Alors que le groupe avait trouvé une bonne dynamique, publiant pas moins de quatre albums en autant d’années, Skull Grinder symbolisa le stop sur lequel le corbillard AUTOPSY devait s’arrêter. Et depuis 2015, aucune nouvelle de nos fossoyeurs préférés, si ce n’est par l’entremise de compilations, de démos, de live et autres coffrets. Tout ceci est bien gentil, et Chris Reifert le méritait amplement, mais un besoin viscéral de nouveau matériel commençait à se faire sentir. Alors, en 2022, Chris a remis sa tenue de médecin légiste pour revenir nous conter ses histoires glauques de démembrement, de pourriture et autres fluides corporels souillant le sol de sa morgue privée.
Peu de mouvements depuis 2015, puisqu’on retrouve peu ou prou le même line-up. Seul nouveau membre de la confrérie macabre, le bassiste Greg Wilkinson (BRAINOIL, DEATHGRAVE, LEATHER GLOVE, STATIC ABYSS, ex-LANA DAGALES), frère d’arme depuis 2021. Peu de mouvement du côté artistique, puisque le quatuor a gardé la ligne directrice adoptée depuis la reformation de la fin des années 2000. C’est donc avec un plaisir masochiste que nous replongeons de nouveau dans ce bain de cire humaine, prêts à endurer les pires sévices auditifs.
The moment has finally arrived for a new full length AUTOPSY album to slither out into the public and people will have to deal with it. Buckle up, it’s a raw, rough and ugly ride !
Cet avertissement de Chris Reifert lui-même vaut toutes les menaces et autres précautions. L’homme admet le caractère inamovible de sa musique, et la confiance qu’il affiche à ses confrères. Et après tout, le batteur/chanteur a bien raison, puisque selon sa maison de disques, Morbidity Triumphant, huitième du nom, est l’un des meilleurs albums du groupe.
Attendons un peu avant de partager cette opinion, et découvrons par nous-mêmes à quelle sauce périmée AUTOPSY va nous embaumer. Première constatation, le travail énorme de Wes Benscoter (SLAYER, BLOODBATH) qui a une fois de plus accompli des merveilles/horreurs avec sa palette graphique, pour signer une pochette franchement impressionnante. L’emballage n’est évidemment pas aussi important que le contenu, mais ce graphisme rassure, et donne clairement envie de poser la rondelle dans un lecteur quelconque.
Enregistré aux Opus Studios avec l’aide d’Adam Munoz, masterisé par Ken Lee, Morbidity Triumphant ne fait pas dans le détail, et se hisse à la hauteur de son titre. Toujours maître es-ambiances macabres, Chris nous dégouline une douzaine de morceaux dédiés à tous les nécrophiles, les psychopathes, les profanateurs et les masturbateurs de cimetière, osant même le boogie fatal sur le terrassant « The Voracious One », que DOWN aurait pu entonner après un séjour prolongé en Floride.
Du neuf avec du vieux, du crade avec du poussiéreux, et toujours cette lancinance que l’on aime tant depuis Severed Survival. Chris ne changera jamais, et se range aux côtés de Paul Speckmann en tant que défenseur d’un Death rudimentaire et gauche. Et il est rassurant de savoir qu’AUTOPSY ne cèdera jamais aux sirènes de la modernité, ou aux chimères de la technologie. Le Death de ces quatre maniaques est toujours aussi viscéral, empestant la mort (et non plus la merde comme à l’époque de Shitfun), et attaché à des valeurs de fidélité envers un style né à la fin des années 80, et popularisé par un seul musicien, celui que l’on retrouve aujourd’hui en pleine forme. Et dès le rythme affolé de « Stab The Brain », lancé, on sait qu’on est en terrain connu, et qu’une ou deux tombes anonymes vont venir fleurir le jardin
La voix de Chris, plus ferme et rauque, se bonifie en gravité avec les années, et le duo Eric Cutler/Danny Coralles fait toujours des merveilles. Les deux guitaristes parviennent toujours à trouver des motifs macabres et des riffs sombres, et s’affirment comme l’une des associations les plus fiables du Death Metal. Certes, à l’image de MOTORHEAD, AUTOPSY suit une ligne bien tracée où l’innovation n’a pas droit de cité. Mais étant le seul groupe de son créneau, il aurait tort de dévier en cours de route, sa fanbase se satisfaisant très bien de ces attaques sournoises et de ces climats dégénératifs.
Comme une maladie chronique qui se rappelle à votre mauvais souvenir, AUTOPSY reste le virus létal que l’on a toujours accepté, et nous torture une fois encore de ses hymnes doomy, à l’image du très vilain « Tapestry Of Scars ».
Pas grand-chose donc à signaler au soleil de la putréfaction, mais une qualité ne se démentant pas avec les années. La cuvée 2022 est bonne, excellente même, et propose même un clip totalement décomplexé et gore pour illustrer le morceau « Knife Slice, Axe Chop ». Le sang gicle, les instincts les plus barbares sont caressés dans le sens du couteau, et le groupe se fait plaisir en accumulant les figures de style, les cranes ouverts, les membres sanguinolents et la barbaque tartare sur le sol de la grange.
Et entre les explorations lentes et processionnelles et les fulgurances de violence (« Maggots In The Mirror » qui pourrait être le « Maggots in your Coffin » d’AUTOPSY), Morbidity Triumphant trouve un équilibre très stable, et s’affirme en effet comme l’album marquant d’un retour attendu.
Pour une meilleure écoute, n’optez pas pour la pince à linge sur le nez ou la bâche pour vous protéger des excréments et autres jaillissements. Baignez-vous dans ce jus de pus, pour que votre peau profite d’un pourrissement prématuré.
Titres de l’album :
01. Stab The Brain
02. Final Frost
03. The Voracious One
04. Born In Blood
05. Flesh Strewn Temple
06. Tapestry Of Scars
07. Knife Slice, Axe Chop
08. Skin By Skin
09. Maggots In The Mirror
10. Slaughterer Of Souls
11. Your Eyes Will Turn To Dust
Chef-d'oeuvre absolu !!
Album aussi bon que sa pochette...
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21/11/2024, 08:46
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