Avec sa pochette rigolote, Milwaukee Sewer Metal semble vouloir concurrencer les MUNICIPAL WASTE sur le terrain de la gaudriole violente et de la galéjade adolescente. Et pourtant, ce premier album cache une dimension plus profonde qui saute aux tympans assez rapidement. Et malgré leurs dégaines de branleurs ingurgitant leur bière tiède sur le parking d’une supérette de Milwaukee, les PRIMAL ENEMY sont de sérieux compositeurs et des interprètes hors-pair.
Fondé en 2016, mais n’ayant pas foutu grand-chose depuis, ce sympathique quintet (Branko Meyer - basse, Dylan Karpinski - batterie, Chad Webber - chant, Steele Taylor & Matt Ebert - guitares) nous offre enfin les fruits de sa réflexion brutale sous la forme d’un premier long n’atteignant même pas la demi-heure, mais qui se présente comme un concentré de rage et de passion pour un Thrash non édulcoré.
Peu de renseignements à vous prodiguer sur le gang, la toile restant votre indicateur privilégié, mais nul besoin d’en savoir plus qu’il n’en faut pour apprécier ces titres baignant dans leur jus, et dégoulinant quelque part dans les égouts entre Milwaukee et Tampa. Sacrée trotte entre les deux, pourtant, je ne peux m’empêcher de penser que les trublions ont injecté une légère touche de Death dans leur Thrash aux allures de Thrashcore dépenaillé, mais traité avec tout le sérieux mérité.
De fait, ne vous fiez pas au caractère rigolard de l’entame « Toxic Tsunami ». Car si ce titre présente un visage joyeux et volontiers poil à gratter et coussin péteur sous les fesses de l’EXODUS de « Toxic Waltz », il n’est qu’une amusante entrée en matière cachant une forêt parfois sombre, inquiétante, bien que toujours bon enfant.
PRIMAL ENEMY est donc un sérieux concurrent de l’équipe old-school américaine, et si les musiciens affichent tous un potentiel technique certain, c’est l’osmose entre eux qui frappe l’esprit. Se dégage de cette première résiliation un délicat parfum de crotte de chien de luxe dans une vieille canalisation oubliée, mais une crotte bien moulée, d’un marron séduisant, et surtout, aux effluves méchamment toxiques.
En gros, ne prenez pas ces mecs-là pour des imbéciles. Ils connaissent leur Thrash et leur Crossover aussi bien que les MUNICIPAL WASTE déjà cités, et peuvent même incarner un cousin pas si lointain ayant fait le voyage pour voir sa famille de cœur. Entre deux virées rapides et satisfaisantes, Milwaukee Sewer Metal propose des choses beaucoup plus conséquentes et solides, comme « Blood Oath » ou « Rusty Hanger », deux bangers épais et agressifs qui soulignent la volonté de s’extirper de la facilité vintage.
Ceci étant dit, les marsouins manient aussi très bien l’attaque éclair, et nous balancent un blitzkrieg régulier à grands coups de BPM bien frappés et de soli bien torchés. « Hypocrisy's Law » en est la preuve incontestable, et l’énergie dont fait preuve le quintet souffle tout à dix bornes à la ronde, et débouche n’importe quel chiotte de gare ou de métro.
Et comme en plus, les gars nous gratifient de quelques passages techniques fort bien intégrés, on se laisse aller à la douce rêverie d’une Bay-Area jamais trahie, et toujours debout. Mais Milwaukee n’est pas la Californie, et Milwaukee Sewer Metal est incontestablement plus fun que les produits locaux, entre urgence intestinale et digression fatale (« Primal Urge »).
Solide de bout en bout, ce premier album est paradoxalement aussi soigné que débraillé. Comme un gus se pointant en costard pour un entretien d’embauche tout en portant un t-shirt de FORBIDDEN sous sa chemise blanche, et des chaussettes trouées sous ses souliers. Coulé, groovy, percutant et méchant, ce premier jet est d’une incontestable maitrise, et profite de longues années de gestation pour nous exploser à la tronche.
Un chanteur grognon, une rythmique béton, deux guitaristes pas couillons, la recette fonctionne et le résultat détonne. Alors certes, ils ont l’air abrutis sous leur bouche d’égout, mais les PRIMAL ENEMY sont tout sauf de gentils égoutiers sentant les déjections et autres étrons. Capables de torcher des hymnes définitifs (« Keep Calm Fuck You ») comme des morceaux plus évolutifs, ces cinq compères sont les trouvères Thrash de la nouvelle génération, généreux, volontiers hâbleurs, mais avec des arguments qui arrivent à l’heure.
Et n’oubliez pas de prononcer Mi-Li-Wo-Ki. Alice Cooper vous a déjà expliqué pourquoi.
Titres de l’album:
01. P.S.A. (Primal Service Announcement)
02. Toxic Tsunami
03. Blood Oath
04. Transformers
05. Rusty Hanger
06. Hypocrisy's Law
07. Primal Urge
08. A Leader to Follow
09. Keep Calm Fuck You
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