Bon, ok, je ne vous ferai pas un cours de géographie appliquée, d’autant plus que je suis une quiche en ce domaine, mais je me permettrai quand même en guise de contexte de vous préciser que la Macédoine est un État d'Europe du Sud situé dans la péninsule des Balkans. En dehors de ce petit préambule locatif, je n’ai aucune autre information à vous communiquer sur le groupe du jour, mis à part qu’il nous en vient de la ville de Skopje, dans laquelle il s’est formé en 2011. Visiblement, quelques problèmes ont dû émailler le parcours des musiciens, puisqu’ils ont patienté jusqu’en 2018 pour enfin pouvoir s’exprimer, sans passer par la case démo ou EP. C’est donc avec une certaine fierté que les UNENDING FURY nous offrent aujourd’hui leur premier LP, Negative Peace, via les bons services du label national Diehard Records. Précisons aussi que ces dits musiciens sont au nombre de cinq (Hristijan Trajchevski - chant, Damjan Nikolovski & Jane Miladinovski - guitares, Nikola Velevski - basse et Aleksandar Sazdovski - batterie), et nous voici donc à jour niveau tuyaux. Autant dire que ça n’est pas avec ça qu’on va se faire une plomberie complète, mais n’étant pas là pour tenir lieu d’encyclopédie, j’aborderai donc le cas de la musique des instrumentistes en question, qui elle par contre ne fait pas dans le mystère du voile opaque. Du Thrash, du Thrash, et encore du Thrash, pour la énième sortie old-school du mois, qui a au moins le mérite de prendre ses distances avec les influences les plus marquantes, pour (presque) oser sortir des sentiers battus, et (pratiquement) nous la jouer délicatement Crossover.
En parlant d’influences, celles des UNENDING FURY se situeraient volontiers et selon leur page Facebook du côté du vieux SLAYER, de SEPULTURA, de DARK ANGEL, de SODOM, DESTRUCTION et pour les plus récents, HAVOK et TOXIK HOLOCAUST, soit une jolie battle entre les anciens et les nouveaux, pour un résultat plutôt probant, quoique délibérément classique dans le fond et la forme. Inutile donc d’attendre une épiphanie Thrashcore à la POWER TRIP, puisque nos amis macédoniens se situeraient plutôt dans une veine à la grecque des eighties, rappelant par intermittence les furieux FLAMES, ou dans une lignée modérée et australe de la même époque, lorsque les riffs se densifient et que la rythmique s’intensifie, se rapprochant ainsi des radicaux HOBBS ANGEL OF DEATH. Mais n’omettons pas de préciser que les guitares semblent avoir appris quelques trucs des guitaristes successifs ayant épaulé Tom Angelripper, et que le tempo global reste tout à fait modéré, sans pour autant brider l’énergie. C’est donc à un melting-pot assez savoureux auquel vous aurez droit sur ce Negative Peace, qui semble en effet plus concerné par la guerre que par les couvre-feux, et comme en sus l’objet en question est doté d’un excellent son, l’écoute est garantie maison. Pas grand-chose à reprocher à un album qui se complaît dans la tradition, et qui recycle à la chaîne des plans déjà entendus chez les EXUMER, les WARBRINGER, les DESTRUCTION et autres chantres d’un Thrash en saucisson, mais pas grand-chose non plus à mettre en relief, bien que l’ensemble ne soit pas dénué d’une certaine fraîcheur dans la moiteur.
Les principaux griefs formulables à l’encontre de cette entrée en matière, sont outre son formalisme un peu gênant, ses similarités existant entre les différentes compositions. Il semblerait que les neuf morceaux distillés sur ce premier LP sortent tous d’un même moule, parfois au break près, ce qui peut considérablement nuire à l’effet de surprise. D’ailleurs, n’en attendez aucun, puisque telle n’était pas l’intention de ces macédoniens, qui préfèrent le choc frontal au louvoiement fatal, mais qui maîtrisent suffisamment bien les codes pour accoucher d’une œuvre sinon passionnante, du moins intéressante. Difficile toutefois de mettre un chapitre en avant, puisque les riffs rebondissent d’instant en instant, sans vraiment lasser, mais sans non plus captiver. Disposant d’un bagage technique respectable, les cinq musiciens évitent donc l’épate mais pas la retape, et se montrent parfois difficilement convaincants lorsque le tempo va décroissant. De plus, le chant très particulier et assez éraillé de Hristijan Trajchevski peut rebuter les afficionados d’un timbre plus grave et tassé, ses interventions se heurtant souvent au conformisme de thèmes qui sortent difficilement de l’ombre. On se prend même assez souvent à jouer au petit jeu du blind test pour reconnaître tel ou tel riff qu’on a certainement déjà entendu quelque part, d’autant plus que les UNENDING FURY ont tendance à n’en caser qu’un minimum sur des titres pourtant assez longs. Ainsi, si « Selective Justice », « Negative Peace » et « Fatherland » ne sont pas fatalement rebutants, ils se montrent assez redondants, dans une veine MORTAL SIN un peu pataud et moins ambitieux qu’à l’ordinaire. Mais lorsque les BPM montent dans les tours, les chœurs Hardcore nous la joue sur du velours, et « Solace For Winner » ou « In This Madness » de nous faire headbanguer sans détour. Dommage que l’aspect progressif n’ait pas été plus travaillé, et agrémenté de mélodies susceptibles d’apporter une plus-value au déluge de plomb, même si les arpèges de « Fatherland » et sa construction en crescendo font montre d’embryons d’intentions.
Encore un peu monolithique et inamovible pour déchainer les passions, malgré quelques séances d’excitation collective (le break dantesque sur le solo de « Solace For Winner » reste un des hauts-faits du LP), Negative Peace ne fera certainement pas honte à sa nation, mais ne lui permettra pas non plus de monter sur le podium des pays les plus productifs et créatifs en termes de Thrash festif. On aurait pu penser qu’en sept années de gestation, ce premier album aurait de quoi provoquer plus de sensations, mais laissons le bénéfice du doute aux UNENDING FURY, qui reviendront peut-être moins timides pour nous filer le frisson.
Titres de l’album:
01. Hellfire
02. The Moral Ruin of Man
03. Negative Peace
04. In This Madness
05. Collateral Damage
06. Selective Justice
07. Nowhere To Run
08. Solace for Sinners
09. Fatherland
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