Never Say Die

Wig Wam

22/01/2021

Frontiers Records

Peut-on en vouloir aux norvégiens de WIG WAM d’avoir emprunté le titre d’un album légendaire de BLACK SABBATH ? Non, car ce nouvel album totalement imprévisible le justifie de toutes ses notes, et présente le visage d’un groupe réunifié, malgré les circonstances. En 2019, le combo prévoyait de faire des festivals l’année suivante, plans qui sont évidemment tombés à l’eau, pandémie oblige. Et il serait très étonnant qu’ils puissent mettre leur plan à exécution en 2021, l’avenir proche s’annonçant plus que sombre pour les manifestations de masse. Nonobstant ce triste constat, c’est un réel plaisir de retrouver le quatuor en 2021, neuf ans presque après leur dernière intervention musicale Wall Street qui s’était avéré un mauvais pari à long terme. Et avec la collaboration entre Âge Sten NILSEN avec Erik MARTENSSON (ECLIPSE/ W.E.T./NORDIC UNION) dans AMMUNITION et le fait que Trond HOLTER ait rejoint JORN, le futur de WIG WAM semblait compliqué, et les fans s’étaient fait une raison : leur nostalgic band favori faisait désormais partie du passé, et pour le retrouver, il convenait de se jeter sur ses anciens albums, en se rappelant de son intervention remarquée à l’Eurovision. Mais le destin est capricieux, et ses dédales complexes. C’est ainsi que Glam (Åge Sten Nilsen - chant), Teeny (Trond Holter - guitare), Flash (Bernt Jansen - basse) et Sporty (Øystein Andersen - batterie) nous présentent leur dernier-né qui ne détonnera pas dans la fratrie globale. Certains webzines vont déjà jusqu’à parler du LP le plus complet de la carrière des norvégiens, et après écoute attentive du produit en question, je ne saurais leur donner tort.

WIG WAM a toujours été le plus crédible et festif refourgueur d’antiquités du marché nordique et européen. Leurs hymnes sont comme les feuilles mortes et se ramassent à la pelle, et impossible d’oublier des œuvres aussi enjouées que Hard to Be a Rock'n Roller ou Non Stop Rock'n Roll. Du Rock n’roll donc joué à la norvégienne, mais surtout une sacrée façon d’accommoder de nouveau les recettes Sleaze des eighties tout en les épiçant d’une large dose de Heavy. Et en parlant de Heavy, Never Say Die en est truffé, et autant dire que le malicieux Teeny s’en est donné à cœur joie sur ces nouveaux morceaux qui débordent de riffs agressifs. La production, bombastic comme on l’espérait met en relief cette puissance accrue, comme si les huit années d’absence avait aiguisé l’appétit des quatre lascars. Et le couperet tombe immédiatement, comme disparaissent les petits fours à un banquet, « Never Say Die » sonnant exactement comme l’hymne qu’on était en droit d’attendre de ces vieux briscards. Le temps a beau marquer leur visage, il n’en entame pas pour autant leurs capacités et leur enthousiasme interne, et c’est un groupe soudé et inspiré que nous retrouvons sur ces chansons toujours aussi simples et symptomatiques de l’hédonisme en vogue dans les eighties.  

Pas étonnant que la vague revival du nord ait influencé tant de musiciens de par le monde, tant ces nouveaux refrains sont autant de témoignages de la suprématie norvégienne en la matière. Åge Sten Nilsen n’a rien perdu de sa gouaille, et ces digressions sur les tubes immortels de BON JOVI revus et corrigés Heavy sont particulièrement savoureuses, les soli se mettant à la hauteur des mélodies entêtantes. S’il était évident que le temps passé n’allait pas changer la philosophie du groupe, il a au contraire boosté les énergies, et produit un effet dynamique tout à fait éclatant : le résultat est donc énorme, et le plaisir décuplé.

Never Say Die est donc un classique instantané, et joue sa partition comme si l’avenir n’avait aucune importance et que seul le présent importait. Cette euphorie qui reste dans les neurones et qui vous oblige à trépigner sur votre fauteuil en chroniquant cet album est enivrante. Parfois proche d’un Heavy salement Power, WIG WAM a souligné la virilité de son retour de la façon la plus probante, nous servant bouillants des hits comme « Shadows Of Eternity » ou « Dirty Little Secret », démonstrations de persuasion Heavy qui renvoient la concurrence au placard. Pas question ici de se laisser empêtrer dans le gluant du tape à l’œil des années 80 et ses harmonies doucereuses, la fête se doit d’être infernale, et les riffs tillent dans le gras.

Ce qui n’empêche pas le combo de laisser sa sensibilité s’exprimer, comme d’habitude, et de se laisser aller à un instant de tendresse, sans sortir les bougies et les huiles essentielles. De fait, « My Kaleidoscope Ark » superbe comme un hit de CINDERELLA nous caresse dans le sens du poil, sans jouer la corde trop sensible de façon trop appuyée. « Kilimanjaro », lancé en signe avant-coureur a gardé son impact, et oppose l’instrumentation acoustique à la puissance Heavy, et rejoint une fois de plus la trajectoire du BON JOVI de « Wanted Dead or Alive ». Mais détailler l’album en track-by-track serait d’une futilité crasse, tant l’intégralité de l’album a été peaufiné à l’extrême, sans perdre en sauvagerie. Les WIG WAM sont toujours les meilleurs au petit jeu de dupes entre agressivité et séduction, et leurs morceaux frappés du sceau 2021 ne dérogent pas à la règle : mieux, ils la perfectionnent. Alors, on excuse aussi la facilité en pilote automatique de « Call Of The Wild », puisqu’elle est immédiatement compensée par la délicatesse harmonique du superbe « Northbound ». L’équilibre est donc parfait entre passé et présent, entre inflexions Bluesy à la WHITESNAKE (« Hard Love »), et impulsions plus personnelles et zeppeliniennes (« Silver Lining », qui rappelle méchamment le sublime « Blind Faith » de DEF LEPPARD).

Ne jamais vendre la peau des norvégiens avant de les avoir enterrés. Et même là, bien surveiller qu’ils ne sortent pas de leurs tombes pour revenir hanter nos salles de concert. Seul détail qu’on regrette - et de taille - l’impossibilité pour le groupe de défendre ce superbe nouveau répertoire sur scène. Mais gageons que dès que la situation se sera débloquée, ils seront les premiers on stage pour nous enflammer.       

                                                                                                                                                                                                        

Titres de l’album:

01. The Second Crusade

02. Never Say Die

03. Hypnotized

04. Shadows Of Eternity

05. Kilimanjaro

06. Where Does It Hurt

07. My Kaleidoscope Ark

08. Dirty Little Secret

09. Call Of The Wild

10. Northbound

11. Hard Love

12. Silver Lining


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par mortne2001 le 23/01/2021 à 18:22
85 %    1219
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