Du nom aux titres des morceaux, de la carrière globale au concept de cet EP, tout sent l’arnaque. Et pourtant, les petits saligauds qui se vautrent dans le Grind comme d’autres dans les calembours, je connais par cœur. Mais il semblerait que je sois né pour me faire duper, ou suffisamment amadouer pour tomber dans le panneau à chaque fois…
Pourtant, je la connais la comptine…Et elle m’endort systématiquement.
Mais jouons le jeu, et abordons donc la dernière production de ce duo de trublions…
Avec un blaze comme WHEELCHAIR WHEELCHAIR WHEELCHAIR WHEELCHAIR, pas de tromperie sur la marchandise. Et cette association de bienfaiteurs (Stuart Finnie – guitare et chant, Bobby King – batterie et chant), qui s’autoproclame « The bête noire of the Glasgow music scene », (en UK dans le texte) avec beaucoup de flagornerie n’en est pas à son coup d’essai, loin de là.
Au passif, trois EP, trois splits en compagnie des ELASTICDEATH, BILL SHATNERR et des DEATHWANK, une démo, un live et deux longue durée (Contraception en 2011 et l’imparable Tales Of Bonnie Scotland et sa pochette gay friendly), pour plus de huit ans d’existence et autant de dévouement à la cause Grind/Powerviolence. Mais quid de la musique de ces pourvoyeurs de blasts et de bonne humeur ?
A l’image de leurs concepts, de leurs pochettes, et de leur air satisfait sur les photos. Narquoise, violente mais ludique, constructive, et tout sauf prévisible. Et c’est bien l’atout majeur de ce duo de ravageurs de banquets d’assureurs, cette foi sans borne en une créativité bruitiste qui les pousse toujours à aller plus loin, tout en restant largement au-dessus de la masse.
La masse, c’est le Grind en général, car le leur est bien plus que ça. Un simple coup d’œil à la jolie tranche de poésie présentant leur dernier EP en date, My Beautiful Daughter, au graphisme neuneu de la pochette et aux intitulés des morceaux suffisent à remettre en doute le bien-fondé de leur romantisme parental.
Alors, vrais papas-poule ou gros pervers emportés par la foule ?
A vous de juger, mon avis est déjà fait sur la question.
Musicalement, tout ça ne sent ni la lessive au pin des landes, ni les couches fraichement changées. On se demande plutôt si le marchand de sable n’est pas passé un peu tôt, surprenant les parents dans une posture peu avouable. Dans un créneau Hardcore hyperactif diabolisé par des accès de fureur Grind incontrôlés, les deux instrumentistes sont rois, et leurs foudroyances font loi.
Un Powerviolence plutôt paillard, un Grind délibéremment gaillard, et une jolie farandole à entamer avec son nouveau-né, histoire de le faire gerber.
Cinq morceaux pour endormir vos marmots, dont quatre qui passent comme un rot, et un aussi épais qu’un biberon de gigot.
« Daddy’s Home » et ses cinq minutes et quelques est en quelque sorte la mise au lit du mouflet, après avoir rangé ses peluches et marché sur ses jouets. Une intro au son rachitique digne d’une démo, pour une mélodie de guitare décharnée mais caressée, accompagnée de quelques percussions effleurées, quelques minutes de fausse douceur, lorsqu’enfin le gros du propos envoie tout valdinguer.
WHEELCHAIR WHEELCHAIR WHEELCHAIR WHEELCHAIR, c’est du costaud, mais c’est aussi du finaud. Guitare toute en répétition qui évite les gros riffs bateau pour se fixer sur quelques notes crispantes avant de dégénérer Core, chant hurlé évidemment, mais rythmique inspirée et production soignée. Comme vous le constatez, nous sommes loin de la baby-sitter classique qui nous les brise avec ses blasts systématiques.
Deux saignées plus tard, « Rock You To Sleep », et son Math Grind de furieux qui berce l’enfant un peu trop près du mur bleu, et « Making Rainbows » aussi taré et qui empêche les licornes de chier, avant que la « Beautiful Princess » ne fasse son entrée sous les draps en rugissant comme un cobra, mais une fois de plus, loin de s’endormir calmement au son d’un Grind tonitruant, la belle se rebelle, argumente d’une voix claire, et expose ses vues Hardcore sur le conte Grind qu’elle connaît par cœur.
Ne reste plus qu’à l’aveu « My Beautiful Daughter » de la contempler au pays de Morphée, en lui promettant des rêves remplis de Thrashcore et d’Indus lardé de Hardcore.
Ça y est, le bébé dort…
Ils ont beau avoir un nom à la con et des métaphores un peu osées, les WHEELCHAIR WHEELCHAIR WHEELCHAIR WHEELCHAIR prouvent avec My Beautiful Daughter – comme d’habitude cela dit – qu’ils sont bien plus qu’un énième duo de psychopathes du blast marteau et du riff mono. Leur Hardcore salement dérangé du bulbe manipule des thèmes accrocheurs, des breaks joueurs et des intonations rieuses. Une façon de démontrer que lorsque l’originalité et la brutalité sont maniées par des habitués, la qualité pointe toujours le bout de son nez.
Espérons simplement que la prochaine fois, le lardon mette plus de temps à ronfler qu’on en profite toute la journée.
Parce qu’à dix minutes la berceuse, c’est pas cher payé.
Titres de l'album:
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