Je connais quelques nostalgiques qui vont encore renifler leurs vieux vinyles avec une affection particulière…Mais après tout, chacun célèbre le passé comme il le souhaite et autant admettre la vérité, parfois, c’était mieux avant. Loin de moi l’envie de me la jouer vieux con indécrottable et incapable de vivre dans son époque, mais autant dire qu’en matière de Death Metal, les débuts étaient quand même sacrément plus excitants que tout ce qui s’en est ensuivi. Mais si, rappelez-vous…Les premières sensations ressenties à l’écoute de la vague scandinave du style, les soubresauts sismiques des ENTOMBED, UNLEASHED, DISMEMBER, qui prenaient un malin plaisir à approfondir les abysses déjà creusées par la déferlante US…D’énormes guitares froides comme une nuit éternelle à Stockholm, un son gelé comme les mains d’un manutentionnaire obligé de travailler en hiver…L’enfer de glace sur terre, que les floridiens avaient d’abord dessiné de leur Floride natale, et que les anglais de BENEDICTION et BOLT THROWER ont ensuite souillé de leur patte grossière et malhabile…Oui, je n’ai pas honte de le dire, c’était quand même du costaud, et tout ça, même répété, déformé, régurgité et réassimilé, ne fait nullement oublier les prémices, la naissance, l’émergence, même si quelques musiciens plus doués que la moyenne donnent de leur personne pour nous faire croire qu’ils auraient pu faire partie de cette génération déviante et insolente. Aujourd’hui, une fois encore, c’est un duo/trio/quatuor (on ne sait pas vraiment encore) qui pioche allègrement dans le patrimoine européen pour en livrer sa version, et pour tout dire, si la partition qu’ils nous déchiffrent a des airs bien connus, elle n’en garde pas moins la fidélité comme point de mire à la double croche de basse près…
D’Alexandrie nous en viennent donc les ERODED qui avec un patronyme pareil ne jouent aucunement la confusion…Fondé en 2003, ce concept axé autour de deux figures centrales (Nicola - batterie, ex-MORTUARY DRAPE, ex-VOIDS OF VOMIT, et Lorenz S. - guitare, ex-VACUUM, ex-FORNACE) a déjà proposé à un public avide de barbaque saignante deux démos entre 2006 et 2007 (Banner of the Unrest Exile et Test the Grace Infliction), une compilation les regroupant, mais surtout un premier longue durée il y a six ans, Engravings of a Gruesome Epitaph, qui ciselait les arabesques de leur optique franchement bourrine et assassine. Six années donc pour donner une suite valable à ce premier chapitre, et Necropath, loin de marquer le pas justement, semble accélérer la cadence et accentuer les similitudes entre nos amis transalpins et leurs modèles suédois malins. Les italiens ont donc choisi de suivre le Left Hand Path qui les rapproche de plus en plus des côtes suédoises, sans pour autant se départir d’une sauvagerie typiquement anglaise, qui nous ramène aux grandes heures des sournois méfaits des BOLT THROWER, In Battle There Is No Law et Realms of Chaos en tête. Ajoutez à ça une brutalité digne des DISMEMBER, plus un pilonnage incessant à la AUTOPSY, l’esprit malsain en moins, et vous obtiendrez le LP de Death vintage du mois, qu’il faut impérativement écouter du fond de sa caverne pour encore mieux comprendre pourquoi la misère adore la compagnie. C’est donc un album destiné à tous les NIHILIST de la création auquel nous avons droit, qui fait la part belle aux rythmiques multiples, tout en privilégiant le marteau-pilon bien cogné, et qui suit une voie toute tracée sans s’en éloigner, mais sans non plus trop se répéter.
Les figures sont passées en revue comme à la parade justement, et le cirque global ne nous épargne aucun numéro, des mélodies maladives et épidermiques réduites à la portion congrue d’une colonne vertébrale oubliée dans la chambre froide, jusqu’aux soli approximatifs mais instinctifs, en passant évidemment par les multiples cassures rythmiques mises en exergue par un chant vraiment véhément, mais compréhensible au demeurant. Pas de doute, les ERODED connaissent et dominent leur sujet, et nous énumèrent toutes les conditions sine qua non de l’affiliation à la scène Death des années 90 sans complexe, et sans grande imagination diront les plus critiques. Il est évident que les musiciens préfèrent faire parler la poudre que prétendre l’avoir inventée, mais en bénéficiant d’une gigantesque production mettant admirablement bien en valeur leurs tranches de vie saignantes, ils peuvent toiser de leur morgue le reste de la plèbe extrême qui parfois cède la génuflexion face à des icônes beaucoup plus en mal d’inspiration. Ils le savent, nous le savons, et Necropath le prouve, les méthodes et recettes sont bien connues de tous les fans, mais on déguste le résultat avec un plaisir non feint, puisque le tout est méchamment roboratif, bien gras, mais sans dégouliner sur les côtés de la barquette puisque le tout a été enregistré avec précision et emballé avec précaution. Dès lors, et dans un souci de probité, on pourra accepter que ces huit titres sont autant d’hommages aux grands anciens, se savourant bouillants, ou bien congelés, et on admirera la façon qu’ont ces italiens de naviguer entre les gimmicks empruntés aux suédois, aux anglais, et même aux américains pour faire monter leur propre sauce et laisser la mort reprendre sa place centrale dans notre vie d’admirateurs fondus de Death à l’ancienne.
Alors, si vous aimez vos riffs épais et gravissimes, si vous aimez vos invectives vocales assurées et rugueuses, si vous aimez votre rythmique chafouine et en coup de fouet, et si vous concevez votre Death lourd, nauséeux et blasphématoire envers les Dieux, il est évident que ce Necropath, en tant que second effort des ERODED sera un plaisir que vous ne pourrez vous refuser. Un plaisir qui vous laissera un arrière-goût de déjà avalé, mais qui ramènera à votre palais des saveurs anciennes que l’on ne se lasse jamais de déguster.
Titres de l'album:
1.Eternal Warspate
2.Oath Of The Raidergods
3.Throne Of No Return
4.Graven Blood On Earth
5.Necropath
6.Apocalyptomb
7.Maelstrom Of Massacre
8.Last Altar Shall Be Affliction
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