Une énigme parmi tant d’autres. Un album sorti en février dernier que je n’avais même pas remarqué, un meneur de projet m’étant totalement inconnu, des guests de luxe, et la présence d’un cador du micro. Voilà de quoi s’interroger, pour tenter de savoir comment tel produit a pu rester dans l’ombre de si longs mois. Les informations sont rares, et considèrent que nous connaissons toutes les parties en jeu, ce qui est loin d’être le cas. Je n’ai personnellement jamais entendu parler de David De Luna, texan expatrié en Californie, alors de là à imaginer qu’il soit capable de réunir un tel line-up autour de lui est un mystère total.
Alors, autant oublier le manque d’infos et se plonger dans la musique pour tenter d’en savoir plus.
David De Luna est un guitariste accompli, concis en solo et solide en rythmique, qui a donc décidé de donner corps à un nouveau groupe en collaborant avec des artistes assez réputés. Monster est le premier-né de cet accouplement collectif, et autant dire qu’il a du charisme et du caractère. Loin de la facilité Frontiers en Hard Rock mélodique empaqueté et stérilisé, D’LUNA est un concept très viable, quelque peu original, mais surtout, pourvoyeur en chansons solides, entraînantes, obsédantes même dans certains cas, et suffisamment musclées pour attirer les porteurs de fonte Heavy les plus musclés.
Autour de David, quelques musiciens bien connus. Le plus décoré, Jeff Scott Soto au chant (YNGWIE MALMSTEEN/AXEL RUDI PELL/TALISMAN/SONS OF APOLLO), Philip Bynoe à la basse (STEVE VAI/RING OF FIRE/WARLORD), ainsi que Dan Meyers aux claviers et Oren Halmut à la batterie. Ajoutons à cette équipe relevée la présence en invité de dUg Pinnick (KING’S X/THE MOB) sur un titre, et l’attention est optimale. Ces gens-là ne se réunissent pas pour faire de la figuration, il y a donc matière à s’enthousiasmer avant même d’avoir entendu une seule note.
Et une fois quelques notes en tête, les espoirs et désirs se confirment, puisque Monster tient admirablement bien son rang, nous en donnant pour notre temps entre Hard Rock hypnotique et Heavy Metal tantrique.
« Monster » donne le ton, et justifie la présence de dUg Pinnick. L’influence KING’S X est évidente, même en occultant la voix de dUg, et cette guitare lourde évoque d’autres monstres sacrés, d’une autre catégorie, puisque le riff n’est pas sans évoquer le « Sad But True » de METALLICA ou une jam entre PANTERA et CORROSION OF CONFORMITY. Ce premier morceau, rehaussé de la voix magique de dUg est une entrée en matière qui prouve que David se sent toujours plus texan que californien, bien que le titre ne soit pas totalement emblématique de l’œuvre intégrale. Le reste ? Un peu de tout, du brio, de la passion, et une façon de tirer le Hard-Rock vers le haut pour le rendre plus costaud.
« One Voice » par exemple, sonne comme du KING’S X/DOKKEN nineties passé à la moulinette de Seattle. Même amertume, même agressivité larvée, mêmes mélodies passées, la sensation est plus vraie que nature, la rythmique empruntant même des chemins escarpés en contretemps très marqués. L’osmose entre les musiciens est donc évidente, et prenante, tant l’enthousiasme et l’énergie s’associent pour créer une source de chaleur qui fait du bien en plein hiver. David, doué, omnipotent et compositeur assumé explique par A+B pourquoi de si grands noms ont choisi de se joindre à lui, en décochant des soli brefs mais pertinents, et en variant l’ambiance au bon moment.
« Rabbit Hole » en est d’ailleurs un très bon exemple. Avec son break central au piano, il éclaire son formalisme d’une petite touche Jazz Fusion, et rappelle quelques collaborations fameuses de Tony Levin. « 123 » apporte aussi son eau légèrement troublée funky au moulin, et prouve s’il en était besoin que Soto est à l’aise dans tous les registres, même ceux proches d’une Pop-Rock délicatement psychédélique.
D’une part, la qualité des chansons. Toutes de valeur, composées avec le cœur et jouées selon une partition bien précise, mais ensuite, cette variété de ton qui fait souvent défaut aux projets de cette envergure. On passe sans transition d’un Hard n’Heavy viril à un laidback si cool que les texans en vendent leur barbecue, pour se retrouver autour de la sobriété de « Witness », coucher de soleil admirable qui clôt une journée très tranquille.
Quelques arrangements de claviers assez malins, du feeling à revendre, nous sommes très loin du tape à l’œil des associations les plus capées. Ici, rien n’a été fait pour impressionner, mais bien pour fédérer, grâce à une musique faussement simple mais réellement riche.
Très attachant, D’LUNA est surtout une excellente surprise réservée aux initiés, mais qui accueille aussi quelques novices. Ce parfum KING’S X très prononcé, ces allusions à SWEET & LYNCH, cette patine nineties mélangée à de l’encaustique 2K, transforme ce vide-grenier en brocante de professionnels, vendant des meubles de qualité à des chalands attendant plus qu’une bonne affaire.
Solide, diversifié, Monster est un monstre à l’apparence inoffensive qui se révèle extrêmement féroce. Un monstre capable d’imiter à merveille les murmures de TOTO et les hurlements d’ALICE IN CHAINS (« One Truth »), et qui cible ses proies en tendant un filet quasiment invisible. Des nuances frappantes, des évidences plaisantes, D’LUNA signe un sans-faute parfait, assurant l’homogénéité sans négliger de marcher sur le côté.
Une énigme finalement assez claire. Des musiciens doués, de l’envie qu’on laisse pousser, et un catalogue de chansons en éventail bien ouvert.
Titres de l’album:
01. Monster
02. Zombie
03. Rabbit Hole
04. Believe
05. One Voice
06. 123
07. Witness
08. Blink Of An Eye
09. One Truth
10. Blackened Heart
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