Troisième album pour les originaires de Hoogeveen, Hollande, et confirmation de ce que pensaient les esthètes d’un Death bien trapu. Carl Assault (chant), Jozze – (basse/chœurs), Gideon (batterie) et Fredde Kaddeth (guitare) n’ont donc pas changé leur tronçonneuse d’épaule et continuent de nous abreuver de sonorités délicatement vintage, en puisant à la source du Metal de la mort l’essence de leur musicalité, qui s’exprime toujours par le biais de rythmiques franches et de riffs froids. Certes, l’originalité n’est toujours pas de mise sur ce Mortar qui succède aux deux premiers LP du quatuor, Dystopian Prophecies paru en 2009 et Death Strike, proposé trois ans plus tard, déjà fortement influencés par les références les plus évidentes du jour. Mais l’efficacité est toujours de mise, ainsi que la brutalité, sur laquelle les quatre bataves mettent une emphase particulière, sans se départir de ces envies de liberté mélodiques assez discrètes mais notables.
Entame classique pour un album qui ne l’est pas moins, mais difficile de broder une prose imaginative sur un tel déferlement de haine et de violence qui nous ramène aux plus grandes heures du Death européen, avec cette petite touche US apportant une indéniable fluidité à l’ensemble. Il est certain que le nom de MASSIVE ASSAULT ne passera jamais à la postérité des ensembles les plus innovateurs du genre, mais il faut lui concéder une franchise absolue quant au contenu artistique qu’il développe depuis 2003.
MASSIVE ASSAULT est donc en quelque sorte un label de qualité pour les aficionados d’un crossover UK/Suède/Hollande, et rappelle franchement quelques influences avouées du combo, d’UNLEASHED à DISMEMBER, en passant par ENTOMBED évidemment, la plus évidente référence des Hollandais, le tout alourdi d’une grosse couche de BOLT THROWER, pour cette épaisseur de ton qui vous écrase de ses ambitions des intros aux soli (discrets cela dit).
Mortar ne propose donc pas grand-chose de neuf, mais fait preuve d’une puissance incontestable, et a surtout le mérite de ne pas chercher la prolongation à tout prix en se cantonnant à la grosse demi-heure de rigueur. Difficile de faire le tri parmi les neuf nouvelles compositions, qui semblent toutes bâties sur le même moule de véhémence, à l’exception sans doute d’un lapidaire et presque Thrash « Extinction », qui singe à la perfection les tics les plus immédiats du Death made in Göteborg, déformés du prisme Néo Death de la même région scandinave des mid 90’s. Rapidité des riffs, rythmique en coup de boutoir, chant qui s’égosille mais reste compréhensible, le schéma est connu mais fonctionne à plein régime, pour peu que tout désir de démarcation soit mis de côté. Là n’est pas le propos de ce genre de réalisation qui préfère miser sur l’efficacité que sur l’audace, et qui tient admirablement bien son rôle.
On passe donc en revue toutes les figures imposées du style, qu’on accommode à sa sauce, tout en restant d’un classicisme assez formel, mais sauvage de bout en bout. Parfois, la violence se mâtine de sadisme mélodique assez malsain, comme à l’occasion du très malin et harmonique « Original Sin », qui de ses adoucissements de guitare nous entraîne dans un jardin d’Eden peuplé de serpents diaboliques bien décidés à punir l’humanité de ses vices et absence de vertu. Les guitares jouent les saccades plus franches, tandis que le tandem basse/batterie se montre plus inventif en rejetant les pulvérisations d’usage pour se concentrer sur des beats plus chaloupés, sans perdre de son impact.
Et si d’aucuns vous affirmeront que tout est dit ou presque sur l’entame directe « World Funeral », qui se plaît à mélanger les univers morbides d’ENTOMBED et AUTOPSY, avec une approche plus centre européenne, ne les croyez-pas sur parole, puisque les hollandais ont plus d’un tour dans leur sac à cadavres. Et même si l’ensemble dégage un parfum très prononcé de déjà entendu, ce troisième album prouve que les embaumeurs de Hoogeveen savent distiller une atmosphère délétère sans forcer leur talent, mais en profitant d’une production étonnement claire, qui se démarque des emballages d’usage. Inutile donc d’attendre un son à la Sunlight/Morrisound, puisque la console a su garder une certaine indépendance de ton, plus symptomatique des attaques réfléchies de l’orée des 00’s que de l’aube des nineties.
Ça déroule, entre passages lourdement Heavy, mais sans emphase inutile, et accélérations mortelles qui ne frisent jamais l’indécence, et qui rappellent parfois le ENTOMBED adepte d’un Death’n’Roll abrasif et festif (« Anger Overdrive », intitulé de circonstance pour boucherie insistante), tout en restant en zone de sécurité Death s’incarnant autour d’un mid tempo plutôt osé et efficace dans sa frappe mesurée (« Suffer In Terror », scandinave et respectueux, mais plus entraînant que n’importe quel délire Deathcore véreux). Rien de véritablement surprenant donc, si ce ne sont quelques interventions d’un axe basse/batterie décidément bien moins timoré que la moyenne (« Deranged Humanity », et ses arrangements atypiques sur tapis de breaks ludiques).
Emballé dans un artwork signé Roberto Toderico (ASPHYX, LEGION OF THE DAMNED, SINISTER, SADISTIC INTENT), Mortar est donc un bel exemple d’album de Death moderne qui ne renie en rien l’héritage des grands anciens, mais qui le fait fructifier au son d’un Metal acharné et techniquement éprouvé, pour prouver justement que le genre a encore des choses à dire, sinon à démontrer. Un disque qui plaira aux furieux qui ne jurent que par des riffs assassins et des pilonnages certains, mais qui ne crachent pas sur un brin de finesse quand l’humeur se veut plus taquine.
A écouter entre deux grands classiques, pour se prouver que les hollandais ont tout à fait leur place dans le milieu, place qui leur correspond le mieux. Ni chef d’œuvre, ni sortie anecdotique, cette troisième livraison des MASSIVE ASSAULT reste classique, mais vous ramonera bien les naseaux.
Titres de l'album:
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
19/11/2024, 21:57
J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20
J'imagine que c'est sans Alex Newport, donc, pour moi, zéro intérêt cette reformation.
11/11/2024, 16:15
NAILBOMB ?!?!?!?!Putain de merde !!! !!! !!!J'savais pas qu'ils étaient de nouveau de la partie !!!Du coup, je regarde s'ils font d'autres dates...Ils sont à l'ALCATRAZ où je serai également !Humungus = HEU-RE(...)
11/11/2024, 10:09