Moi qui cherchais la bande-son idéale pour ces festivités de Noël 2021, j’en suis pour mes frais. Cela dit, il est certain que piocher un groupe de Houston baptisé SOME DEAD BODIES n’était sans doute pas la meilleure des idées. Ne connaissant pas le projet en question, je m’attendais à une nouvelle exaction Hardcore ou Post de bon aloi, mais c’est un Death Metal massif et infect (dans le bon sens du terme) qui m’a frappé de plein fouet. Du coup, depuis plusieurs heures, j’ai une sale odeur de putréfaction congelée dans les narines.
SOME DEAD BODIES nous en vient donc du Texas, mais ne chante pas les louanges des cow-boys et du bétail. Le concept serait plutôt porté sur le misérabilisme de l’existence et son issue inéluctable, et des morceaux comme « Left To Rot », « Rot In Hell » ou « Skinned Alive » en sont les preuves les plus évidentes. Formé en 2017, le groupe n’est pas du genre rapiat, puisqu’il a déjà publié de nombreuses œuvres en quatre ans, dont quatre EP et deux longue-durée. Musicalement, cette deuxième étape sur un parcours déjà chargé se met au diapason d’un baptême qui en dit long. Et en guise de monolithe, vous en aurez un vrai.
Monolith, c’est un bébé étrange, de père presque inconnu, puisque le seul line-up connu du groupe est Vide, lui-même membre de VIDE, mais aussi d’EMPTY (sous le pseudo de Nothing), ALL MONSTERS et ANONYMOUS HANDS. Une créature étrange, de sexe male selon les informations, qui crie son désespoir sur ce nouvel album illustrant à merveille sa philosophie nihiliste et solitaire. Epaulé par la guitare de J, membre de HOROH, Vide est un peu le fils illégitime d’It, membre éminent de la scène Black Metal suédoise, qui refusait toute appellation humaine pour se faire passer pour la créature de l’ombre la plus hideuse. Alors, It doit être fier de son héritage, puisque les principes musicaux prônés par Vide sont similaires au sien, avec une fascination pour l’horreur, la lancinance, les hurlements cryptiques, et l’air vicié d’une tombe mal refermée.
SOME DEAD BODIES est donc plus qu’un simple projet, c’est un état d’esprit. Un état d’esprit malsain, maladif, à la dépression contagieuse et à la vilénie presque palpable. Et quel meilleur style que le Death américain le plus lourd et compact pour formaliser ces idées nauséabondes ? Et si « This Is A Horror Show » commence de façon presque lumineuse avec mélodie et percussions bien vivantes, la suite est révélatrice du contenu, avec beaucoup de violence sourde, des accélérations rythmiques à l’avenant, des parties de guitare inextricables, et un schéma narratif pour le moins embourbé dans les pensées sombres.
Tergiversant entre les époques et les sous-styles, Monolith passe en revue toute l’histoire du Death américain le plus glauque, se montre allusif à certains maîtres, mais reste celui de son propre destin. Le chant de Vide, parfaitement dégueulasse dans les graves écorche l’âme, fait saigner les blessures ouvertes, et cette hémorragie ne s’arrête que lorsque le dernier morceau a répandu ses effluves dans la nuit éternelle.
Agencé comme une lente descente aux enfers, ce second tome de SOME DEAD BODIES s’enfonce de plus en plus dans l’exagération et le grotesque, en provoquant la lenteur la plus Doom et l’ignominie la plus Black. Sans pour autant fricoter de trop près avec le Metal du même nom, un morceau aussi emphatique et cauchemardesque que « Rot In Hell » développe ses sept minutes et quelques d’atrocité musicale, en osant le progressif lunatique, qui revient très rapidement dans le giron d’un motif principal. Un peu ENCOFFINATION en moins poussé, un peu INCANTATION un jour de pluie, mais toujours avec une trame de mélodies amères en arrière-plan, la musique vénéneuse finit par se répandre dans vos veines comme un poison létal, vous laissant la joie de vivre et l’espoir desséchés dans un cœur vide.
Heureusement pour notre rythme cardiaque décroissant, « Living Nightmares » réimpose la vitesse au centre des débats, et nous entraine dans un tourbillon d’ultraviolence accentué par cette voix décidément immonde. Mais avec des plans plus nerveux, des chocs plus nets et des breaks éléphantesques, ce morceau permet de reprendre son souffle pendant quelques minutes et de nous laisser continuer l’écoute sans trop de mal.
Véritable enfilade de perles noires, cette nouvelle atrocité US se permet même la fantaisie d’un riff monstrueusement catchy sur l’imparable et plus classique « Demon Possessed », final surprenant mais délicieux. Et en somme, SOME DEAD BODIES s’impose comme la bande-son des festivités de Noël 2021, déprimante, étouffante, suffocante, comme ces perspectives réduites qui nous enserrent la gorge dans un nœud coulant que nul ne viendra trancher.
Sauf le coroner.
Titres de l’album:
01. This Is A Horror Show
02. Left To Rot
03. Skinned ALive
04. Rot In Hell
05. Living Nightmares
06. Demon Possessed
Nom ridicule pour un groupe.
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