Ah bah nous v’la bien.
D’un côté, Zelda, qui ne s’aventure pas dans les prés avec son épée, mais qui pousse des…cris.
De l’autre, Human Slave, genre « The Gimp » de Tarantino, mais qui ne se fait pas gratter la tête en latex et préfère jouer de la basse et tout le reste. Avec une équipe pareille, pas étonnant que RODENT DESTROYER sonne comme un fourre-tout complètement barge enregistré dans un asile et testé sur des patients à la patience plus ou moins développée. J’imagine bien le truc juste après la prise de cachets, des pauvres schizophrènes, des maniaco-dépressifs, des suicidaires et des têtes en l’air se secouer les puces sur un machin pareil sans savoir ses contre-indications sur une santé mentale déjà chancelante…
Plus prosaïquement, RODENT DESTROYER nous vient de Harrisburg, Pennsylvanie, joue du Technical Death Metal avant-gardiste selon le site référentiel The Metal Archives, et du « Extreme Cat Metal » selon lui-même. Alors, en soi, où se situe la vérité dans ce monde de fous ? Entre les deux puisque en effet, la musique des « deux » américains à de sérieux aspects de Death/Grind très technique de par sa construction, mais aussi d’autres plus étranges, qui se manifestent surtout dans les interventions vocales débridées de/du la fameux(se) Zelda, qui pousse beaucoup de hurlements bizarres, mais qui miaule aussi de temps à autres d’une voix féline assez torturée.
Alors, plus marrant que crédible ? Les deux, cher docteur, puisque cet esclave humain responsable de l’instrumentation n’a justement pas le solfège dans sa poche, et tisse des structures tout à fait crédibles que vient aussitôt ruiner ce vocaliste sans limites, qui tend à tirer le tout vers une démence ambiante assez distrayante dans le fond et la forme. En gros, pas juste un concept pour faire marrer les potes et une excuse pour publier n’importe quoi, mais de la vraie musique qui tient debout sans déambulateur, un peu comme si une Yoko One soudainement fasciné par les chats siamois s’était acoquinée avec les DISHARMONIC ORCHESTRA pour nous pondre un Lulu baptisé MeowMeow.
J’avoue avoir été surpris sur les premières mesures de l’album, mais pas plus que la moyenne car le duo de branques a pris soin de cacher ses pires exactions un peu plus loin. Avec des intermèdes 8-bits, des arrangements vocaux à faire passer les premiers CARCASS pour du Blues extrêmement bien prononcé de la bouche (« Self Disemeowlment », vous apprécierez le jeu de meow), des accélérations foudroyantes en pelotes de laine balancées au greffier pour le faire tourner fou, et des instants plus posés qui permettent de se remettre des coups de griffes, Nespurrth reste un gag très élaboré, agréable en oreilles, suffisamment hors-normes pour mériter l’appellation avant-gardiste si chère aux esthètes, et surtout, une astuce de création qui ne manque pas de culot.
Car je vais vous révéler la vérité, Zelda n’est PAS un chanteur, mais bien Lord Purr, le chat de Human Slave, qui utilise des samples de ses miaulements pour agrémenter son Death Metal. Et évidemment, Human Slave, son humain, ne s’appelle pas vraiment comme ça lui non plus, mais Alister Reed, plus commun pour l’état civil. Alors, en ayant toutes les croquettes en main, vous serez plus à même de juger de la pertinence de la démarche d’un musicien et de son chat qui n’a rien demandé, mais qui doit quand même être très fier de faire partie d’un groupe. Encore plus appréciable après une cure d’herbe à chat, ce deuxième album après Prowler on the Couch (et un savoureux EP en clin d’œil à BRUJERIA, Mantando Perros, drôle) reste solide de bout en bout, puisqu’il n’est pas qu’un simple exutoire pour un gimmick certes cocasse, mais qui aurait pu se montrer pénible sur la durée.
Ici, ça n’est pas le cas, puisque Alister Reed a vraiment composé de solides morceaux de Death très technique et violent, et que les miaulements de son chat s’insèrent très crédiblement dans la démarche instrumentale. C’est donc rigolo, mais c’est aussi efficace, beaucoup plus en tout cas qu’un énième groupe de Goregrind ou de Pornogrind qui nous refile des morbacks dans les chiottes d’un bar à putes.
Alors, bon ben…nous v’la bien
Meow ?
Titres de l’album:
01. Effortless Refurgitation
02. Furinary Ichor
03. When the Dog Drank the Plate of Water
04. Fleas of Inveracity
05. Self Disemeowlment
06. Force Fed Kitty Grass
07. Reek of Putrid Cat Piss
08. Where the Sliamese Live
09. Enslaved by Pawpaganda
10. Catnip Bolt Pistol
11. Omnipresent Purrception
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
19/11/2024, 21:57
J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20
J'imagine que c'est sans Alex Newport, donc, pour moi, zéro intérêt cette reformation.
11/11/2024, 16:15
NAILBOMB ?!?!?!?!Putain de merde !!! !!! !!!J'savais pas qu'ils étaient de nouveau de la partie !!!Du coup, je regarde s'ils font d'autres dates...Ils sont à l'ALCATRAZ où je serai également !Humungus = HEU-RE(...)
11/11/2024, 10:09