Bon, désolé les gars, j’ai parfois mis les fesses dans un jacuzzi, mais jamais Ô grand jamais, il n’a été purulent ou quoi que ce soit du genre. Et comment aurait-il pu l’être ? Fréquenté par des lépreux, des personnes à l’hygiène douteuse envahis de furoncles ou autres affections cutanées suintantes ? J’ai beau m’imaginer la scène, et après avoir encaissé des films d’un goût aléatoire, je ne parviens toujours pas à visualiser le truc. Alors admettons qu’une fois encore vous ayez voulu faire les malins en vous affublant d’un nom improbable pour évacuer la question avec facilité. Pour en dire un peu plus sur vous, précisions à notre cher lectorat que vous venez de Moscou, belle capitale qui a encaissé vos premiers hurlements dès 2005, et qui depuis les supporte tant bien que mal. Chers amis de Metalnews, laissez-moi donc vous présenter les estimables bordéliques PURULENT JACUZZI, qui comme leur nom ne l’indique pas, jouent une espèce de Proto-Black-Grind, et non un Goregrind comme leur baptême aurait pu le laisser croire. Après une première démo en 2007, ces frappés du bulbe ont honoré leur public de deux longue-durée (Stench of the Drowned Carrion en 2008 et Vanished in the Cosmic Futility en 2010), avant de se perdre pendant dix ans et ne lâcher qu’un split et deux EPs. Mais aujourd’hui, en cette morne année 2021, le concept revient par la grande porte pour négocier le virage délicat du troisième album, avec ce joyeux et primesautier Natural Method of Turning to Dust, qui comme ses morceaux l’indiquent, ne donne pas dans la morosité ou le premier degré.
C’est ainsi que ce quatuor (Bassphemer – guitare/basse, Wad – batterie, Nastya et Ivan Shirokov – chant) se propose d’explorer les tréfonds de l’extrême pour en racler le plus purulent et violent. C’est en tout cas ce que l’écoute nocive et répétée de ce troisième long laisse à penser, avec ses morceaux impitoyables, sa production plus roots qu’une jam entre DARKTHRONE et REVENGE, et ses accès de rage presque palpables. On imagine bien les gus prendre un bain de minuit et se rendre compte que l’eau est trop chaude, et ainsi hurler de concert à la lune comme des loups en rut. Sur une trame purement Black Metal, le groupe nous propose donc une mixture assez étrange, légèrement N’Roll sur les bords, sans pour autant tomber dans les travers pénibles du Black N’Roll le plus insipide. Non, attendez-vous plutôt à un genre de Black Grind, mais joué avec habileté, et construit avec le flair de ceux qui savent accoucher de thèmes porteurs et accrocheurs. Certes, les intitulés des morceaux n’ont pas de quoi rassurer les craintes les plus fondées, mais le résultat est là, et plutôt convaincant.
Avec une dualité de voix assez intéressante empruntant autant au BM qu’au Grind, les moscovites balancent la sauce, et savent parfois trouver le bon compromis entre le n’importe quoi et le pertinent de travers. « Listen to Your Heart (It Tells What to Sing in Chorus) » est donc assez marrant au second degré, assemblage foutraque de parties disparates, mais réellement percutant entre les oreilles, déclenchant des sourires aussi bien qu’un headbanging furieux, et le reste du répertoire est presque au niveau de ce petit bijou de dérision. En multipliant les assauts les plus Hardcore, le quatuor s’éloigne des canons en vogue dans le Black parodique, et prouve qu’il est constitué d’habiles compositeurs, et pas simplement de petits rigolos en manque de calembours frais.
Evidemment, en choisissant un créneau aussi spécifique, l’album ne parvient pas toujours à éviter la redondance. Mais globalement, les responsables de la partie instrumentale font preuve d’assez d’imagination pour nous agiter les petons, ajoutant même un poil de cowbell sur leurs morceaux les plus enragés (« From Bell Towers to the Ground »). Et entre un BATHORY pour faire marrer les potes et un DARKTHRONE vraiment amateur pour kermesse, PURULENT JACUZZI titille la fibre potache qui ne demande qu’à vibrer pour des héros cheap, sans sombrer dans la pantalonnade échevelée. On aime ce son de guitare sec comme un coup de trique, cette batterie captée en live, ces réflexes non conditionnés qui nous éloignent de la standardisation de la production violente actuelle, sans toutefois nous faire glisser sur la pente du lo-fi, trop savonneuse.
En mid tempo, le groupe est rigolard mais séduisant. En beat accéléré, le combo est tout simplement revigorant, et nous laisse une sensation de fraîcheur digne du chewing-gum au menthol le plus efficace. Un peu de Crust, pas mal de Grind, une inspiration qui nous ramène parfois aux comedy acts les plus brutaux (INTENSE MUTILATION, WEHRMACHT), pour un album qui enterre les exactions les moins pardonnables de DARK LUPIN. Et comme les morceaux s’éternisent très rarement, la violence frappe vite et fort, parfois TRES vite et TRES fort (« Natural Method of Turning to Dust »), mais la plupart du temps, appréhendable et assimilable. Le quatuor se permet même de terminer sa course par un moment plus posé et classique, en nous offrant comme épilogue une sacrée cover des légendes SATANIC WARMASTER, qui vient à point nommé prouver la culture sadique des gus.
Et sincèrement, avec une calotte de la trempe de « Orphan Ceremonial Rapist », particulièrement bien assénée et qui laisse des bleus, on est largement tenté de craquer pour ce groupe fun mais carré, qui ne confond ni vitesse ni précipitation, ni fun et blague bricolée à la hâte. Un album à prendre comme la boutade qu’il est, mais une boutade élaborée, assourdissante, comme un hurlement dans un tube de carton à même les tympans.
Titres de l’album:
01. Make a Wish the Star Is Falling... and a Crescent Moon
02. Raise the Horns, Not Bend the Knee
03. Pigs at War with Adepts of the Most Peaceful Religion
04. Venom's Black Metal Matter
05. Not Enough Suffering
06. Listen to Your Heart (It Tells What to Sing in Chorus)
07. Walpurgis Goat Sabbath
08. From Bell Towers to the Ground
09. Master of Desires
10. Black Art of Whites
11. Cry for A.D.
12. Flame Dancing on the Mounds of Enemies
13. Sepolektrum Mobile
14. Natural Method of Turning to Dust
15. Orphan Ceremonial Rapist
16. Pentagram and Wood (SATANIC WARMASTER cover)
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
19/11/2024, 21:57
J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20
J'imagine que c'est sans Alex Newport, donc, pour moi, zéro intérêt cette reformation.
11/11/2024, 16:15
NAILBOMB ?!?!?!?!Putain de merde !!! !!! !!!J'savais pas qu'ils étaient de nouveau de la partie !!!Du coup, je regarde s'ils font d'autres dates...Ils sont à l'ALCATRAZ où je serai également !Humungus = HEU-RE(...)
11/11/2024, 10:09