NWOBHM forever.
C’est un peu la leçon qu’on tire de l’aventure WEAPON UK, ancien acteur modérément actif de ce mouvement historique, qui du temps de sa première incarnation n’a pu publier qu’un single et une démo. D’abord actif en 1980 sous le nom de FAST RELIEF, puis rebaptisé WEAPON entre 1980 et 2012, ce sympathique combo se verra obligé d’ajouter sa provenance derrière son nom officiel pour cause de lutte de droits avec un autre groupe canadien. C’est donc aujourd’hui le troisième album signé WEAPON UK qui heurte le marché, quatre ans après le déjà féroce Ghosts of War, et neuf après le premier effort longue-durée Rising from the Ashes.
On trouve à la tête du quatuor deux figures incontournables des années 80, le chanteur Danny Hynes, présent dès le départ, mais aussi le bassiste Tony Forsythe, autre acteur capé de l’aventure anglaise. Membre ou ex de formations comme HAVEN DEVINE, L.A., OVERDRIVE, ROGUE MALE, 2KARSEX, BAMBALAM, BASEBALL BOYS, BLACKFOX, MARINO THE BAND, ou MEDUSA, le quatre-cordiste connaît son affaire, et forme avec Danny un tandem tout à fait crédible, capitalisant sur une époque lointaine qui continue aujourd’hui de fasciner la jeune génération.
Les vieux briscards se sont toujours montré à leur avantage depuis leur dernière reformation en 2012, et nous donnent régulièrement des nouvelles musclées de leur nostalgie. Dernière carte postale en date, ce New Clear Power que je vous somme d’écouter immédiatement, sous peine de passer à côté d’une tranche de vie nostalgique tout à fait délicieuse. Car WEAPON UK ne se contente pas de servir tiède des plans réchauffés de l’époque glorieuse du Metal anglais, alors dominé par les factions DEF LEPPARD, SAXON, IRON MAIDEN ou DIAMOND HEAD, mais a su adapter sa musique à l’air du temps, en durcissant le propos pour se rapprocher d’une version série B de JUDAS PRIEST, avec ce petit plus de tendresse que l’on rencontre parfois dans le regard embué d’anciens chevaliers de la reine.
Comprenez : WEAPON UK n’a rien d’une réunion d’anciens combattants, ressassant les mêmes souvenirs autour d’une bière bon marché, la silhouette ventripotente et le cheveu rare. Non, les londoniens ont su rester affutés (du moins Hynes, puisque le reste du line-up est passé à la trappe), motivés, et surtout décidés à jouer la musique la plus agressive possible tout en restant dans un domaine de Heavy Metal légendaire.
Aucune baisse de qualité à craindre donc, puisque ce troisième long est d’une haute teneur en décibels et en inspiration, quelque part entre le SAXON moderne et le DOMAIN réactivé. Et le quatuor reste crédible en toute circonstance, même lorsqu’il s’agit de tamiser les lumières pour se montrer romantique. Ainsi, la ballade « Live For Today » est un vrai petit bijou du genre, de ces power-ballads que le DEF LEP des années High n’Dry signait avec une facilité déconcertante.
Mais la sensibilité n’est pas forcément l’invitée d’honneur de cette célébration passéiste. Car c’est le puissant « Drumbeats Of War » qui ouvre le bal d’un pas puissant et d’une fluidité remarquable. Archétype de Power Metal song dans le sens le plus noble du terme, cette entame surpuissante pioche dans le répertoire du SAXON des années 90, et oppose un riff solide à une rythmique écrasante, histoire de bien préciser qu’on n’est pas là pour sucrer des fraises ou cueillir des marguerites.
Si la voix un peu fluette de Danny manque de punch et de profondeur sur les morceaux les plus violents, la justesse de son ton, la fermeté de son phrasé nous renvoient directement à la genèse du Heavy Metal à l’anglaise, lorsque la scène naissante s’apprêtait à envahir le monde entier.
Les titres forts ne manquent pas, et se permettent même parfois de taquiner un Thrash de premier ordre, lorsque la double grosse caisse à la Scott Travis concasse les os sur le champ de bataille. Avec un cogneur aussi assuré (Andreas Westerlund, solide, stable et décidé, même s’il est le dernier à avoir été intégré), et des mélodies simples mais efficaces (« Take It Or Leave It »), WEAPON UK joue des coudes et fait valoir son droit de regard sur la pérennisation d’un héritage national, et suggère une véritable passion que l’on sent transpirer d’un « Electric Power » au nom évocateur.
Crédible, entraînant, dégoulinant de plaisir, ce nouvel album est un petit délice qu’on s’offre entre deux news plus actuelles. Mais cette envie, ce plaisir de jouer se montrent contagieux à l’écoute, spécialement lorsque l’up-tempo régule les débats sur le trépidant « Remote Control » qui ne donne pas vraiment envie de s’emparer de la télécommande pour changer de chaine.
Avec un parti-pris de durée restreinte, le quatuor a fait le bon choix, puisque les titres gardent leur impact intact. Certes, la redite n’est pas toujours évitée, les thèmes rebondissent avec plus ou moins de bonheur, mais le ratio efficacité/pertinence est proche de la perfection, grâce notamment au flair d’Oscar Bromvall, guitariste inventif et régulier dans ses licks.
Petite cerise sur le gâteau dur, une reprise du mythique « Riding With The Angels » de SAMSON, micro hit de l’année 1981 signé Russ Ballard, et qui retrouve ici une seconde jeunesse Rock n’Roll goûtue et charnue. Pour son troisième album, WEAPON UK a donc évité toutes les erreurs possibles, et signe peut-être le disque (presque) parfait qu’on attendait de lui. Quitte à bouffer de la nostalgie, autant le faire dans un restau d’époque relooké vingt-et-unième siècle, histoire de garder les saveurs intactes.
Mais le pourboire est quand même apprécié.
Titres de l’album:
01. Drumbeats Of War
02. Take It Or Leave It
03. Electric Power
04. In For The Kill
05. Live For Today
06. Remote Control
07. Hard Road
08. Diamon Lil’
09. Shoot You Down
10. Riding With The Angels (SAMSON/Russ BALLARD cover)
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