…un autre débat que l’on abordera peut-être plus tard, dans quelques années. Puisque ce qui nous intéresse aujourd’hui sont ces souvenirs partagés par deux frères qui dans les années 80, avaient bien l’intention de marquer l’histoire de leur appétit féroce de violence et de bestialité. Et après Bestial Devastation, quoi de plus logique que de revisiter le premier longue-durée, celui qui a définitivement placé SEPULTURA sur l’échiquier de l’extrême, il y a de cela trente-sept ans. Une bagatelle n’est-ce pas ? Mais me direz-vous, quel intérêt de deux chroniques séparées pour un concept unique ?
Tout simplement parce que Morbid Visions revu et corrigé est beaucoup plus intéressant que son petit frère EP précédemment abordé.
CAVALERA avait la lourde tâche de remettre au goût du jour un album qui a marqué les générations, et pas seulement celle des musiciens brésiliens de la première moitié des eighties, fascinée par VENOM, HELLHAMMER et autres bourrins notoires en quête de chair avariée.
Morbid Visions était déjà beaucoup plus pro que ce premier EP lâché comme une bête sauvage. Les compositions tenaient mieux la route, la régularité était plus prononcée, et certains titres sont même passés à la postérité en trouvant un écho live jusqu’aux derniers instants de SEPULTURA mark II. Ainsi, redécouvrir le classique « Troops Of Doom » en version Igor & Max est un délice que l’on savoure de la première note au dernier cri, malgré la centaine d’incarnations qui peuvent exister en live, en studio, et lors d’interprétations en mode visio-conférence.
Et contrairement à Bestial Devastation, Morbid Visions tire grand avantage de ce lifting, ressortant grandi et encore plus puissant et bestial qu’à l’époque. Le chant de Max, acceptant les effets, les riffs pointus comme des bracelets dix rangs clous allemands, la rythmique atomique d’Igor, tout contribue à transformer ce remake en hommage intelligent à une période que nul n’a oubliée. De fait, cette version se rapproche du triomphe d’EXODUS via Let There Be Blood, qui épaississait les attaques vicieuses de Bonded By Blood au point de les transformer en massacre en bonne et due forme.
Igor et Max s’en donnent donc à cœur joie, et l’équipe technique reste la même. Le résultat n’est donc pas surprenant, pas plus que les prestations en elles-mêmes. Si l’on pouvait douter de l’intérêt d’une telle entreprise, il est aujourd’hui obligatoire de constater qu’elle n’était pas sans fondement, en écoutant simplement le lapidaire « War », qui renvoie à leurs chères études tous les amateurs rétro-Thrash de la planète. Oui les gars, SEPULTURA était là avant tout le monde, et il serait de bon ton de ne pas l’oublier.
Production parfaitement équilibrée, effets maousses et pertinents, enthousiasme global le confinant à l’euphorie, ce feuilletage d’album photo donne clairement dans la nostalgie sincère, et si la brutalité globale est toujours aussi époustouflante, la clarté de l’approche la rend encore plus efficace, comme un ancien martyr devenu colosse se vengeant de ses agresseurs d’enfance à grands coups de ramponeaux dans la tronche.
B.A-BA de la méchanceté sud-américaine, Morbid Visions trouve donc une seconde jeunesse, longtemps après avoir vendu son âme au diable. En parallèle du projet THE TROOPS OF DOOM de l’ancien collègue Jairo T, CAVALERA offre donc aux fans de SEPULTURA un trip immersif complet, avec émotions garanties, et bousculade offerte par la maison. Si les riffs accusent parfois le poids des années en se répétant à intervalles réguliers, l’envie, la passion permettent d’en faire abstraction pour se concentrer sur l’énergie déployée, susceptible d’incendier tout à dix bornes à la ronde.
Proche de Schizophrenia désormais, Morbid Visions n’est plus ce rejeton infernal enfanté par VENOM et BATHORY, mais bien un fils légitime, devenu adulte mais restant en forme, et permet d’apprécier à posteriori toute l’importance de SEPULTURA sur l’école de pensée lusophone de la première moitié des années 80. Et si cette nouvelle présentation n’est pas sans évoquer le partenariat des deux frères au sein de CAVALERA CONSPIRACY ou même les derniers SOULFLY, elle n’en reste pas moins pertinente et charmante, autant qu’un vieil ossuaire ouvert trente ans plus tard peut l’être.
Mission réussie pour CAVALERA qui évite la grosse plantade, et qui nous fait un bien joli cadeau. Un cadeau d’ailleurs beaucoup plus précieux qu’une reformation opportuniste, qui ne manquerait pas de décevoir la fanbase.
Il vaut mieux parfois reprendre tout du début que d’avancer vers un futur aléatoire et dispensable.
Titres de l’album:
01. Morbid Visions
02. Mayhem
03. Troops Of Doom
04. War
05. Crucifixion
06. Show Me The Wrath
07. Funeral Rites
08. Empire Of The Damned
09. Burn The Dead
lisse propre. Hollywood release. Inutile.
Mercantile, mais même si cela ne s'imposait pas, je trouve cela très bien fait.
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21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
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