Il faut quelque part être complètement maso pour commencer sa semaine en chroniquant le premier album des américains de NARAKAH. Dès le lundi matin, même au soleil, se manger une bonne rouste Death/Grind/Gore est certainement un acte désespéré, un peu comme ces suicidaires qui avalent juste assez de barbituriques pour ne pas mourir et attirer l’attention sur leur mal-être. Alors, la question demeure…Suis-je mal dans ma peau, ou suffisamment sociopathe pour digérer ces borborygmes, ces blasts incessants, ces arrangements Noisy et autres fantaisies bruitistes ? S’il est évident que la joie de vivre n’est pas mon trait de caractère principal, je n’en suis pas pour autant un clown blanc qui regarde de loin les pitreries des autres amuseurs, la larme à l’œil et l’espoir noyé dans la dépression. Mais que voulez-vous, le Death/Grind, c’est un peu mes épinards à moi, et une fois ingurgité ce massif Nemesis Cloak, je me suis senti capable de déplacer des montagnes de fumier.
NARAKAH n’a pas encore suffisamment roulé sa bosse pour l’émousser, et reste encore un monstre de puissance brute. Encore indépendant malgré des qualités évidentes, ce quatuor de Pittsburgh (Evan Kunkle - basse, Jason Spence - batterie, Adam Bailey - chant et Chris Smith - batterie) n’en est pas resté à l’étape des présentations, franchie dès la parution de son premier EP Dark Light District, paru il y a deux ans. L’année dernière, les connaissances se poursuivaient avec Blast Haven, et en 2022, le groupe est prêt à en découdre avec tous les autres cadors/VRP de la cause brutale, via cette cargaison de dix-huit morceaux passant comme un orage d’été dans un camping bondé.
Superbement produit, Nemesis Cloak est une synthèse parfaite des trois courants qu’affectionnent ces musiciens grognons. Un gros tiers de Death, un tiers et demi de Grind, et une pincée de Gore, le tout caviardé de samples et autres effets sonores, pour moins de vingt minutes de colère saine. Pas plus d’une minute et quelques par cri primal, des enchaînements fluides qui donnent le sentiment d’affronter un monolithe compact, et surtout, une rage de jouer une musique furieuse, entre BRUTAL TRUTH, THE KILL et les premiers CARCASS, avec en sus, ce petit brin de fantaisie qui caractérise le Grind américain le plus ludique. Et autant dire qu’on s’amuse en encaissant les dix-huit chansons de cet album sans concessions.
Pour être honnête, comme j’avais négligemment oublié de couper la fonction « repeat » de mon lecteur, j’ai écouté l’album au moins trois fois avant de me rendre compte que je l’avais déjà écouté trois fois. Ce qui vous en dit long sur les qualités de ce disque, unique, concis, violent, mais terriblement sympathique. Il n’y a évidemment rien de bien neuf à attendre d’un tel bordel, si ce ne sont quelques allusions directes ou indirectes à NASUM, AGATHOCLES et autres boursouflures Noisy, mais l’entrain, la conviction, et une foi sans faille en font une étape essentielle pour tout fan de Grind avide de nouveautés.
Sans abuser de ce fameux effet « dégueulis vocal » que les maniaques Gore aiment tant, NARAKAH joue l’ultraviolence analogique, se repose sur un batteur poulpe increvable, mais aussi sur un guitariste qui connaît son lexique Death/Grind par cœur, et qui impose des circonvolutions à vous filer la gerbe en plein repas de famille. Avec quelques inserts Heavy à filer la pétoche, une voix qui grince, qui grinde, qui hurle, qui vitupère quand on l’enc***, un bassiste tellement distordu qu’on n’y prête pas attention, Nemesis Cloak est une jolie fête organisée en l’honneur de la débauche la plus pure, et un énième témoignage de la rage made in USA qui depuis l’orée des années 90 a fait du Death/Grind l’un de ses chevaux de bataille.
On gardera pour la bonne bouche « Headless Nazarene », hit improbable, « Yarler On The Prowl » et ses trente secondes inexcusables, « Nemesis Cloak », title-track putride et écrasant, et quelques autres segments tous aussi joyeux et mémorisables.
Un premier album impeccable qu’on peut et doit écouter plusieurs fois dans la foulée pour s’immerger dans un monde de brutalité saine et cathartique, à l’inverse de ce que ce titre laisse suggérer.
Titres de l’album :
01. Leftover Hamburger
02. Crosstream Sumeria
03. Seven Zurls
04. The Uzi Crusades (“Uzi Jūjigun”)
05. Silian Rail
06. Headless Nazarene
07. In Hostile Purity
08. F.R.E.E.
09. Gabriel's Horn
10. Through Incendiary Tropics
11. Yarler On The Prowl
12. Nemesis Cloak
13. The Colour Of Illusion
14. The Rogue's Wallet
15. Hausu
16. Oaky Afterbirth
17. Creepshow Tabernacle
18. Thriving On Mysterious
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