En tombant sur certains groupes, et en oubliant de s’enquérir de leur appartenance, on est en droit de se poser des questions. Ces questions, les argentins de MARTHIRIO les balaient d’un revers de baptême, puisque leur premier long à un intitulé assez explicite pour qu’on ne se creuse pas le cerveau. Du Mosh, du Thrash, du Crossover, voilà ce qui vous attend très logiquement en écoutant Mosh Till Death, le premier long de ces originaires de Santa Fe, actifs depuis 2018, et déjà responsables d’une démo en 2019, Eclesiástica Prohibición. Les mecs sont très clairs sur leur démarche, et l’affirment haut et fort sur leur Bandcamp : Banda de Thrash/Crossover, influenciada por bandas Thrash de los `80s y `90s.
Oui, la nostalgie a encore frappé, et ces maniaques-là s’y entendent comme personne pour vous replonger dans les affres de votre chère violence adolescente, celle née de ces pustules sur le front et ce dédain affiché par les plus belles minettes du lycée. Alors, il ne vous restait plus qu’à retrouver des potes aussi vilains que vous, sortir quelques bières achetées en douce à la superette, et faire rouler les skates dans les moindres recoins de la ville. La veste en jean bardée de patches, le short effilé dévoilant des jambes glabres et osseuses, vous remettiez quelques grosses piles dans la boombox, pour vous enivrer des deniers EXCEL, DRI, SUICIDAL TENDENCIES, CRUMBSUCKERS, et autres défenseurs du métissage brutal des années 80.
Les MARTHIRIO ne font pas grand mystère de leurs propres références. Ils les citent dans le texte, et nomment SEPULTURA, SLAYER, D.R.I., VIO-LENCE, EXODUS, ce qui permet de situer leur Crossover dans une veine très thrashy, et à mi-chemin entre la sévérité brutale et la fluidité Hardcore. On s’en rend compte d’ailleurs assez rapidement, une fois la joyeuse intro passée, qui plante le décor, mais oublie quelques détails. Sous ces auspices rieurs et mosheurs se cachent des musiciens solides, qui connaissent leur Thrash sur le bout de la discographie d’ANTHRAX, mais qui ne se contentent pas de plans fun pour épater la galerie.
Leur mixture est plutôt sombre, véloce, épaisse, et loin des exactions les plus Sport Goofy des adorateurs de la figure acrobatique. Ici, c’est plutôt le Thrash à l’américaine (nord et sud) qui bat le pavé, et un morceau aussi conséquent et ténébreux que « Igual Que Ayer » le démontre de son chant éructé et de ses chœurs musclés. Le propos n’est pas donc d’amuser la galerie avec des pitreries, mais plutôt d’unir VIO-LENCE et AGNOSTIC FRONT dans un même élan d’inspiration, sans non plus sonner trop violent.
De là, rien d’inhabituel sur le front brutal, mais de la suite dans les idées, des plans classiques bien agencés, et une réelle volonté de jouer un crossover plus taillé que la moyenne. Alors, les riffs se teintent de noir, la voix reste dans son créneau presque Death, et la solidité rythmique le confine souvent à un Thrash classique dénué de ses plans les plus street et séduisants. On retrouve évidemment quelques idées bien mosh, d’où le titre de l’œuvre, mas ne soyez pas dupe : les MARTHIRIO n’ont que peu en commun avec les défenseurs les plus acharnés du style, et préfèrent développer le leur.
Evidemment, certains argueront d’une tromperie sur la marchandise. Le titre, la pochette entrent en effet en contradiction avec des morceaux aussi sévères que « Pesadilla » ou « La Caspa », à la limite d’un Death/Thrash vraiment féroce, et la reprise du classique « Troops Of Doom » de nos SEPULTURA chéris, jouée avec une fidélité sans failles, ne fait que confirmer cette piste de Death/Thrash plutôt que de simple Crossover. La production de l’album aiguille en ce sens également, et on se retrouve finalement face à un album plus Thrash que la moyenne, et s’inscrivant dans la plus droite lignée nostalgique de ces dix dernières années. Pas de quoi fouetter un chant me direz-vous, puisque les compositions sont bonnes, conséquentes, que l’énergie est palpable, et que le trio (Drumkiller - batterie, Hellscreamer - chant/guitare, Grimreaper - basse) s’investit à fond pour nous faire revivre ces quelques années de révolte bon enfant.
Néanmoins, l’appât était grossier, et le tout semblait sans piège. Bien joué donc de la part des MARTHIRIO de nous avoir en quelque sorte floués gentiment en nous livrant un album purement Thrash, et pas seulement moche.
Titres de l’album:
01. Mosh Till Death (Intro)
02. Pesadilla
03. Divide Et Impera
04. Exterminio Nuclear
05. Igual Que Ayer
06. Polución
07. RxPxE
08. La Caspa
09. Adallab Rites
10. Roban/Mienten
11. Con El Terror
12. Troops Of Doom (SEPULTURA Cover)
Alors, j'ai vu les prix et, effectivement, c'est triste de finir une carrière musicale emblématique sur un fistfucking de fan...
20/02/2025, 19:08
J'avoue tout !J'ai tenté avec un pote d'avoir des places le jour J...Quand on a effectivement vu le prix indécent du billet, v'là le froid quoi...Mais bon, lancé dans notre folie, on a tout de même tenté le coup...
20/02/2025, 18:52
Tout à fait d'accord avec toi, Tourista. En même temps, on a appris qu'Ozzy ne chanterait pas tout le concert de Black Sabbath. Du coup, faut essayer de justifier l'achat d'un ticket à un prix honteux pour un pétard mouillé.
20/02/2025, 09:27
Tout est dit.Que ce soir devant 50 personnes dans une salle de quartier ou dans un festival Hirax et en particulier Katon assuré à l'américaine. Parfait.L'album précèdent reste terrible. A voir celui ci.
19/02/2025, 17:51
Hell Yeah!!! Voilà ce que j'appelle une bombe bien métallique.P.S: Il serait bien que ce site passe en mode sécurisé: https car certains navigateurs refusent son ouverture car il est considéré comme malveillant.
19/02/2025, 16:32
Pareil, vu au Motoc l'année dernière plus par curiosité qu'autre chose : et bah c'était excellent ! La passion qui transpire, la nostalgie d'une époque aussi et puis cette énergie !
17/02/2025, 21:39
Oui, Keton de Pena est une légende encore vivante avec son Thrash reprenant pas mal les codes du Heavy. Il y met cette ambiance jubilatoire en forte communion avec les fans (il a dû vous faire le coup du drapeau). Je l'ai vu deux fois il y a une dizaine d'années, c&a(...)
17/02/2025, 13:18
Vu pour la toute première fois en live l'été dernier.Il était grand temps pour moi au vu que j'adore ce groupe...Le concert était laaaaaargement au-dessus de ce que j'en attendais : Ambiance, prestation, joie communicative, ultra-res(...)
17/02/2025, 06:50
C'est un groupe assez ancien en fait, ils ont bien vingt ans de carrière derrière eux. Martin Mendez les a recrutés pour son propre groupe parallèle à Opeth, White Stones, car il est installée à Barcelone. Ils avaient commenc&eacut(...)
15/02/2025, 18:14
Âge oblige, j'ai connu à fond cette époque et elle était formidable. Evidemment, aujourd'hui, il y a internet mais le gros avantage du tape-trading, c'était que, par défaut, un tri s'effectuait, copie après copie (de K7). Aujourd(...)
14/02/2025, 05:50
AAAAh Benediction... Toujours un plaisir de les retrouver. Et en live c'est du bonheur (efficacité et bonne humeur!)
13/02/2025, 18:38
Dans son livre "Extremity Retained", Jason Netherton met en lumière l'importance énorme que ce phénomène a eu lieu dans la naissance de la scène. Tous les acteurs isolés dans leurs coins du monde échangeaient par ce moyen, et cela le(...)
12/02/2025, 01:30