On relève les compteurs, et on se rend compte que c‘est déjà l’heure du huitième album pour les bostoniens de REVOCATION, institution Death technique depuis 2006 et la parution de la démo Summon the Spawn. Depuis ces premiers balbutiements, le groupe a fait évoluer sa musique, la rendant de plus en plus performante et ciselée, et c’est donc avec plaisir que nous accueillons ce Netherheaven qui vient rompre quatre ans de silence depuis la dernière livraison The Outer Ones.
Mais en quatre ans, rien n’a vraiment changé pour le trio (David Davidson - guitare/chant, Brett Bamberger - basse et Ash Pearson - batterie), qui continue de saper les fondations de la civilisation moderne avec ses à-coups brutaux et ses plans costauds. Si en seize ans, le groupe s’est imposé comme une véritable institution de l’underground, le hasard n’a rien à y voir : tout est une affaire de dosage et de talent.
Deux studios ont été nécessaires pour enregistrer ces neuf nouveaux morceaux, avec la basse, la guitare et le chant captés aux HeatWave Studios et une batterie fixée au Brick House dans le Massachusetts. Le mixage et le mastering se sont payé un coup de froid en voyageant vers la Suède des Fascination Street Studios d’Örebro, et le résultat sonne aussi énorme qu’on aurait pu le prévoir. Car si la recette ne change pas, avec cette accumulation d’idées agencées avec flair et cette frontière intelligente trouvée entre Death et Thrash, le répertoire nouveau est brillant, menaçant, méchant, agressif et pourtant intelligible et compréhensible. Là est donc la force du trio US qui d’album en album, affine sa vision et se pose comme l’ultime référence du Death technique estampillé 2K.
On retrouve donc tout ce qui a fait le charme brutal de ce groupe unique, cette façon de piquer aux suédois leur approche Death mélodique pour mieux la torturer d’une bestialité typiquement américaine, liant le tout d’un groove thrashy entraînant et entêtant.
Netherheaven n’est donc ni le paradis, ni l’enfer, mais une sorte de purgatoire lubrique dans lequel les corps s’abandonnent à la douleur et au vice. Entre ces harmonies amères et de biais et cette franchise rythmique insufflée par un batteur tentaculaire, REVOCATION roule sur du velours, et continue de faire ce qu’il sait faire de mieux : bousculer avec panache, et renverser avec fougue.
Avec en cadeau bonus, un « Re-Crucified », qui bénéficie de la participation de deux figures de légende, Trevor Strnad des BLACK DAHLIA MURDER et George « Corpsegrinder » Fisher de CANNIBAL CORPSE, Netherheaven a tout du paquet de Noël, aussi appréciable à l’extérieur qu’à l’intérieur. Et dès le choc frontal de « Diabolical Majesty », les pendules sont remises à l’heure, comme si elles s’étaient arrêtées en 2018. Précision/agression, le quota est une fois de plus respecté, et certains morceaux profitent même d’un surplus d’inspiration comme ce sombre et amer « Galleries of Morbid Artistry », introduit par des arpèges délicats avant de nous les broyer façon gros Death grognon.
La patte REVOCATION est donc évidemment bien présente, et garantie par le leadership de David Davidson, qui depuis 2006 n’a jamais lâché la barre ni modifié son cap. Le tempétueux guitariste/chanteur s’offre même une pause en mode instrumental, avec un « The 9th Chasm » qui permet d’apprécier toute la versatilité de son jeu, histoire de retrouver l’impulsion nineties inaugurée par DEATH et tous ses suiveurs techniques.
Imbrication rythmique au cordeau, riffs précis et dissonants, discordance à l’occasion pour un retour en fanfare dans le monde des vivants. C’est ainsi que Netherheaven peut s’appréhender, comme une suite de discographie logique sans prise de risques, mais sans déception. Gras mais fin, lourd mais aéré, ce huitième album nous permet de retrouver nos trois potes au sommet de leur forme, et de déguster une tranche de Death généreux, et varié dans l’accompagnement.
La sauce prend donc encore une fois, et REVOCATION fête son retour avec fracas. Un fracas délicieux en oreilles, et qui honore un parcours forçant le respect.
Titres de l’album :
01. Diabolical Majesty
02. Lessons in Occult Theft
03. Nihilistic Violence
04. Strange and Eternal
05. Galleries of Morbid Artistry
06. The 9th Chasm
07. Godforsaken
08. The Intervening Abyss of Untold Aeons
09. Re-Crucified (feat. Trevor Strnad of THE BLACK DAHLIA MURDER & George “Corpsegrinder” Fisher of CANNIBAL CORPSE)
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