Partons du principe qu’il n’y a aucun mal à se faire du bien en faisant du mal. Traitons-là du cas éminent des films d’horreur que nous autres fans de Metal, adorons au plus haut point. Démembrements, énucléations, éventrations, sadisme, bouchers fous, tueurs masqués et gantés à l’arme blanche effilée, zombis dégénérés, psycho-killer on the loose, et hop, bouchons les trous de notre emploi du temps par quelques séances de stress intense sur pellicule histoire de voir la réalité différemment. Mais osons le dire, quel plus grand plaisir qu’une bonne session de triage de tripes sur fond de gros riff basique et de dégueulis vocal restitué avec une ferveur indéniable ? Aucun, je vous l’accorde, et c’est ainsi qu’une fois n’est pas coutume, je m’adonnerai aux joies du Goregrind le plus paillard histoire de vous maintenir en éveil assez tard. Je l’admets, le style n’est pas forcément celui qui me sied, tant d’ordinaire il s’encanaille de vomi buccal (j’ai déjà essayé le vomi nasal et croyez-moi, ça fait mal), de guitares en bataille et d’une rythmique en boite qui pilonne vaille que vaille. Mais lorsqu’il concède quelques accointances avec le Grind dit « de terroir », il peut se révéler diablement efficace, pour peu que son instrumentation respecte quelques règles de tradition.
C’est ainsi le cas du projet anglais HACKSAW, ou plutôt du musicien Mark Williamson, qui gère de front plusieurs concepts, et qui nous propose donc le premier LP de cette créature qu’il a générée dans le plaisir et les entrailles déchirées.
Pas grand-chose à savoir sur le bonhomme, son Bandcamp étant plutôt timide niveau infos, mais l’essentiel réside dans sa passion pour le chaos organisé (à peine) et les horror movies bien flippés (beaucoup). L’homme utilise donc un maximum de références, en puisant dans l’art du giallo d’Argento, dans la décrépitude morbide de Fulci Lucio, pour mener à bien son entreprise de démolition Grind, qui finalement a pas mal de gueule. La recette utilisée sur Necrostalgia est donc relativement simple, une tendance à l’ambivalence en mélangeant les pistes REPULSION, CARCASS, SUBLIME CADAVERIC DECOMPOSITION, et l’art séculaire des MORTICIAN pour accommoder les bas morceaux avec des samples de film qu’on regarde par lots. Alors, ça cavale sec, ça grogne sévère, et finalement, ça joue plutôt bien, puisque la bande instrumentale tient largement la route, celle qui mène à cette vieille maison abandonnée près du cimetière d’où vous ne reviendrez jamais. Mais on connaît ce genre de voyage sans retour, qui vous taillade les tympans et vous tenaille les dents, et on l’apprécie pour ce qu’il est, puisque Mark en fin connaisseur nous a soigné la panse et l’ouïe aux petits oignons. On trouve donc dans son chaudron pas mal de blasts, évidemment, mais aussi des plans rythmiques assez Core dans l’esprit, et Grind dans le rendu (gardez les gros morceaux tant qu’ils sont chauds), des parallèles avec le CARCASS de Reek of Putrefaction et Symphonies Of Sickness (donc, le meilleur pour les plus tarés), et pas mal d’extraits de classiques, que je vous laisserai identifier pour l’amour du jeu de piste.
La production étonnement claire et puissante donne encore plus de relief à ce barbecue sur le pouce, qui célèbre en grande ripaille la tradition du bon cochon instaurée par le grand père Herschell Gordon Lewis via Blood Feast et 2000 Maniacs, et fait exploser la batterie aux quatre coins de la pièce, histoire que vous ayez encore du ménage à faire. Tout ceci nous mène donc à une conclusion évidente, ce Grind là a beau être Gore sur les bords, il n’en a pas pour autant perdu prise avec la réalité accrocheuse des origines, et ne se vautre pas dans un massacre musical inintelligible, à peine capable de rassasier les moins difficiles des accros. Le repas est servi chaud, il coule en bouche comme des tripes à la mode de Grind, et ne reste pas longtemps sur l’estomac pour ne pas vous filer la gerbe jusqu’au trépas. Non, il se veut l’équivalent d’un très honnête b-movie bien Gore, qui n’oublie pas de développer un minimum d’intrigue sans se reposer sur des effets cheap, et qui nous tient en haleine (chargée) pendant les quatre-vingt minutes généralement imparties sans nous lasser de ses artifices plein de mépris.
Alors, de là, inutile de gloser pendant des heures, même si chaque morceau à son centre d’intérêt. Vous les écouterez vous-même, mais dites-vous que si le CARCASS des heures les plus sanglantes avait continué son chemin sans chercher à devenir un chantre du Death malin, il aurait sans doute profité des progrès technologiques pour sortir un disque comme Necrostalgia, qui aurait pu constituer le troisième volet d’une trilogie, à l’instar d’Argento et de ses trois mères.
Donc, du Grind, du Gore, des samples, une voix énorme, des riffs catchy, et une rythmique qui joue la polyvalence, bilan plus que positif pour ce premier album qui propose même quelques bonus tracks en démo, pour mieux vous faire décrocher le gros lot.
Rien ne vous interdit d’écouter HACKSAW en débitant de la viande à la chaîne, ou en faisant semblant d’étriper des donzelles, d’autant plus que l’auteur termine son album par un gag/Blues assez savoureux. Vous reprendrez bien des frites avec votre tartare nom de Dieu ?
Titres de l'album:
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