Notule express pour un groupe qui de toute façon ne perd pas son temps. En quatre morceaux et après une première démo, les chiliens de MAYHEMIC nous agressent de leur Métal sud-américain fortement teinté de Thrash européen, dont ils ne cachent absolument pas les influences. Formé en 2018 à Santiago, ce quatuor aux pseudos fleuris (Parabellum - basse, Noctumbra - batterie, Doom - guitares et Demian - chant/guitare) a donc débuté sa carrière avec une première démo (No Life en 2018…Til Leather ?), avant d’attendre quelques mois supplémentaires pour accoucher du premier EP de sa jeune histoire, ce Mortuary Feast of Skeletons dont je vous entretiens en ce moment même. Pas de doute à avoir, de la nationalité aux sobriquets, en passant par le logo et le look, toute l’affaire empeste le Thrash bien noirci, de celui qu’on pratiquait en Amérique du Sud dans les années 80, lui-même influencé par les exactions allemandes du début de la même décennie. Il n’est d’ailleurs pas anodin que les MAYHEMIC préfèrent préciser que le KREATOR qu’ils affectionnent s’appelait encore TORMENTOR à l’époque, tant ces quatre titres empestent la méchanceté précoce de Mille, Ventor & co, avant qu’ils ne se professionnalisent et qu’ils se rebaptisent. Plus précisément, autant dire que les morceaux proposés par les chiliens ressemblent à du Endless Pain passé à la moulinette VULCANO et consorts, soit la quintessence de la violence en transe des débuts d’un genre qui trouve encore des milliers d’adeptes. Rien de surprenant dans les faits, mais une exubérance qui fait plaisir à entendre, et malgré le caractère tardif de cette chronique (le EP est sorti en mars, désolé du délai), n’y voyez pas un intérêt anecdotique ou lascif dû à un manque de nouveautés à traiter. L’actualité étant plus que chargée, c’est par réel effet de séduction que je me suis attaché au cas des chiliens, qui méritent vraiment une exposition à large échelle.
On retrouve au menu de cet EP les riffs francs qui dynamisaient la scène teutonne des eighties, cette franchise dans les attaques, cette rythmique infatigable, et ce chant en retrait, sardonique et légèrement pervers, facteurs qui achèvent de conférer à ce produit une qualité indéniable. Même les soli semblent puiser leur dissonance dans les exactions du KREATOR de Pleasure to Kill, ce qui vous donne un indice notable sur le degré de mimétisme. Mimétisme, mais pas plagiat, car les MAYHEMIC ont ce petit plus qui leur permet de se distinguer de leur illustre (Tor)mentor, notamment au niveau de la cadence de jeu qui augmente la pression instaurée par les allemands sur leurs trois premiers albums. Résultat, quatre titres et autant d’hymnes à la débauche, mais la débauche précise, pas paillarde ni excessive, et une puissance de feu à faire bouillir un…chili. Tout est dit ou presque durant les trois minutes et quelques de « Shaking Ground » qui propose une entame typique de la cruauté en vogue en Europe entre 83 et 84, et si évidemment ce sont les premiers pas de KREATOR qui guident ces cris de hyène, le parrainage du SODOM le moins radical des premières démos est aussi patent, quoique beaucoup plus agencé et régulé. La voix de Demian, démoniaque à souhait, en fait le démiurge de la nouvelle violence chilienne, à la mode ces dernières années, puisant dans l’héritage de son continent de quoi agiter son présent. Les trois autres morceaux, du même tonneau, proposent des thématiques simples mais exécutées avec passion, et si tous cavalent d’un tempo déraisonnable (on pense à ce moment-là aux excès de la vague sud-américaine menée par le SEPULTURA de Morbid Visions), ils n’en gardent pas moins une précision diabolique, et évitent de se vautrer dans les approximations symptomatiques de l’époque.
S’il convient de saluer la qualité et l’intensité globale du projet, le final « Mayhemic » nous offre le hit infernal que nous étions en droit d’attendre d’une telle réalisation, et clôt l’aventure sur une note terriblement euphorique. Très capables en format médium, les chiliens de MAYHEMIC devraient facilement faire leurs preuves sur un longue durée, et c’est avec une certaine impatience que nous les attendrons au tournant le jour où leurs ambitions se concrétiseront. En attendant, Mortuary Feast of Skeletons vous bottera le cul plus efficacement encore que votre vieille voisine lorsque vous balanciez votre ballon de foot dans son jardin, et vous permettra de perfectionner votre jeu de air guitar tout en vous laissant le temps de polir vos vieux clous rouillés depuis Bestial Invasion.
Titres de l’album :
1.Shaking Ground
2.Mortuary Feast of Skeletons
3.Death Spawm
4.Mayhemic
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