Voilà une sortie qui va mettre un gros coup de pompe dans la fourmilière old-school. Si vous êtes comme moi, un peu las de ces sorties vintage qui se ressemblent toutes et pillent l’héritage des pionniers, si vous n’êtes pas entièrement satisfait des dernières prouesses de nos héros d’antan, cette compilation est pour vous. Elle est relevée, authentique, salée, et maltraite vos tympans abimés.
MORTA SKULD est tout sauf une bleusaille sur le circuit US. Son premier album, Dying Remains, sorti en 1993, reste un épisode intéressant de l’histoire de la violence à Milwaukee, et la suite des évènements n’a fait que confirmer ce statut d’outsider indépendant mais capable qui auréole la réputation du groupe encore aujourd’hui. Ayant connu deux périodes d’activité, entre 1990 et 1998, puis de 2012 jusqu’à aujourd’hui, MORTA SKULD a commencé sa longue carrière comme celle des copains, avec des démos que l’on peut redécouvrir aujourd’hui via ce Nascency Of the Prolific qui en recoupe justement deux.
1990, deux maquettes viennent souiller le Wisconsin, loin de la Floride et de Tampa. L’une est répertoriée comme EP sur les sites de collectionneurs (Prolong The Agony), l’autre considérée comme telle (Gory Departure), et les deux se retrouvent aujourd’hui réunies sous la même bannière de passion par le label national Sewer Rot Records. Et il est vrai que ces deux démos sentent le pourri d’égouts pas souvent nettoyés, et jonchés de saloperies, ordures, cadavres et autres surprises fétides.
Toutefois, durant cette jeunesse aujourd’hui flétrie depuis longtemps, MORTA SKULD se voulait violent mais intelligible, sale mais pas immonde, provocateur, mais avec les bons arguments. On se rend compte en écoutant ces neuf morceaux que le groupe n’a pas usurpé son statut, et que sa longue carrière est totalement justifiée. Entre un OBITUARY classique, et un BOLT THROWER plus préoccupé par la brutalité urbaine que par la guerre des jeux de rôles, MORTA SKULD jouait propre, composait carré, et pouvait prétendre à jouer un joli rôle sur la scène morbide américaine.
Aujourd’hui, plus de trente ans après ces balbutiements très professionnels, le son est toujours d’actualité, et le propos de son époque. Ou plutôt de « ses » époques, puisque Nascency Of the Prolific évoque non seulement le passé, mais aussi le présent. Sorte de démonstration de force tournée vers la nouvelle génération, cette compilation vient à point nommé rappeler que les acteurs de l’époque n’avaient pas à copier pour exister, et qu’ils restent aujourd’hui les plus fiers défenseurs de la nostalgie authentique.
Collection de riffs et de cris d’outre-tombe, Nascency Of the Prolific se rattache à la concession à perpétuité d’OBITUARY, comme le prouve la mise en terre « Prolong The Agony » qui aurait pu figurer sur Cause of Death ou Slowly We Rot.
Mais loin du plagiat floridien pourri avant d’être mis sur le marché, MORTA SKULD incarnait la fraîcheur d’une nouvelle école, ouvrant de nouvelles pistes tout en conservant en tête les règles de base. Avec une grosse pelletée de licks accrocheurs, un chanteur parfaitement ignoble et parfait dans son rôle de croque-mort vocal, une rythmique solide et quelques arrangements post-mortem bien placés, ces deux démos restent très agréables à écouter en 2023, bien plus en tout cas qu’un énième produit contrefait survendu par une maison de disques opportuniste.
On pense parfois au PESTILENCE des débuts, entre Thrash et Death, on se casse les cervicales sur le lapidaire « Of Evil », hymne diabolique parmi les tubes enterrés, et on salue Sewer Rot Records pour cette remise au goût du jour qui ne sent pas le renfermé.
Comme un bon camembert bien fait, Nascency Of the Prolific titille les naseaux avant de couler sur le palais, et offre un regard neuf sur une vieille histoire. Cette compilation vient surtout interrompre un long silence de trois années depuis la sortie de Suffer for Nothing, qui n’a toujours pas été honoré d’une suite à ce jour. Laissez-vous tenter par cette tranche de mort bien découpée, et replongez dans les affres de la violence des années 90, lorsque les perspectives brutales prenaient une autre dimension.
A noter que sur le Bandcamp du groupe, Nascency Of the Prolific ne compte que neuf morceaux, alors que la version CD en propose seize. Vous y trouverez en cadeau une répétition de 1990 ainsi qu’un Basement Recordings, inédit à ce jour.
Titres de l’album:
01. Intro
02. Sacrificial Rite
03. Gory Departure
04. Preacher of Lies
05. Senseless Killing
06. Through The Eyes of Death
07. Feast From Within
08. Prolong The Agony
09. Of Evil
Avec Massacra legacy, ça commence nettement à avoir plus de gueule ! Reste à voir la suite des annonces. Mais je crois que je vais plus préférer le Westill le mois suivant au même endroit cette année, déjà Elder et Wytch Hazel de confi(...)
13/05/2025, 07:48
Mea culpa....J'avais pas vu la news en première page - j'ai été directement te répondre.
12/05/2025, 14:33
S'il est du même acabit que le The Cthulhian Pulse: Call From The Dead City sorti en 2020, Mountains of Madness risque d'être un allday listening pour moi.J'ai hâte, bordel !
12/05/2025, 13:44
J'étais passé totalement à côté de cette petite pépite de Death Suédois!Vieux moutard que jamais!Puteraeon glisse de belles ambiances lovecraftiennes sur cet album et les arrangements apportent un plus à l'ensemble.
12/05/2025, 13:42
Necro est sympa, avec de bons passages groovy et d'autres où le groupe envoie du bois.Pas sûr de l'écouter durablement, d'autant plus que le prochain Puteraeon sort le 30 avril prochain.
12/05/2025, 13:40
Sentiment mitigé pour ma part Le chant de Johan Lindqvist n'atteint pas un pouïème de ce qu(...)
12/05/2025, 13:38
Au vu de la dernière vidéo-ITW en date du gonze sur ce site, pour ce qui est de "feu sacré", il a toujours l'air de l'avoir le mec.Je pars donc confiant.
08/05/2025, 09:17
@ MobidOM :oui, pas faux pour la "captation d'héritage" ! :-/ En même temps, s'il a encore le feu sacré et propose un truc pas trop moisi... De toute façon la critique sera sans pitié si le truc ne tient pas la(...)
07/05/2025, 11:52
Ah ce fameux BRUTAL TOUR avec Loudblast / MASSACRA / No Return et Crusher en 95 ! LA PUTAIN de bonne époque
07/05/2025, 11:04
@ Oliv : Montpellier étant une ville et une agglomération plus petite que Lyon, il n'y a véritablement de la place que pour deux petites salles orientées Rock-Metal-Punk-etc, à ce qui me semble après vingt-cinq ans d'observation. Au-delà,(...)
06/05/2025, 20:29
"Death To All", à chaque fois que je les ai vu ils avaient un line-up tout à fait légitime (dont une fois tous les musiciens qui ont joué sur "Human", à part Chuck bien sûr)Et puis la phrase "Chris Palengat pr(...)
06/05/2025, 20:28
Je ne vois pas beaucoup l'intérêt, et je ne comprends pas pourquoi ils n'ont pas attendu les trente ans de l'album l'an prochain. Ces dernières semaines je me retape les premiers, et ça reste un bonheur.
06/05/2025, 19:29
Vénérant ces albums et n'ayant jamais vu la vraie incarnation de Massacra, hors de question de louper ça (si ça passe à portée de paluche, pas à Pétaouchnok). Un peu comme un "Death To All"...
06/05/2025, 17:11
Ils sont juste trop faux-cul pour assumer le statut de tribute band, voilà tout.
06/05/2025, 16:15