterie, Sydney Keller & Rolli Borchert - guitares) s’inscrivait alors dans le pic de la vague Speed germaine la plus traditionnelle, avec une vitesse accrue mais modérée, et des riffs saccadés et emblématiques. Rien de fondamental évidemment à postériori de plus de trente ans, mais un témoignage très sympathique des réflexes d’outre-Rhin de l’époque, tendance que l’ACCEPT de « Fast as a Shark » avait plutôt bien anticipée. Moins brutaux et vicieux que DESTRUCTION, mais plus inspirés et vifs que les mornes WARLOCK, les MAD BUTCHER proposaient donc un LP assez formel, de ceux qu’on retrouvait à la fin de la rubrique « chroniques » dans Enfer magazine, et qui héritaient souvent d’une moyenne juste passable.
Mais avec cette vague nostalgique qui déferle depuis plus de dix ans, il est toujours plaisant de retomber sur de petits trésors oubliés de l’époque, spécialement ceux que les rééditions ont ignorés pendant des décennies. Le fan de Metal plus musclé se jettera sur la première face, qui passe à la vitesse de la lumière, mais l’accro au Heavy germain le plus pur et dur se satisfera très bien de cette seconde face plus posée, qui ose encore le groove des seventies sur « Speed of Light » , titre qui mérite assez mal son nom, tout en admettant que le pays Allemand savait aussi retomber dans les clichés de la bière et de la choucroute à l’occasion du désastreux et gras du bide « Livin’ In Sin », plus proche d’UDO que de BON JOVI, mais quand même plombé comme du RUNNING WILD bon marché. Un LP plutôt mal équilibré donc, à l’image d’EXCITER et ses œuvres clairement scindées en deux faces, mais un LP qui se réécoute avec un plaisir non feint, entre deux sorties plus fondamentales. Loin du Big 4, MAD BUTCHER se contentait donc très bien de son formalisme d’époque, de ses soli un peu trop timides et polis, mais savait quand même nous agiter la tignasse lorsqu’il laissait l’up tempo décoller (« Zero Talk »). Le groupe en profitait même pour lâcher son hymne, quelques temps avant les DESTRUCTION, et admettons que leur propre « Mad Butcher » n’avait pas grand-chose à envier à celui de Schmier, rappelant même par précognition les new-yorkais d’OVERKILL. Voilà donc un vinyle qui sera disponible dès le mois de novembre à un prix très raisonnable, et qui vous replongera dans l’époque, « cuir, clous et moustache » qui nous a tant fait vibrer lorsque nous étions adolescents. Et non, il ne connaîtra pas les honneurs d’une version collector avec une saucisse de Francfort.
Titres de l’album:
01. Rock Shock
02. Mad Butcher
03. Right or Wrong
04. Night of the Wolf
05. Zero Talk
06. Bad Chile' Runnin'
07. Burn It Down
08. Livin' in Sin
09. Speed of Light
10. Fearless, Heartless
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
19/11/2024, 21:57
J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20
J'imagine que c'est sans Alex Newport, donc, pour moi, zéro intérêt cette reformation.
11/11/2024, 16:15
NAILBOMB ?!?!?!?!Putain de merde !!! !!! !!!J'savais pas qu'ils étaient de nouveau de la partie !!!Du coup, je regarde s'ils font d'autres dates...Ils sont à l'ALCATRAZ où je serai également !Humungus = HEU-RE(...)
11/11/2024, 10:09