Némésis (en grec ancien : Νέμεσις / Némesis) est une déesse de la mythologie grecque mais aussi un concept : celui de la juste colère (des dieux) et du châtiment céleste.
Si l’on se réfère à cette définition, alors le premier album de NEMESIS est la Némésis suprême, la colère la plus forte, la haine la plus viscérale, et la punition la plus grave. Dans ce cas précis, NEMESIS n’est pas une déesse, mais un musicien norvégien, Sondre Berge Engedal, qui déclenche les foudres des enfers envers les hommes un peu trop complaisants envers leur péchés mortels.
Sondre Berge Engedal est seul dans son coin, mais fait du bruit pour dix. S’occupant évidemment de tout dans son propre groupe, de la composition à l’interprétation jusqu’à l’enregistrement, il propose aux légions noires du monde une vision cryptique et diffuse d’un Black Metal impitoyable, hautement cacophonique, entre les ignominies de DEATHSPELL OMEGA, les atrocités de MGLA, et l’impénétrable noirceur de ce cher Mories, les atteintes schizophréniques en moins.
Comme vous le constatez, le dossier est chargé et à charge. Sondre Berge Engedal ne nous rend pas la tâche facile, et s’épanouit dans une misanthropie avancée, telle l’allégorie de la caverne de Platon, en bon monstre qui attend dans l’ombre. Sauf qu’une fois sorti de la caverne, le monstre est encore plus impressionnant que dans notre imagination, et surtout, beaucoup plus dangereux.
Musicalement parlant, ce premier album passe par un certain nombre d’humeurs. Toutes maussades évidemment, mais s’exprimant par des biais différents. Entre la vitesse déraisonnable caractéristique du Black norvégien, et cette lancinance qui non seulement déclenche des céphalées mais aussi des suées, et que l’on pourrait presque attribuer à un DARKTHRONE en goguette avec les WOLVES IN THE THRONE ROOM.
Et sur le chemin, croisant les TERRA TENEBROSA, GNAW THEIR TONGUES et autres DODECAHEDRON, notre NEMESIS foudroie du regard mais aussi du jugement, entre deux litanies gravissimes prononcées d’un ton sentencieux. Le tout est aussi hermétique qu’un Black cacophonique peut l’être, mais nous évite les errances du lo-fi indigeste, par le biais d’une production impeccable retenant le chant par le col de la chemise pour qu’il reste loin en arrière.
Rythmiquement imparable, ce premier album fait montre d’une maîtrise incroyable dans la folie. Evidemment réservé à la f(r)ange la plus extrême du spectre fanatique BM, il conserve ses atouts jusqu’à son terme, même si les thèmes musicaux choisis ne sont pas tous compréhensibles.
Pour comprendre, il faut évidemment écouter, impératif encore plus obligatoire dans le cas d’une avant-garde nécrosée et purulente. Sondre Berge Engedal transforme la paisible Norvège en asile de fous, déambulant lui-même dans les couloirs avec une vieille camisole souillée, psalmodiant des malédictions comme un vieil ermite sorti de sa tanière qui l’a hébergé pendant au moins vingt ans.
Tout ceci est donc d’une laideur admirable, et d’une violence non négligeable. Mais l’immense qualité de l’auteur - outre son imagination pour le moins effrayante - est d’avoir emballé ses atrocités dans un sac instrumental ouvragé, avec boucles de basse, mélodies acides, guitare prolixe, et rythmique polymorphe, pour obtenir systématiquement l’effet désiré. Ainsi, « Death´s Lullaby » sonne vraiment comme une comptine ravagée pour enfants pas sages du tout, tandis que le pamphlet final et interminable « Casting A Shadow » ose une intro classique, avant de sombrer dans les affres du nihilisme le plus évident, entre gravité suffocante et lenteur épuisante.
Pas facile de venir à bout d’un tel monolithe, qui vous écrase de sa majesté. Enrichissant, épidermique, professionnel et réfléchi, Némésis est en effet une sale colère des Dieux qui en ont marre qu’on les prenne pour des imbéciles. Mais aussi un cri de joie des démons qui se frottent les mains de notre funeste destin.
Après tout, nous l’avons bien cherché non ?
Titres de l’album:
01. A Bleeding World
02. Rite of Fire
03. In Total Torment
04. Death´s Lullaby
05. The Siren
06. Casting A Shadow
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