Le Crossover, c’est assez simple comme principe : jouer du Thrash avec l’énergie du Hardcore. C’est en tout cas comme ça que D.R.I nous a vendu le truc sur son album éponyme, qui encore aujourd’hui secoue les musiciens par leur abondante tignasse. Personne ne s’est jamais vraiment remis de cette explosion trois ou quatre décennies plus tard, et nombreux sont les musiciens à essayer de perpétrer l’esprit originel, entre colère de rue et touffe velue. Et si le genre est plutôt américain d’affection, il trouve en Europe un écho certain chez les musiciens de la Ruhr.
Ainsi, TYRANTHROPE.
Je n’irai pas par quatre chemins qui mènent tous dans mon jardin, TYRANTHROPE est plus qu’une simple révélation. C’est le bourre-pif parfaitement décrit par le Vulgar Display of Power de PANTERA, c’est l’épitomé de l’association entre le NYHC et le Thrash de la Bay-Area, c’est une décharge de gégène dans la colonne vertébrale qui laisse des séquelles à vie. Et pourtant, ça reste une autoproduction de feignasses incapables de jouer plus de vingt minutes.
Paradoxal ? Non, logique. Le mieux étant l’ennemi du bien, autant se contenter d’une lapidation express avec gadins dans la tronche.
Pour un premier album, Metropolis dépote sévère, et se rapproche plus d’une sublimation du Thrashcore que d’une relecture du chef d’œuvre de Fritz Lang. Basé sur un principe simple de BPM tombant comme des mouches, Metropolis profite de son timing restreint pour tout miser sur la puissance d’un Crossover méchamment Hardcore, à la manière d’un AGNOSTIC FRONT découvrant les joies de l’excès en compagnie des CRYPTIC SLAUGHTER.
Le tout en version plus carrée et plus méchante.
Et rien à faire, inutile de résister. L’euphorie se dégageant de cet album est telle que les soucis s’envolent par la fenêtre, pour disparaitre pendant dix-neuf petites minutes. Alors, certes, j’en conviens, l’équilibre n’est pas toujours très stable, et parfois, TYRANTHROPE glisse du côté Core où il risque de se vautrer. Mais un flair indéniable dans les saccades, et l’épaisseur des guitares préviennent tout prosélytisme Hardcore trop prononcé, au détriment d’un Thrash épais comme un glaviot de tuberculeux.
Pochette superbe, inévitable lettrage vert fluo, les convenances sont respectées, mais la politesse oubliée. Mieux vaut laisser votre susceptibilité au vestiaire, car les allemands n’ont cure de votre sensibilité. Ici, on vocifère, on syncope, on accélère sans prévenir, et on pond de petits hymnes à la gloire de la violence urbaine comme des petits pains (« History Repeating », une boucle temporelle qui regrette la fâcheuse tendance des évènements à se reproduire de façon régulière).
Des défauts ?
Que nenni, puisque le seul (la brièveté du métrage) est finalement une qualité permettant de concentrer la méchanceté en un minimum de temps. Même la reprise des mythiques MISFITS donne envie de sortir les canifs, et d’aller défier la bourgeoisie sur son propre territoire. Pitbulls aux ratiches aiguisées et à la mâchoire puissante, les TYRANTHROPE mordent, griffent, et contemplent le résultat de leur mauvaise humeur d’un œil torve, les deux pattes croisées sur le thorax.
Séance de transpiration dans un club de boxe quelconque d’une banlieue allemande terne et sans espoir, Metropolis contrôle votre esprit, et vous oblige à vous rebeller contre un système clairement au désavantage des couches sociales les plus basses. La formule est connue, mais le résultat toujours stimulant.
Du Crossover on vous dit. Alors, ne jouez pas les mijaurées. Sinon les dents vont tomber.
Titres de l’album:
01. Venomous
02. Metropolis
03. Hollow Democracy
04. As God Disbelieves
05. Insidious Technology
06. Brave New Slavery
07. Deserter
08. History Repeating
09. I Turned into a Martian (MISFITS cover)
10. Der Marsch der Rattenfänger
Alors, autant j'apprécie beaucoup Wolfheart, et cette news ne va rien y changer, autant, pour moi, l'Arabie Saoudite est l'un des pires pays au monde... Alors, je ne suis pas arabophobe, mais ce pays pue terriblement ! Je plains les Saoudiens (et surtout les Saoudiennes) qui(...)
21/11/2024, 18:01
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
19/11/2024, 21:57
J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20