Voici donc une sortie assez mystérieuse dans les faits…Mais replaçons le contexte initial pour tenter d’y voir plus clair.
Formé par le chanteur Alan King et le claviériste/compositeur David Cairns en 1987, WALK ON FIRE fait partie de ces groupes à la demi-gloire très éphémère, signés par de gros majors flairant le bon coup, soudainement abandonnés sur le bord de la route pour cause de mode un peu trop capricieuse. En l’occurrence, le Grunge tua dans l’œuf tous les espoirs de ce combo Anglais pourtant composé de quelques pointures, et surtout, de musiciens racés au pédigrée certain qui ne demandaient qu’à exprimer leurs vues sur un Hard-Rock hautement mélodique tirant sur l’AOR énergique.
Las, après un premier et unique LP publié en 1989 par MCA, Blind Faith, le silence lourd se fit, et plus personne n’entendit parler de l’entité qui se désagrégea en individualités se consacrant à d’autres projets, ou servant les intérêts de musiciens plus prisés (Bowie, Seal, etc…)
Mais le temps faisant parfois quelques caprices, des bandes datant du début des 90s furent exhumées par le label Escape Music, bandes devant à l’époque se concrétiser dans la réalisation d’un second LP qui ne vit jamais le jour…Enregistrées en 24 pistes, ces mêmes traces furent remasterisées, ou bien réenregistrées ou remixées, puisque les infos sont inexistantes, pour nous permettre aujourd’hui de découvrir la suite d’une histoire fugace, qui aurait pourtant vraiment mérité de voir son second chapitre gravé sur vinyle ou CD…
Ce Mind Over Matter des WALK ON FIRE est donc si j’en juge par les quelques éléments fournis par le label une sorte d’album posthume, rendant gloire à un groupe vraiment attachant et efficace dans son style, bien que très classique dans son inspiration.
Nous retrouvons donc au casting un défilé de vieux briscards au CV long comme un concert de Springsteen…Au générique, Alan King et Dave Cairns évidemment, les deux membres fondateurs, mais aussi Mike Casswell à la guitare (ex-Brian May Band), Trevor Thornton à la batterie (ex-ASIA), Phil Williams à la basse (ex-SPANDAU BALLET) et Richard Cottle à la programmation (David BOWIE et Seal), soit une sérieuse union de requins connaissant la musique et les chansons en découlant directement.
Il est toujours difficile de chroniquer un album fantôme, spécialement lorsque celui-ci est ancré dans un passé plus ou moins lointain, mais en admettant que le lifting opéré par la production permet à Mind Over Matter de sonner plus ou moins contemporain, il est donc possible de l’aborder en tant que fausse nouveauté, puisque je ne suis pas certain que le groupe ait encore une actualité quelconque.
Mais en faisant fi de toutes ces considérations somme toute assez futiles, il est tout à fait aisé d’apprécier ce second LP pour ce qu’il est, à savoir un redoutable disque de Hard Rock plus saignant qu’il n’y parait, orienté AOR à guitare, qui mord tout autant qu’il ne caresse. Les mecs connaissaient leur boulot et aimaient le genre qu’ils pratiquaient et ça se sent à chaque refrain ou couplet de ces treize morceaux qui ne se moquent clairement pas des fans passés et présents du groupe, et qui lui permettront même de s’en faire de nouveaux pour peu qu’Escape Music fasse correctement son boulot de promotion.
On sent donc la passion transpirer à chaque thème mélodique évaporé, et si les WALK ON FIRE se voulaient aussi romantiques que possible, ils n’en oubliaient pourtant pas de montrer les dents, par l’entremise de la guitare affamée de Mike Casswell, qui riffait aussi Hard qu’il le pouvait pour ne pas faire sombrer le navire dans les eaux de mélasse du radiophonique gluant.
Et en écoutant attentivement ce Mind Over Matter, on reconnaît bien la patte du groupe qui rendait Blind Faith si attachant il y a près de trente ans. Même facilité à distiller des harmonies typiques de la West Coast des eighties, teintées de mordant Hard Rock Européen sans trop en faire. Loin des poncifs éculés de bon nombre de leurs contemporains, les WALK ON FIRE jouaient la carte du mélodique agressif, et ne tombaient jamais dans le piège de la tendresse excessive et dégoulinante de bons sentiments.
Il n’est d’ailleurs pas incongru de les comparer à quelques collègues de l’époque, MAGNUM et SHY en tête, pour cette façon de rendre le sentimentalisme harmonique assez rugueux.
Mais c’est évidemment à d’autres pointures auxquelles on pense, notamment à FOREIGNER, eut égard au voilage prononcé de la voix d’Alan King, rappelant les intonations les plus crues du Lou Gramm période IV, ou même au DARE de Darren Wharton, pour cette collaboration entre des claviers assez frappés et une guitare volontiers agitée.
Tout cela nous donne un mélange assez homogène et surtout accrocheur, tendant parfois à rigidifier la New-Wave et la Pop au sein d’un contexte Rock très abrasif (le très dansant et riffant « Save Your Lies (We’ve Had Enough) », l’un des meilleurs segments du lot), ou d’une atmosphère cotonneuse et confinée qui assume toutes les facettes d’une relation amoureuse complexe (« Pleasure of Pain », aussi HAYWIRE que LED ZEP, très surprenant, mais handicapé par une production étonnamment déficiente et sourde).
Bien sûr les standards AOR sont respectés dès le morceau d’intro, « Mind Over Matter », qui de son entame dramatique et synthétique très marquée 1988/90, nous entraine sur les traces d’un Rock mainstream très en vogue à l’époque, juste avant sa lente agonie. Mais entre la dextérité et le flair de musiciens qui refusent la facilité et l’édulcoration, des mélodies vraiment prenantes et une énergie qui ne se dément jamais, Mind Over Matter parvient à transcender ses influences post-mortem, transformant ainsi cette relique en véritable album qui aurait très bien pu voir le jour en 2017.
Dès lors, les hits s’enchaînent, hits que les radios ne passeront plus jamais, du chaloupé et sensuel « Long Live Love » que Mike Rutherford aurait pu signer en compagnie de Mick Jones, au final rebondissant de « Blood Is The Colour », Funky Hard en diable.
Entre temps, quelques perles bien sûr, aux arrangements parfois inhabituels (« Madhouse »), et à la sensibilité exacerbée (« The Price Of Love », qu’on imagine bien sur la BO d’un épisode de Miami Vice), pour un résultat global d’une très grande qualité qui justifie ce travail de réhabilitation un peu surprenant et inattendu.
Difficile de savoir si les WALK ON FIRE se verront intronisés à postériori à l’AOR walk of fame grâce à la découverte de ces bandes cachées pendant presque trente ans, mais il est évident que ce second album avorté aurait mérité de voir le jour en temps en en heure. Injustice réparée donc, qui vous permettra de vous rassasier d’une grosse dose de Hard Rock mélodique et radio friendly, aussi convaincant et plus authentique que bon nombre de sorties actuelles du genre.
Titres de l'album:
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