Quand un album traîne un peu trop longtemps dans mes dossiers, c’est rarement bon signe. Ça veut généralement dire qu’après une écoute succincte, l’œuvre en question ne m’a pas suffisamment marquée pour que je décide d’en faire une chronique, mais il arrive que de temps à autres, je redonne sa chance à un fichier pour cause d’actualité un peu pauvre. C’est exactement ce qui s’est passé avec le projet international SEASON OF DREAMS, qui après quelques minutes de musique ne m’avait pas franchement emballé, sans que je ne sache vraiment pourquoi. Evoluant dans un créneau de Heavy/Power Metal, ce premier album avait pourtant des prétentions épiques et lâchait un concept assez manichéen sur les ravages de la guerre, se rapprochant ainsi des thèmes si chers au Power Metal, et faisait étalage d’un line-up assez conséquent. D’ailleurs, le projet a été mis sur pied par un français, Jean-Michel Volz, multi-instrumentiste de talent au sein d’A TASTE OF FREEDOM, qui à la base souhaitait collaborer avec le chanteur Pasi Humppi (FRETERNIA), avant que des complications de calendrier n’empêche cette collaboration prometteuse. Sur les conseils de Pasi, Jean-Michel s’est alors tourné vers Johannes Nyberg, chanteur et claviériste dans ZONATA, sorte de SYMPHONY X du pauvre qui n’a jamais connu de rayonnement hors du Suède avant son split de 2003. Le duo commença alors à composer des morceaux pour le projet, rejoints par le frère de Johannes, John qui plaqua quelques soli sur l’album, convaincu par son potentiel. Voilà donc les présentations faites, et après avoir écouté l’album et en quête de renseignements sur le concept, je suis tombé sur quelques reviews sur la toile, qui se montraient toutes unanimes…dans le mauvais sens. Le nom de SEASON OF DREAMS était systématiquement associé à une catastrophe musicale de moyenne (les webzines les plus polis) ou grande importance (les plus vilains), et les avis négatifs se multipliaient sans être équilibrés par quelques reviews plus ou moins positives. Même les sites les plus complaisants envers le genre se lâchaient comme jamais, ce qui n’était pas forcément bon signe…
Certes, il convient de ne jamais se fier aux avis extérieurs pour se faire le sien, mais après avoir écouté avec attention ce premier LP, je ne dois de me ranger aux avis les plus mitigés à son propos, et reconnaître que le contenu de ce My Shelter est moyen, très moyen, malgré des capacités individuelles brillantes et des potentiels indéniables. Et même flanqué d’une superbe pochette qui est une fois de plus une réussite à ajouter au long CV de Stan W. Decker, SEASON OF DREAMS ne parvient jamais à vraiment décoller, jouant sur les poncifs des styles qu’il aborde, et proposant une grandiloquence hors de propos, qui brille plus stuc que diamant brut. Trois éléments à charge contre le groupe : des compositions qui ne sont que des accumulations de plans déjà méchamment réchauffés dans les années 90 et 2000, une production catastrophique qui donne même le sentiment que la batterie a été captée après coup sur un mauvais tempo, et surtout, un chanteur au timbre si irritant qu’il transforme les pires performances de James LaBrie en concert pour des joyaux de la couronne de la Callas. Autant le dire et l’affirmer sans ambages, Pasi Humppi est de cette caste de vocalistes qui en font trop, et son vibrato systématique flingue des compositions qui auraient pu briller avec un chanteur plus mesuré, et cette démonstration de puissance vocale est parfois si exagérée et déplacée qu’on se demande si le vocaliste a suivi les bonnes partitions. De fait, et en tenant compte de ces trois griefs, on s’aperçoit que les compositions sont quasiment toutes bâties sur le même moule, provoquant une redite vraiment irritante, d’autant que l’album n’a pas joué les pingres avec soixante-trois minutes de musique au timing.
Entendons-nous bien. My Shelter n’est pas un accident industriel en soi, mais il est quand même sacrément loin des plus grands achèvements du genre. Il est heureusement sauvé de la noyade par excès par quelques titres qui surnagent sans bouée, et notamment les charmantes intro et outro au piano qui apportent un peu de délicatesse à un ensemble excessif et redondant. Si la critique internationale a comparé l’œuvre à une version gauche et ridicule des magiques TRANS-SIBERIAN ORCHESTRA, il convient de ne pas enterrer SEASON OF DREAMS dans la fosse commune du ridicule, et ainsi de tourner en dérision le travail accompli par le maître des lieux, Jean-Michel Volz. Ainsi, le médium « We Are Soldiers » est plutôt agréable en oreilles avec son mid tempo plus calme, et pas aussi flingué que les autres morceaux par le timbre insupportable de Johannes Nyberg qui reste dans des médiums acceptables. De l’autre côté du spectre, la balade « Angel Forever », quoique légèrement sucrée sur les bords nous offre une pause salvatrice dans le déluge Power Metal ambiant, et permet d’enlever son masque pour ne plus avoir à supporter la pression des hautfonds. Mais handicapé par trop de compositions dispensables, alourdi par une production trop cheap pour être vraiment énorme, blessé par des riffs qu’on a déjà entendu chez tous les cadors du genre, et faisant preuve de trop peu d’inventivité pour transcender l’approche, My Shelter n’est pas vraiment l’abri rêvé pour se protéger de la réalité, et sonne comme une guerre assourdissante entre les forces du bien et du mal, créant une sorte d’ambiance manichéenne un peu puérile, d’autant que les mélodies ne sont pas des plus mémorisables. Et lorsque l’intensité crève le plafond, les tympans en paient le prix, comme sur le turbocompressé « My Shelter » qui ne ménage pourtant pas les effets dramatiques et autres soli d’expert.
Concédons un côté sympathique à « Mr. Blacky », tranche de vie Heavy Metal à l’allemande et l’un des plus catchy du lot, un flair instrumental au plus posé « Acid Pouring Rain », mais globalement, ce premier album du projet SEASON OF DREAMS reste trop irritant pour mériter plus qu’une moyenne polie. Espérons que si le concept perdure, Volz se tourne vers un autre vocaliste, où qu’il ait suffisamment de chance pour que son premier choix Pasi Humppi soit libre.
Titres de l’album:
01. Before the War
02. In the Rubble
03. We Are Soldiers
04. The Land of Forgotten Dreams
05. Acid Pouring Rain
06. Monsters
07. My Shelter
08. Soldier Without Command
09. Angel Forever
10. United
11. Worlds Collide
12. Mr. Blacky
13. From Creation to Chaos
14. After the War
Alors, autant j'apprécie beaucoup Wolfheart, et cette news ne va rien y changer, autant, pour moi, l'Arabie Saoudite est l'un des pires pays au monde... Alors, je ne suis pas arabophobe, mais ce pays pue terriblement ! Je plains les Saoudiens (et surtout les Saoudiennes) qui(...)
21/11/2024, 18:01
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
19/11/2024, 21:57
J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20