Imaginez un Père Noël débarquant avec une hotte non pas remplie d’un ou deux cadeaux moisis, mais bien de vingt-deux présents de choix. Plutôt cool non, d’autant plus que ce Père Noël récompense les enfants pas sages, de ceux qui ont toute l’année profité d’un boucan païen et de rimes blasphématoires. Une sorte de Père Fouettard pour les adaptes du masochisme musical, et qui ne désirent rien de plus qu’une grosse détonation dans les tympans pour tester leur résistance à la surdité. Et en plus, ce foutu Santa est australien, ce qui ne fait qu’augmenter son capital sympathie.
GOROTICA, du Gore érotique, un GOROD torride, ou tout autre chose ? Mieux que ça. Un…
… Cannibalistic deathgrind cult from the backwoods of Sydney
On le sait, les vilaines bestioles font en Australie dix ou quinze fois la taille de leurs homologues européennes. On y écrase les araignées avec une pelleteuse, et les serpents ne bouchent pas vos chiottes, mais bien toute la cheminée. Les moustiques vous sucent tout le sang en quelques secondes, et les mouches peuvent bouffer un bœuf. Alors évidemment, lorsqu’on transpose cette échelle de grandeur à un style comme le Death/Grind, ça nous donne des horreurs comme Morbid Menagerie, ménagerie morbide qui traverse le pays pour présenter ses numéros les plus atroces.
Bienvenue donc dans le cirque du sublime et du grotesque, et les trois acteurs de ce spectacle excessif n’ont reculé devant rien pour foutre les miquettes à vos bambins. Bambins qui n’ont d’ailleurs rien à foutre là, et qui seront immanquablement tétanisés par les pouvoirs pas si magiques de Jon Von Cannibale (chant/composition), Gaspard La Verge (guitare/basse) et Raymonde Peste (batterie/programmation). Soutenus dans leur entreprise de destruction massive de la société moderne par les percussions et la piété de Jean-Paul Lattouf et les voix infâmes de Miller, Rasmus, Tobias & Gaspard, GOROTICA nous offre l’album de Death/Grind le plus bandant de cette fin d’année, entre BRUTAL TRUTH, DEATHBOUND, TOTAL FUCKING DESTRUCTION et ANAL CUNT, la bêtise en moins et le professionnalisme en plus.
Véritable concentré de violence saine, ce premier album rempli ras la gueule de déclarations d’intention vous explose au visage comme un pétard gigantesque. Car les gus, non contents d’être drôles, sont aussi doués, et ne se contentent pas du barouf habituel de ce genre de production. On trouve en effet sur ce premier jet des riffs acides, des passages Indus maladifs, des accélérations inhumaines, et des cris de belette en train d’essayer de ne pas servir de rouleau de pécu à un plantigrade.
Précis, chirurgical mais sauvage, ce Grind de tarés est savoureux, et ose des choses un peu plus variées qu’une simple attaque sonique en blasts ininterrompus. D’ailleurs, Jon, Raymonde et Gaspard manient le vocable de l’extrême avec un brio incontestable, tâtant du Grind/Indus, du Goregrind, du Death malsain et de l’extrême chafouin pour brosser un portrait assez fidèle de notre époque bordélique et sans pitié.
Il se pourrait même que cet album soit l’un des meilleurs du genre de ces dix dernières années. Créatif dans l’exubérance, débridé dans la bienséance, Morbid Menagerie n’est pas qu’un défouloir pour psychopathes, mais bien un disque pensé, réfléchi et viscéral, mais parfois proche de ce que NAPALM DEATH a proposé de meilleur ces derniers temps. La comparaison est tout sauf gratuite, et très objective, puisque même la basse est intelligible, et si le jeu de baguettes de ce cher Raymonde Peste prend des airs de crise d’épilepsie dans un Sephora, la guitare de Gaspard La Verge parvient facilement à modérer le propos sans le rendre mainstream.
Ceci étant dit, du Death/Grind austral mainstream, l’expression a de quoi faire sourire. Non, rassurez-vous, GOROTICA n’est absolument pas raisonnable mais bien intelligent et capable d’agencer un disque en une progression constante, osant l’orgue d’église, les vers susurrés, les raideurs Indus, et même la rage groovy déhanchée (« Human Skin Drapery »)
Entre provocations potaches de quelques secondes et titres développés et enveloppés, Morbid Menagerie n’utilise que les meilleurs ingrédients pour poser les bases d’une carrière ambitieuse. Entre tradition sauvage et modernisme patent, GOROTICA se distingue de ses concurrents, allant même jusqu’à proposer une superbe pochette vintage et macabre.
Pas super pratique pour s’ambiancer à la Noël, mais terriblement efficace pour débiter le saumon en tranches fines. Une course en avant tout sauf stérile et prévisible, et le plus beau cadeau aux flingués et autres possédés par le démon du Death/Grind le plus fripon.
Titres de l’album :
01. At the Gates of the Necropolis
02. Fleshgrind
03. Born unto Death
04. Teeth Removed with a Sledgehammer
05. The Necrophile
06. Malevolent Insertion
07. Corpsefucker
08. Left to Bleed
09. Knife Wound Gratification
10. Graveyard Cannibal
11. Execution by Fire
12. The Endless Urge
13. Ocular Impalement
14. Human Skin Drapery
15. Consuming the Flesh of the Dead
16. Forced Cluster Headache
17. Purging the Apocalypse
18. Morbid Menagerie
19. Severed Head Pincushion
20. Obsession with Mutilation
21. Desecrating the Remains of a Virgin
22. Bound to the Breaking Wheel
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