Amis de la finesse, amateurs de poésie, admirateurs de Baudelaire, Flaubert et Yeats, merci de quitter la pièce car cette chronique n’est pas pour vous. En effet, cette horde hirsute provenant d’Italie a clairement choisi de se placer sous l’égide de la grossièreté, qu’elle soit musicale ou thématique. Cela dit, avec un nom de baptême comme NEANDERTHAL NOISE MACHINE, il ne fallait pas s’attendre à du Ronsard, mais autant avouer que ces italiens ont poussé le bouchon aussi loin qu’ils le pouvaient. C’est ainsi que j’ai le plaisir de vous introduire (mais pas trop intimement) à ce trio sympathique et mal débourré, constitué de trois musiciens aux pseudos chantant (Bastard - basse/chœurs, Alimai - batterie/chant, et Ace - guitare/chœurs), qui en 2020 se sont décidés à sortir de leur caverne pour nous faire profiter de leur créativité. Premier EP donc pour ces hommes de Neandertal qui ne font pas semblant d’en être, et qui affichent leurs influences sur leurs t-shirts et dans leurs chansons. C’est ainsi qu’après quelques secondes d’écoute, vous aurez immédiatement localisé la principale source d’inspiration de la bête : MOTORHEAD.
Lemmy est donc le héros incontesté des italiens, comme Cronos était celui des BULLDOZER, les ancêtres de nos bipèdes du jour, et en tendant les oreilles même de loin sur l’intro du très finaud « Snorting Shit On Your Tits », on comprend vite que les NEANDERTHAL NOISE MACHINE ont bien écouté la discographie de l’homme à l’as de pique, mais aussi de tous les suiveurs lui ayant emboité le pas. Le tout est donc très Rock n’trash, sans aucune fioriture, complétement passéiste et légèrement Punk sur les bords, aussi EXCITER que Rocco avant une scène de DP, et aussi romantique que Costes coincé dans des chiottes turcs. Un seul leitmotiv, de la graisse, des décibels, des riffs sales et de l‘humour bête et méchant, pour un premier jet qui ressemble à s’y méprendre à un énorme glaviot craché à la face des bobos. Pas question de brunch ici, de petit polo sur les épaules, de quinoa ou de voter à gauche, on est là pour foutre le maximum de bordel et repartir avec les groupies les moins portées sur l’hygiène.
Mais encore une fois, comme dans tous les cas de musiciens plus talentueux qu’ils ne sont propres, le résultat est impeccable, et l’impact maximal. Et en admettant que Neanderthal Noise Machine s’appréhende comme le mélange le plus parfait entre le HEAD, VENOM et BLUE CHEER, cocktail rehaussé d’un peu de ROGUE MALE et EXCITER, on apprécie alors cette simplicité de ton et cette rudesse de fond, d’autant que les trois lascars n’ont pas les médiators dans leur poche au moment d’écrire de véritables hymnes à la débauche. Ainsi, le mid tempo « Rölling Through The Night » et son tréma plus qu’allusif nous permet de nous déhancher au son d’un brulot qui n’aurait pas dépareillé sur les albums seventies de Lemmy, et la basse distordue et bouffie de Bastard singe le son de celle du regretté Ian, tandis qu’Alimai, en tant que batteur/chanteur dégage autant d’énergie qu’une centrale électrique dirigée par un pyromane. L’homme s’agite, fait virevolter ses baguettes et rouler ses pédales pour produire une puissance phénoménale, qui nous renvoie à la base de la philosophie des speed freaks sur l’explosif « Dirty Jailbait Asshöle ».
Aussi fin qu’une bonne enculade sous les douches en prison, ce premier EP est évidemment réservé à une élite de bourrins qui n’envisage la finesse que comme un mot qui rime avec fesses. Ici, tout est gros, gras, sent la sueur et la bile, la bière tiède bon marché, mais les riffs collent aux basques (« Red-light Streets »), et les refrains restent vissés dans la tête, comme après une bonne lobotomie. Entre Speed Rock et Heavy Metal punky, NEANDERTHAL NOISE MACHINE joue l’immédiateté et la barbarie, véritable transposition d’une meute de loups steampunk à la poursuite du pauvre Mad Max. Sur six morceaux, trois balancent les BPM comme un pervers la sauce sur les bottes d’une pauvre fille qui passait par là, et le final orgiaque de « Wild, Dirty & No Remörse » permet de se replacer dans le contexte des débuts du Heavy Metal moderne, quand les musiciens allaient tout autant fouiller dans les poubelles du Rock que dans les poches des punks.
Grossier, mais bien produit, distribué par les esthètes de Dying Victims Productions, Neanderthal Noise Machine est un gros coup de boule dans ta face et un maximum de watts dans tes oreilles. Tu en ressors sonné, sourd comme un pot, mais heureux comme un crétin des alpes découvrant la sexualité avec les chèvres.
Titres de l’album:
01. Caligüla
02. Snorting Shit On Your Tits
03. Rölling Through The Night
04. Dirty Jailbait Asshöle
05. Red-light Streets
06. Wild, Dirty & No Remörse
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