Herbicide, raticide, insecticide, mais aussi GAMMACIDE, DEICIDE, et je ne vais certainement pas m’amuser à vouloir la liste exhaustive, car celle des groupes au suffixe restrictif est suffisamment longue pour remplir un bottin. Alors contentons-nous de célébrer l’arrivée sur le marché d’un nouveau groupe qui veut souligner un effacement, une mort ou une suppression, en l’occurrence celle des TERBIOCIDE, qui comme tous leurs petits copains en CIDE ne veulent pas de cidre mais bien de la bière, quoi que le pays d’origine de ces petits malins soit plutôt connu pour ses vins. Originaire de Lombardie, ce quintet (Samuele Di Giglio - chant, Marco Strada - basse, Alessandro Lera et Mirko Rosmarino - guitare, Silvio Attolini - batterie) nous honore donc de sa première sortie officielle, déjà annoncée par entrefilet sur votre site préféré. Après une première démo en 2018, Rage on You, qui avait timidement agité l’underground européen, les cinq musiciens ont donc décidé de s’ne remettre à l’autoproduction digitale pour distribuer ce premier EP six titres, qui commence et s’arrête pile quand il faut, et qui n’en fait jamais trop. Jamais plus non plus, car nous sommes en présence d’un genre d’archétype de la scène Néo-Old-Thrash à savoir, un groupe qui souhaite rendre hommage à des groupes qui rendent hommage à des groupes, et plutôt que de se réclamer d’influences légendaires, les lombards citent volontiers LES LICH KING, DUST BOLT, HAVOK, VEKTOR ou AMKEN pour situer leur démarche musicale. Soit, c’est un choix qui se respecte, mais considérant que les références ci-dessus elles, ne se sont privées de piquer dans les paniers de l’histoire, c’est donc une mise en abime assez intéressante que propose Mutantkind, à défaut d’un postulat Thrash vintage définitif. Ne jouant pas dans la même catégorie que les CRIMSON SLAUGHTER, ENFORCED, POWER TRIP ni même dans celle de VEKTOR, ce sympathique quintet se démarque donc de ses propres qualités, à savoir de privilégier une approche véloce et des riffs féroces, pour tenter de se faire une place sur la scène actuelle.
Scène qui décidément ne manque ni d’allant, ni de puissance, mais qui pèche parfois par manque d’idées. Celles étalées sur ce premier EP sont classiques, de la saccade qui va bien à l’accélération qui secoue les reins, en passant par le mid tempo bien chaud et le break rétro, pour une danse dont on connaît le moindre des pas. Aucune surprise ni sortie de route donc, pas d’originalité à attendre d’un produit bien manufacturé, qui parlera aux fans d’un Thrash précipité mais pas bâclé, à la batterie un peu trop compressée, et aux guitares autoguidées. On se demande même parfois si quelques bandes n’ont pas été accélérées en studio, spécialement lorsque chauffe le tempo (« Isolation Disease », dont l’intro rappelle les australiens de HOBBS ANGEL OF DEATH ou les grecs de FLAMES qui avaient aussi la sale habitude de donner un petit coup de pouce à leurs BPM), mais dans l’ensemble, et avec un timing resserré, cet EP passe bien la rampe, sans laisser un souvenir impérissable. Heureusement, quelques modulations et dérivations acoustiques (l’entame sympathique et nostalgique de « Inner Mosh », qui enchaîne avec un riff à l’allemande que les LIVING DEATH ont souvent utilisé), une poignée de complications rythmiques, et une implication générale et généreuse sauvent l’effort de l’oubli, et « Iron Will », en tant qu’entame, fait aussi parfaitement son travail pour capter l’attention. De là à valider les ambitions Techno-Thrash revendiquées par la bande, il y a un pas que je ne franchirai pas, puisque de l’instrumental au chant, tout sent le classicisme flagrant et l’efficacité en avant, loin des arabesques et autres pirouettes des grands équilibristes et des nouveaux puristes. Nous ne sommes donc pas attablés aux côté des CORONER, MEKONG DELTA ou même VEKTOR, puisque le Thrash des italiens se veut plus puissant que finaud, mais dans cette catégorie, et avec une production claire et ample (qui sous-estime quand même le rôle crucial de la batterie dans un groupe du cru), Mutantkind reste une solide mise en jambes, ce celles qui soulignent un potentiel, mais sans mériter une attention de tous les instants.
Ajoutons quand même une jolie pochette bien réussie qui résume à merveille notre époque de misère et de ténèbres, formelle dans le message mais admirable dans le trait, des morceaux vindicatifs qui vitupèrent leur message de contestation (« Mutantkind », et ses syncopes à la limite du Mosh, mais son entrain sympathique), et la balance stoppe sa course pile à l’équilibre stable entre qualité et esprit conservateur un peu trop prononcé. Le chant, assez grave mais en retrait, et un peu poussif parfois ne permet pas aux guitares trop timides la plupart du temps d’exploser leurs motifs sur les murs de l’histoire, et les transitions encore un peu trop téléphonées ne nous écartent pas non plus du droit chemin trop bien tracé. Mais ne soyons pas bégueules, et apprécions cet ajout pour ce qu’il est, à savoir une pierre de plus à ajouter à un édifice Thrash old-school qui n’est pas prêt de vaciller. Osera-t-on attendre de la prochaine fournée un peu plus de culot ?
Titres de l’album :
1.Iron Will
2.Mutantkind
3.Divine Hypocrisy
4.Isolation Disease
5.Inner Mosh
6.Rage on You
Alors, j'ai vu les prix et, effectivement, c'est triste de finir une carrière musicale emblématique sur un fistfucking de fan...
20/02/2025, 19:08
J'avoue tout !J'ai tenté avec un pote d'avoir des places le jour J...Quand on a effectivement vu le prix indécent du billet, v'là le froid quoi...Mais bon, lancé dans notre folie, on a tout de même tenté le coup...
20/02/2025, 18:52
Tout à fait d'accord avec toi, Tourista. En même temps, on a appris qu'Ozzy ne chanterait pas tout le concert de Black Sabbath. Du coup, faut essayer de justifier l'achat d'un ticket à un prix honteux pour un pétard mouillé.
20/02/2025, 09:27
Tout est dit.Que ce soir devant 50 personnes dans une salle de quartier ou dans un festival Hirax et en particulier Katon assuré à l'américaine. Parfait.L'album précèdent reste terrible. A voir celui ci.
19/02/2025, 17:51
Hell Yeah!!! Voilà ce que j'appelle une bombe bien métallique.P.S: Il serait bien que ce site passe en mode sécurisé: https car certains navigateurs refusent son ouverture car il est considéré comme malveillant.
19/02/2025, 16:32
Pareil, vu au Motoc l'année dernière plus par curiosité qu'autre chose : et bah c'était excellent ! La passion qui transpire, la nostalgie d'une époque aussi et puis cette énergie !
17/02/2025, 21:39
Oui, Keton de Pena est une légende encore vivante avec son Thrash reprenant pas mal les codes du Heavy. Il y met cette ambiance jubilatoire en forte communion avec les fans (il a dû vous faire le coup du drapeau). Je l'ai vu deux fois il y a une dizaine d'années, c&a(...)
17/02/2025, 13:18
Vu pour la toute première fois en live l'été dernier.Il était grand temps pour moi au vu que j'adore ce groupe...Le concert était laaaaaargement au-dessus de ce que j'en attendais : Ambiance, prestation, joie communicative, ultra-res(...)
17/02/2025, 06:50
C'est un groupe assez ancien en fait, ils ont bien vingt ans de carrière derrière eux. Martin Mendez les a recrutés pour son propre groupe parallèle à Opeth, White Stones, car il est installée à Barcelone. Ils avaient commenc&eacut(...)
15/02/2025, 18:14
Âge oblige, j'ai connu à fond cette époque et elle était formidable. Evidemment, aujourd'hui, il y a internet mais le gros avantage du tape-trading, c'était que, par défaut, un tri s'effectuait, copie après copie (de K7). Aujourd(...)
14/02/2025, 05:50
AAAAh Benediction... Toujours un plaisir de les retrouver. Et en live c'est du bonheur (efficacité et bonne humeur!)
13/02/2025, 18:38
Dans son livre "Extremity Retained", Jason Netherton met en lumière l'importance énorme que ce phénomène a eu lieu dans la naissance de la scène. Tous les acteurs isolés dans leurs coins du monde échangeaient par ce moyen, et cela le(...)
12/02/2025, 01:30