Virage critique pour les allemands d’ENDSEEKER, qui abordent donc l’étape la plus critique de leur carrière avec ce troisième album tant attendu. Deux ans après l’acclamé The Harvest, le groupe de Hambourg garde donc la même ligne de conduite, avec son Death à cheval entre les époques scandinaves, et prône toujours la brièveté en restant sous la barre des quarante minutes pour garder l’efficacité intacte. Est-ce pour autant que la formule est la bonne et qu’elle va mettre à genoux tous les fans d’un Death bas du front, mais redoutablement puissant ? Pas sûr, puisque une fois encore, le quatuor reste dans des balises très serrées, et que son attitude immobiliste risque de décevoir ceux qui attendaient d’eux de grandes choses.
Enregistré, produit, mixé et masterisé par Eike Freese aux Chameleon Studios à Hambourg, et flanqué d’un artwork signé Markus Bart Grasseck, Mount Carcass est beau à l’enrobage, et conséquent en tympans. Avec ce son si ample et grave qui rappelle le meilleur des studios Sunlight rehaussé d’un pragmatisme à l’allemande, il va chercher son inspiration dans les mêmes coffres du passé, se montrant évidemment allusif au CARCASS le plus Heavy et destructeur, tout en rendant hommage aux vagues successives suédoises des années 90. De la lucidité donc, pas de fioritures, et des mélodies insérées dans un contexte froid et rigide, pour produire une musique éminemment prévisible, fonctionnant au premier degré et ne cherchant ni la nuance, ni la complication.
A la première lecture, il est évident que Mount Carcass va définitivement asseoir la réputation du quintet (Torsten - basse, Andre - batterie, Jury et Ben - guitares, Lenny - chant, soit un line-up inchangé depuis les débuts). Ses compositions sont fortes, frappent immédiatement, développent des gimmicks qui restent en tête, et s’appuient sur la cohésion existant entre des musiciens se connaissant fort bien. « Unholy Rites » ne met d’ailleurs que quatre minutes et une intro classique pour mettre tout le monde d’accord, et proposer un mélange AT THE GATES/ENTOMBED de premier choix. Les riffs sont formels, le chant délicieusement rauque et velu, la rythmique a un abattage conséquent, et le tout est aussi fluide que de la pâte à crêpes préparée à la farine Francine. Quelques secondes suffisent donc à s’immerger dans l’œuvre, qui se veut aussi directe qu’un enterrement sans témoins. « Merciless Tide », sur le même moule, propose donc un prolongement logique, et utilise les codes les plus traditionnels du Death nordique, avec ces licks frigorifiés qui se réchauffent au feu d’une rythmique incandescente, mais habile dans le mid tempo. La fournaise dans la glace, telle est donc l’ambivalence, mais le classicisme du travail et son absence totale de prise de risques gêne assez rapidement.
Dès lors, deux possibilités : accepter d’écouter un album dont on peut anticiper chaque break et chaque soli timide, ou rejeter l’ensemble sous couvert d’un anonymat créatif flagrant. En optant pour la première solution, vous pourrez vous délecter d’un assortiment de chansons solides, bien agencées, et suffisamment middle of the Death road pour être appréciées par tous les fans du genre. En choisissant la voie de droite, vous risquez de vous ennuyer assez vite en laissant tourner des titres qui justement tournent en rond, mais qui misent tout sur la production pour sonner efficace et violent. En jouant la sécurité à outrance, ENDSEEKER s’est donc fourré dans une impasse artistique qui le condamne à intégrer les rangs déjà chargés des nostalgiques appliqués, mais incapable de transcender leur admiration pour le passé. Dommage, d’autant que les musiciens ont largement le potentiel pour aller chatouiller des références moins éprouvées. Pour vous éclairer sur la déception éprouvée, j’en suis venu à regretter les LIK, dont j’ai pourtant dénoncé le plagiat à de nombreuses reprises. Mais à contrario des allemands, LIK n’a jamais hésité à insuffler à sa musique la folie nécessaire pour excuser ses emprunts les plus flagrants : et ici, tout est trop propre et bien rangé pour vraiment provoquer.
Ce qui n’empêche pas certains morceaux de vriller le crane et d’endommager les neurones. Ainsi, le mid assez inspiré de « Bloodline » s’écarte un peu du chemin trop bien tracé, même si ses harmonies lénifiantes ternissent un peu sa puissance. « Cult », qui bondit avec une belle assurance propose des parties moins convenues, et nous entraîne dans un headbanging solide. Le title-track, saccadé comme il faut offre une récréation fort ludique, tandis que la reprise osée du thème de Jean Charpentier permet une sortie de route plus couillue.
L’un dans l’autre, nous frisons alors la moyenne supérieure. Impossible de se montrer plus sévère, puisque l’album sonne, cartonne, et bastonne. Mais impossible de se montrer plus clément, tant le tout sent la copie lambda remise une heure avant la sonnerie. Evidemment, les fans hurleront au scandale, mais je suis si convaincu du potentiel des allemands que je ne peux me contenter de cette relecture trop polie aux entournures. Alors, apprécions Mount Carcass pour l’intermède agréable qu’il est, tout en déplorant que l’étape du troisième album soit franchie avec autant de désinvolture et de complaisance.
Titres de l’album:
01. Unholy Rites
02. Merciless Tide
03. Bloodline
04. Mount Carcass
05. Count The Dead
06. Cult
07. Moribund
08. Frantic Redemption
09. Escape From New York (John Carpenter cover)
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