Ainsi donc, selon ces barbares, le Metal serait toujours une musique dangereuse ? Moi je ne demande qu’à les croire, même si voir des fans se balader en costume de licorne durant les festivals ou arborer des sourires angéliques durant des performances diverses me pousse à croire que finalement, nous montrons souvent les dents pour caresser du bout des doigts.
Mais c’est un dogme, et je le respecte. Un câlin peut-être ?
Cela dit, en jetant un coup d’œil aux sobriquets choisis par ces musiciens, j’ai franchement du mal à les imaginer détrousser un passant ou sacrifier un bouc en hommage à Satan…
Comment en effet prendre au sérieux un quatuor pareil ? Jugez du peu, avec Nuclear Cummer à la basse, Bourbon Devastator à la batterie (depuis 2014, ancien guitariste), Blasphemic Vomitor au chant et Skeleton Grinder à la guitare, tout ça sent bon le démarquage de SODOM de début de carrière, pour une musique qui effectivement pioche dans ses racines Thrash, alors même que celui-ci partageait bien des accointances avec un BM naissant, et pas encore totalement nordique.
Vous l’aurez compris, le sérieux n’est pas de mise ici, mais ne vous-y trompez pas. Musicalement, les INSULTERS n’en sont pas une à la qualité d’interprétation, et Metal Still Means Danger reste une solide affaire de Blackened Thrash absolument jouissif.
Formés en 2008 du côté de Sabadell, Espagne, le groupe enchaîne alors les démos (Skull Krushers la même année, Black Vomit en 2009), ose le split en compagnie de leurs compatriotes de NOCTURNAL HELL (Spit On The Crucifix en 2011), poussent même le vice jusqu’à balancer une compilation avant même d’avoir sorti un LP (Skull Krushers Festering in Black Vomit, intégrale de leurs œuvres précoces), et se décident enfin à franchir le pas de l’album en 2013 avec un atomique We Are The Plague qui en effet méritait bien son nom.
Depuis, un featuring sur le sampler Death Lives !, un peu de repos et de concentration pour élaborer une suite digne à l’histoire, qui a donc vu son second chapitre émerger le premier jour de cette nouvelle année.
Alors, bonnes ou mauvaises résolutions ? Les deux évidemment, puisque l’optique n’a pas changé d’une corne de bouc.
On retrouve toujours en arrière-plan cette passion pour la scène Thrash/Black du début des années 80, avec en tête de gondole des influences les inévitables SODOM de In The Sign Of Evil, le BATHORY de The Return et l’immanquable HELLHAMMER de Satanic Rites, le tout arrangé à la sauce moderne pour ne pas sonner trop passéiste.
Certes, la démarche est d’usage, des pseudos grotesques à la musique d’une simplicité extrême en passant par les lyrics remplis de clichés, mais l’enthousiasme dont font preuve ces ibères est vraiment contagieux, d’autant plus qu’ils se révèlent être de sérieux instrumentistes et des compositeurs tout à fait capables.
INSULTERS, c’est donc le revival assuré, et perpétré depuis quelques années par les scènes hispaniques d’Amérique du Sud et d’Espagne, à l’instar de leurs confrères de KORGULL THE EXTERMINATOR. On pense aussi à une version plus équilibrée et moins paillarde des WARHAMMER, ou à une adaptation de MOTORHEAD dans un décorum de satanisme de pacotille, ludique, mais entraînant.
Les compositions se succèdent à un rythme effréné, et ce Crusty Black à tendance Thrash, bien qu’éminemment linéaire nous emporte dans un tourbillon de violence crue dont il est très difficile de vouloir s’extirper.
Morceaux courts et concis, qui frappent fort, et reposent tous sur une astucieuse combinaison de riffs primaux et bestiaux, une rythmique solide et peu inventive, et bien sûr, un jet de bile vocal ininterrompu, dans la plus droite lignée des Quorthon et autres Tom Angelripper de début de parcours blasphématoire.
Mais l’interprétation est carrée, propre et parfois suffisamment inventive pour ne pas vous mener à l’impasse, et certaines interventions osent même prolonger un peu la torture, à l’image de ce final cauchemardesque « Metal Still Means Danger », qui ose briser le minimalisme ambiant pour tomber dans une grandiloquence sombre, en plaçant en contrepoint quelques breaks Heavy Black du meilleur effet. A cette occasion, les BPM montent d’ailleurs un peu plus loin dans les tours pour une démonstration de force Thrash qui s’inspire même de la naissance du mouvement BM nordique, avec de multiples allusions aux premiers MARDUK et MAYHEM.
Production clean et resserrée pour un effet optimal, coups de folie Thrash qui nous ramènent aux premiers débordements de la scène Européenne des 80’s (« Bang Your Fucking Skull », joli panaché de BULLDOZER et HELLHAMMER), mais aussi solides interventions Heavy qui se montrent étonnamment convaincantes (« Burn With The Witch » et son intro catchy en diable).
Rien d’inédit à se mettre sous le signe du démon, mais une puissance non dénuée d’intermittences plus travaillées, et même quelques blasts lâchés pour faire monter la pression (« Icons And Symbols », un des plus furieux du lot), et quelques arrangements sobres pour stimuler l’attention (« Bastard Soldier »).
En gros, du bon boulot mal dégrossi, mais plus fin qu’il n’en a l’air.
Mais pas d’inquiétude, de la pochette symbolique aux pseudos hystériques, tout sonne cacher sur ce second album des légions de l’enfer espagnoles, qui ne vous feront pas danser la carmagnole, mais bien headbanger jusqu’au plafond de votre bagnole.
Il est bon régulièrement de retrouver ces sensations qui nous ont fait adhérer à une cause brutale durant notre adolescence, et dans son entreprise de révérence des grands anciens, les INSULTERS s’en sortent à merveille, n’hésitant jamais à en rajouter dans la surenchère provoc’
Le genre d’album à écouter avec une copine vierge qui a ses règles, dans la forêt, histoire de rester dans l’ambiance.
Pas classe, mais efficace.
Titres de l'album:
Alors, autant j'apprécie beaucoup Wolfheart, et cette news ne va rien y changer, autant, pour moi, l'Arabie Saoudite est l'un des pires pays au monde... Alors, je ne suis pas arabophobe, mais ce pays pue terriblement ! Je plains les Saoudiens (et surtout les Saoudiennes) qui(...)
21/11/2024, 18:01
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
19/11/2024, 21:57
J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20