Come to Brazil !!!
Accueillis comme ça, c’est sûr que les touristes risquent de débarquer du côté de Belém en masse. Du moins, les touristes Thrash, attirés par ce son de guitare grésillant, cette rythmique sèche comme un coup de trique et ces hurlements vocaux digne d’un Bestial Blackened Thrash de classe B.
Fondé en 2019, le collectif lusophone SOCIAL HATE fait depuis honneur à son nom, en dénonçant les injustices, soulignant les inégalités, et préparant la révolution sociale dans son coin. Avec un premier album à son actif, le quintet (Diego Magalhães - chant, Romel Souza - basse, Murilo Oliveira & Cristian Lucas - guitares et Paulo Caztro - batterie) se place donc dans la plus directe lignée de ses grands aînés, en pratiquant un Thrash lapidaire, authentique, dégoulinant de nostalgie vintage et de respect pour le travail de SEPULTURA, DORSAL ATLANTICA, SARCOFAGO et autre OVERDOSE.
Sans autre prétention que jouer une musique volontairement rétrograde mais animée d’un bel esprit sauvage, SOCIAL HATE nous propose avec Nação Suicida un concentré des tendances les plus extrêmes des années Thrash magiques, et prend un malin plaisir à mélanger le radicalisme en vogue dans le milieu teuton (PROTECTOR), et l’approximation brutale d’une Amérique du Sud révélant ses traumas et sa condition déplorable au monde. Entre les écuries Atom H, Cogumelo, Wild Rags et New Renaissance, les brésiliens se jouent de la sophistication, et confèrent à ce premier chapitre des airs de démo déguisée, avec une production méchamment faiblarde, et des ambiances proto-Black, comme sur le méchant et possédé « War, Hate and Progress ».
Entre Blackened Thrash et Speed Thrash chanté d’une voix de démon enroué, Nação Suicida mise donc sur le mélange entre les références locales et l’ouverture sur l’Europe. On pense même parfois à la première vague de Death/Thrash menée par les INCUBUS, SADUS, la technique en moins et la sauvagerie plus bestiale. Le résultat est donc des plus savoureux, et donne le sentiment d’avoir exhumé de l’underground une petite perle d’époque oubliée de tous.
Rien de bien nouveau sous le soleil du Brésil donc, une affiliation directe à la New Wave of Old-School of Thrash Metal, des riffs qui broient les tympans de leurs fréquences médiums exagérées, mais du flair dans les soli et les quelques intros bien troussées. On apprécie ce manque de dynamique de l’ensemble qui met tout à plat, et qui sonne comme une démo de Black avant-gardiste des années 87/88 enregistrée sur un deux-pistes fatigués et joué sur un autoradio en surchauffe (« Mental Desorder »).
Un moyen de réhabiliter les premières démos de KREATOR alors que le groupe s’appelait encore TORMENTOR, et de faire passer les premières répétitions de DESTRUCTION pour des piges de Bob Rock pour MÖTLEY CRÜE. Quelques mélodies fluctuantes, un son plus qu’irrégulier, des trous, des faiblesses, de la linéarité dans la composition, soit le meilleur d’une série B bricolée avec les moyens du bord et jouée avec les tripes. Il faut pouvoir supporter les variations et donc avoir connu les bootlegs et autres trésors du tape-trading de quatrième génération, mais les initiés sauront apprécier un jeune groupe encore dans son jus, qui cache en ses rangs un soliste très capable.
Tranche de nostalgie acide et aigrelette, Nação Suicida fera plaisir aux fans les plus attachés à l’éthique DIY du Thrash des origines, et offrira quelques clichés du Brésil datés, mais toujours d’actualité malheureusement.
Titres de l’album:
01. Nação Suicida
02. Ódio Social
03. Entrepreneurs of the Faith
04. War, Hate and Progress
05. Mental Desorder
06. Genocidal Messiah
07. Desien
08. Programed Dreams
09. People of the Lie (KREATOR cover)
10. Violent Chaotic Thrash
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