mouvements sociaux en France, mais aussi de la guerre en Ukraine, de l’agitation nucléaire d’un Poutine en roue libre et son rapprochement avec la Chine, de l’instabilité de la Corée du Nord qui multiplie les bravades de missiles, l’Angleterre qui s’embourbe dans le marigot post-Brexit, le rapport du GIEC qui n’intéresse personne, ainsi de suite, jusqu’à épuisement. Alors, que faire ? Assister au triste spectacle la mine défaite ou bien agir et hurler sa colère à s’en faire sauter la glotte et le larynx ?
A vous de voir, mais les malaisiens de RUSTED ont déjà choisi.
Je ne rencontre que très peu de représentants malaisiens lors de mes pérégrinations sur Internet, ce qui ne signifie évidemment pas que la scène nationale est inexistante, bien au contraire. Mais je dois avouer que d’un point de vue plus généraliste, la Malaisie cache en son sein des musiciens très énervés qui n’ont pas l’intention de faire profil bas, et ce premier album en témoigne de toute sa rage.
RUSTED, c’est un groupe à la foi inoxydable, en pleine contradiction avec son nom. Produisant une chaleur artistique au moins équivalente à celle d’un gros volcan en activité, ce groupe de Kuantan nous livre avec Never-Ending Disgust une bonne dose de dégoût encore humide, qu’on imagine scandé l’écume aux lèvres et l’ire en étendard. On sait que le Hardcore à tendance métallique peut se montrer très véhément, mais celui concocté par RUSTED est tout bonnement hallucinant de puissance et de méchanceté tout sauf gratuite.
Fondé sur un principe de rudesse Core amplifiée par une épaisseur Metal conséquente, ce premier long joue la franchise de ton, et bande les muscles à leur maximum. Et dès le title-track très judicieusement placé en ouverture, la donne est bonne, et on se croirait dans les rues de New-York ou de Boston, à une heure indue et peu recommandée pour sa propre sécurité.
Gros riffs, chant exhorté et gorge malmenée, rythmique lourde et profonde, les ingrédients sont parfaitement dosés, et on a parfois l’impression d’écouter un EXPIRE sous stéroïdes distribuant des baffes dans une salle de fitness quelconque. Le propos est sévère, le rendu efficace en diable, et si le tout reste classique comme une grimace de Billy BIO, on se prend au jeu sans avoir à forcer ou à faire plaisir.
Cette force est tellement intense qu’elle en accepte des inserts Death du plus bel effet, histoire d’accentuer la sensation d’oppression et d’urgence. Et si la posture reste résolument Hardcore, si la cohérence le pousse à la linéarité, Never-Ending Disgust reste une bombe à retardement impressionnante, et capable de souffler la concurrence et les injustices à des kilomètres à la ronde. Tentez le coup, et encaissez ce choc frontal qui appuie sur le thorax comme une patate de Chuck Norris. Appréciez la non-délicatesse d’un « End Of Sanity », et ses raclages de gorge intempestifs, ou l’humeur maussade d’un « Hiding Behind Angel's Mask » qui fait la gueule tout seul dans son coin.
En gros, de sacrées tranches de rage et de protestation, le tout sur un tempo plombé ou guilleret, dépendant de l’ambiance recherchée. Mais on comprend bien que ces musiciens/citoyens en ont gros sur la patate, et refusent cet avenir sombre qu’on leur propose. Groovy, souple, bien huilé, ce premier album est d’un professionnalisme remarquable, et d’une tension, évolutive indéniable.
Si les titres se contentent la plupart du temps de trois minutes pour exposer leurs théories, ils se laissent parfois aller à la rallonge pour expliquer plus en profondeur les griefs. Ainsi, « Drown In Blood » prend méchamment son temps, et transpire de tous les pores pour mener la fronde contre les porcs du gouvernement et l’inaction des dirigeants, trop contents de faire encore passer le capitalisme et le libéralisme pour des armes démocratiques.
Tout ceci pourrait être né de la fusion entre le NYHC et le groove Metal des années 90, et pourtant les faits décrits s’ancrent dans une actualité qui n’induit guère l’innocence et la naïveté. Oui, oui, le monde est laid, du moins celui des hommes, mais il n’empêche qu’on doit quand même le supporter. Ce qui ne nous empêche pas de gueuler comme des veaux dans la rue, et de frôler le chaos (« Epilogue », graveleux, pour le moins), sans pour autant prôner l’anarchie.
Mais on y viendra peut-être. A force de dégoût.
Titres de l’album:
01. Never-Ending Disgust
02. Blasphemy
03. Hiding Behind Angel's Mask
04. False Escape
05. Devestating Remedy
06. End Of Sanity
07. Bloodstained
08. Blow My Faith Away (feat. Centipede)
09. Faceless Enemy
10. Drown In Blood
11. Epilogue
Je n'avais pas été vraiment convaincu par l'album précédent, trop gonflé aux hormones inutilement, là ça respire, ça pue le old-school à plein nez, ça sent l'achat !
29/03/2025, 07:54
On va peut-être vous ouvrir un sujet "La Géopolitique vue de ma fenêtre" dans le forum, ça pourrait vous être utile parce que je ne suis pas certain que ça passionne tout le monde tout cela....En tout cas, étant donné qu'il y(...)
28/03/2025, 17:07
28/03/2025, 09:03
"Oui, comme nous en France en 1914 quand nous voulions récupérer l'Alsace et la Lorraine. Rien de choquant pour moi."Ouais, rien de choquant. Cet idiot utile de Zelensky avait juste faite sa campagne en faveur de la paix.
27/03/2025, 20:46
"Poutine ne s'est pas levé un matin en se demandant ce qu'il pouvait faire ce jour-là, puis a décidé que d'envahir l'Ukraine, ce serait marrant"Ça c'est une certitude, pour Poutine l'Ukraine c'est la Russie. Po(...)
27/03/2025, 20:18
Et l'Ukraine n'a pas respecté les accords de Minsk, Zelensky déclarant même vouloir récupérer le Dombass par n'importe quel moyen.C'est un peu plus compliqué que les Russes ont envahi l'Ukraine (Poutine ne s'est pas lev(...)
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Génocide ou pas, il y a un pays qui en a envahit un autre (du moins il essai hu hu). Point barre. C'est pas plus compliqué que ça. Si on cherche à justifier ou excuser ça, le monde va devenir un enfer total (plus qu'il ne l&apos(...)
27/03/2025, 16:49
Je ne vois pas pourquoi les fans Russes du groupe devraient pâtir de la politique de POUTINE et être privés de les voir en live. La prochaine étape c'est quoi ? obliger tous les groupes à arborer un drapeau ukrainien ?
27/03/2025, 15:53
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27/03/2025, 10:22
27/03/2025, 06:02
Il me semble que lorsqu'on parle de “désukrainiser” l'Ukraine on est pas loin d'une logique génocidaire.Après mon jugement est peut-être influencé par les massacres de Boutcha ou la déportation de dizaines de milliers d&ap(...)
26/03/2025, 20:47
J'aime beaucoup Céleste mais il était en effet d'une bêtise incommensurable que de faire telle tournée. Après, il ne faut pas se plaindre des conséquences, assez cohérentes avec les vives tensions géopolitiques actuelles.Apr&egr(...)
26/03/2025, 16:53
MorbidOM qui critique ( à juste titre ) les donneurs de leçons... mais tout en endossant lui aussi le rôle de donneur de leçons !!
26/03/2025, 14:33
La Russie organise un génocide ? Il faut faire attention aux mots qu'on écrit parfois.
26/03/2025, 13:42
Merci oui c'était bien eux. J'avais beaucoup aimé leur prestation sans donner suite, c'est l'occasion de se rattraper.@Buck Dancer : sur Reign of infinite je trouve également.
26/03/2025, 13:37
Pour une fois je soutiens complètement les festivals qui ont autre chose à faire que de se farcir ce genre de polémique. Ça n'a rien à voir avec exhumer des paroles volontairement provocantes écrites il y a 20 ans. Et puis on parle quand (...)
26/03/2025, 11:24
Z'ont qu'à également organiser une tournée en Ukraine et y'aura un-partout-balle-au-centre...CQFD.
26/03/2025, 08:33