Attention, chien méchant.
C’est certainement ce qu’on pourrait lire sur le portail des maîtres d’HADOPELAGYAL, sorte de teigne croisée pitbull et sataniste confirmé qui aujourd’hui enfin, daigne se présenter à nous tous crocs dehors. Le mâtin n’est pas aimable, en veut méchamment à vos chevilles, et n’hésitera pas à mordre en cas d’avancée trop imprudente et impudente. Il faut dire qu’il attend patiemment depuis 2016 pour faire démonstration de sa force du côté de Leipzig, alors autant dire qu’il a l’écume aux lèvres et la babine saillante.
Plus sérieusement, HADOPELAGYAL est un duo estampillé BM qui propose via Amor Fati son premier longue-durée, après nous avoir alléchés avec une démo et quelques splits bien sentis. Hekla (guitare/chant), et Augur (batterie) ont donc rassemblé leurs idées pour agencer ce Nereidean Seismic End, sismique, terminal et maladif.
Les deux labels collaborant sur cette sortie, Amor Fati et Ván ne sont pas peu fiers de leur découverte. Il y a de quoi, puisque cette musique sombre, cryptique et chaotique remet les pendules à l’heure noire pour que sonne un minuit de sacrifices. La scène BM allemande a toujours exercé une fascination sur les labels, connaissant très bien le vivier de groupes malsains en activité outre-Rhin. HADOPELAGYAL avait donc la garantie d’être signé un jour, pour répandre la bonne parole d’un Metal poisseux, ténébreux, chaotique et dérangeant, entre la folie suprême de la Norvège des nineties, et l’impérialisme allemand conquérant de la nouvelle décennie. Et une fois les deux composantes mélangées, le résultat est inévitable : cauchemardesque, intense, sans pitié, articulé en longs chapitres qui le plus souvent distillent une ou deux idées.
Bounded by the energies which are at work in us, which are exempted from expression through hollow words and not attempted to be depicted concretely. Our compound exists for what is shaking and flowing in us, naturally grown and born by efforts of disposition in infinity
Le groupe lâche ces quelques lignes plus ou moins absconses pour délimiter son univers, sans vraiment nous expliquer le pourquoi du comment. Mais nul besoin d’analyse scolaire pour apprécier la fournaise dégagée par cet album, qui de son entame à son terme, repousse les limites de la laideur, à l’image de cet infâme « Intertidal Terrorrealm », durant lequel une ligne de guitare atonale essaie de se faire une toute petite place entre le chant vomi et les percussions incessantes.
Là est le point d’ancrage du duo : ne pas prôner l’unisson, et traiter chaque partie musicale comme une entité individuelle avec ses propres codes. Ce qui évidemment se rapproche parfois d’une douce cacophonie pour les néophytes, mais qui aboutit à des tourbillons de violence pure, à l’occasion de l’infernal « The Morning Carried a Feeble Sun, a Solitary Sphere of Embers ».
Evidemment, le BM à ce point underground est réservé à une fraction d’un public amateur d’extrême, en connaissant les ramifications les plus profondes. Les esthètes d’un BM mainstream n’y trouveront pas leur compte, mais les autres y puiseront un bonheur infini. Il faut dire qu’avec des sommets d’atrocité franchis à l’occasion de « Blades Drawn From the Iron Marrow of the Sunken Dead », HADOPELAGYAL était pratiquement sur de drainer dans son sillage les malades les plus accros Au Black Noisy le moins compromis, et sachant cela, les deux musiciens en ont profité pour jouer la partition la plus abstraite et sans empathie aucune.
Je ne porterai pas aux nues un album aussi difficile d’accès, mais j’en louerai les qualités indéniables. Une certaine vision de l’horreur, une absence totale de remords, pour un premier album qui va secouer l’underground de ses coups de boutoirs inépuisables. Comme un bélier enfonçant la porte d’un château trop bien gardé, Nereidean Seismic End est une secousse intense qui aplatit les ennemis et défie le diable lui-même en combat singulier, pour des plaisirs pluriels.
Titres de l’album :
01. Depravity Shall Triumph
02. Intertidal Terrorrealm
03. The Morning Carried a Feeble Sun, a Solitary Sphere of Embers
04. Blades Drawn From the Iron Marrow of the Sunken Dead
05. In Dragging Incandescence
06. Pitiless Stars in the Clasp of Putrefaction
07. ἄπειρος καὶ ἐρῆμος ἐστιν ἡ θάλασσα
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