Pas terrible l’ambiance en Angleterre. Les affrontements entre les fachos, les flics et les antifas font des étincelles, et des relents de haine flottent au-dessus de la capitale, nous rappelant les heures les plus sombres de l’histoire. Quelle solution pour débarrasser la société de cette gangrène qui la ronge de l’intérieur ? Pas une solution pacifique en tout cas, et la solution du problème se trouve dans le problème lui-même. La violence d’une contre-attaque, et la pulvérisation de cette vermine à grands coups de bottes dans la tronche. Ou des parpaings bien lancés.
ANOXIDE, groupe londonien officiant depuis plus d’une dizaine d’années nous fournit la bande son idéale pour cette opération de nettoyage. Galvanisées par cette musique éminemment brutale, les factions antifascistes décupleront leurs efforts sans en faire trop pour éliminer la vermine, et rendre notre monde un peu moins laid. Il faut dire que ce Death Metal d’obédience moderne est aussi enthousiasmant qu’un néo-nazi se prenant de méchants coups de chaîne de vélo.
ANOXIDE, c’est l’essence même de la brutalité d’outre-Manche. Une section rythmique inépuisable, un chanteur au coffre puissant et grave, et une guitare qui lamine en arrière-plan. Après deux EP’s plus ou moins célébrés par l’underground, le quatuor (Michael Heraghty - batterie, Alex Houlder - guitare, Jack Taylor - basse, et Chris Butterworth - chant) passe donc la vitesse supérieure et signe avec l’estimable label japonais Ghastly Music. Le résultat ? Cinquante minutes d’agression permanente, et un savoir-faire indiscutable pour couper les bons morceaux et les préparer avec amour.
Il n’y a rien de vraiment original dans cette musique, mais son efficacité comble le vide créatif avec une belle morgue. Labélisé Melodic Death par nombre de webzines, ANOXIDE propose plutôt un entre-deux entre le Death sombre et bestial de la fin des années 90, et le Death mélodique scandinave du milieu de la même décennie. Et l’équilibre est à ce point parfait, qu’on pourrait presque rêver d’un Melodic Brutal Death, qui tire autant son inspiration de MORBID ANGEL et CANNIBAL CORPSE que d’AT THE GATES.
Une ligne de conduite claire, une production énorme, une attitude franche et des coudées l’étant tout autant, le tout recouvert d’une sacrée patine de finesse dans la débauche. Le parangon est atteint lors de la démonstration de force « Tear Down Their Citadels », qui dose les ingrédients avec un flair incomparable, entre tactique futée et charge bien tassée.
Mais si l’originalité de fond est parfois discutable, celle de forme est irréfutable. J’en prends pour exemple le sauvage « The Ceaseless March » qui s’amuse beaucoup d’un pattern rythmique ludique pour dégorger ses courgettes en toute tranquillité. Capables de changer d’humeur en cours de morceau, les anglais donnent une leçon de savoir-détruire aux mordus old-school qui ne considèrent leur style de prédilection que sous son angle le plus passéiste.
De l’ambition donc, et un résultat qui dépasse les espérances formulées ces dix dernières années. En peaufinant son style, ANOXIDE accouche d’une sale bestiole rampant et sautant, entre The Thing de Carpenter et Alien de Ridley Scott. Avec quand même quelques allusions à Starship Troopers lorsque le beat s’emballe et ressemble au tir de barrage d’une première ligne tenace.
Ingénieux, séduisant, Morals & Dogma se met à la hauteur de sa sublime pochette, qui détonne dans le paysage Death traditionnel. Cet artwork pour le moins original prévient du caractère impétueux de musiciens qui n’ont pas l’intention de se laisser brider, et lorsque résonnent les coups de semonce de « Simulacrum » et « Indoctrinated », le doute n’est déjà plus permis. Le Death brutal dispute le terrain au Death plus harmonique et fluide, et la confrontation créé un chaos indescriptible.
ANOXIDE ne nous laisse guère le temps d’encaisser, encore moins de nous remettre. Les roustes par devant et par derrière s’enfilent comme des uppercuts sur un ring de fortune, et la dualité vocale formelle goret/belette respecte la tradition, agissant comme un haut-parleur géant branché sur la ferme des animaux d’Orwell.
« These Walls Shall Crumble », voit les petits cochons trembler face au loup, alors que « The Weighing of the Scales » se veut plus fourbe avec son crescendo bâti sur une progression harmonique doucereuse qui n’est pas sans évoquer le meilleur PESTILENCE.
Et pour bien marquer le coup et les esprits, le quatuor termine sa démonstration dans l’exigence et la grandiloquence. Avec ses dix minutes bien frappées, « To Starve in Decadence » dépeint un tableau déprimant et noyé dans la brume des gaz lacrymogènes, au petit matin, après une nuit de violence.
Mais une violence saine, et dirigée contre le bon ennemi. Cet ennemi qui grouille dans l’ombre et qui n’attend qu’une étincelle pour tout faire cramer. La démocratie, le libre arbitre, et évidemment, les droits fondamentaux de tout citoyen.
Il va bien falloir prendre parti à un moment donné, qui approche d’ailleurs à grands pas.
Titres de l’album :
01. Simulacrum
02. Indoctrinated
03. Tear Down Their Citadels
04. Age of Austerity
05. The Ceaseless March
06. An Old Foe Emerges
07. These Walls Shall Crumble
08. The Weighing of the Scales
09. To Starve in Decadence
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