La vie de musicien n’est pas toujours rose, loin de là…On connaît tous un certain nombre de tragédies qui n’ont pas leur place dans une chronique, de parcours difficiles, de destins brisés qui ont soudainement changé de cap…Et l’exemple du jour ne fait pas exception à la règle, mais heureusement, propose une issue plus heureuse que certains…
L’histoire de BREE, c’est bien évidemment celle de sa chanteuse/guitariste, cette blonde flamboyante qui manie le micro et la Flying V comme personne et qui enflamme le public de ses prestations. Cette musicienne au passé qui a grandement influencé son présent, et qui peut se targuer d’être en quelque sorte une survivante, trouve une catharsis dans sa propre musique, qu’elle joue avec le cœur et les tripes, et qui malgré des textes souvent empreints de tristesse et de nostalgie, éclate comme une bulle de savon sur votre sourire…
BREE, c’est donc Bree, et Bree, c’est BREE. Chassée d’un groupe religieux à l’âge de 17 ans par son père – pour « fornication » - la jeune originaire de l’Oregon se retrouve à errer sur les routes, vivant, mangeant et dormant souvent dans sa voiture, avant de s’exiler en Californie où elle rencontrera le batteur David J Castello à Palm Springs, le jour de son vingt-et-unième anniversaire, symbole de sa majorité.
Le duo fraîchement constitué décide alors de faire ses valises pour Nashville, et se voit complété du bassiste local Mayrk McNeely, pour devenir un groupe à part entière.
Ensuite ?
Des distinctions, des concerts évidemment, beaucoup de rage et d’énergie, et puis la concrétisation et validation par l’enregistrement d’un album, New Skin, dont l’intitulé affirme la renaissance de cette musicienne dont l’abnégation n’a d’égal que le talent d’interprète et d’instrumentiste…
A l’écoute de ce New Skin, il est très difficile de retrouver le son essentiel de Nashville qui n’a évidemment pas eu beaucoup d’influence sur le trio. Leur musique trouve plus volontiers son essence dans l’ambiance Californienne, avec ces guitares joyeuses et carillonnantes, cette rythmique en up tempo qui martèle avec brio, et ce chant légèrement juvénile et boudeur (« 18 », sorte de croisement entre un R.E.M de banlieue et un NERVES de fête de fin d’année).
Beaucoup ont vu en BREE l’équivalent contemporain d’une Avril Lavigne, ce qui en soit n’est pas faux, ou une sorte de Taylor Swift énervée, ce qui par contre est assez ridicule. S’il est certain que cet album est musicalement léger et entaché d’une Pop Rock assez futile, les chansons qui le constituent sont loin d’être aussi superficielles qu’on croit, et proposent des arrangements subtils et des mélodies incroyablement matures dans leur exubérance.
D’ailleurs, qu’on ne s’y trompe pas. Les influences revendiquées du trio sont plutôt à chercher du côté des Buddy Holly, Elvis Presley, Eddie Cochran, Patsy Cline, ou Gwen Stefani et Amy Winehouse, soit une intéressante jonction entre la tradition de la musique Rock US et la nouvelle génération cosmopolite.
D’ailleurs, on sent bien les allusions spécifiques à l’ancienne chanteuse de NO DOUBT sur un morceau comme « Do What You Wanna Do », qui trépigne d’un rythme chaloupé et d’une guitare saccadée, pendant qu’un chant très sucré fait le reste et finit par séduire les auditeurs les moins jeunes de sa fanbase.
Et c’est certainement ce qui fait le charme de ce groupe atypique, qui assume complètement son désir de se faire plaisir et de nous faire plaisir par extension, sans chercher à jouer une musique complexe mais en misant tout sur des harmonies bien troussées et des structures coulées, mais bien balancées.
Alors, beaucoup n’y verront qu’un énième combo aux objectifs ludiques, mais je pense que l’affaire va bien plus loin que ça, et pas seulement eut égard au passé chaotique de sa chanteuse/guitariste…
Alors évidemment, le public Hard Rock et Heavy Metal aura bien du mal à se projeter. New Skin gravite dans la sphère d’un Classic Rock teen mais se montre beaucoup plus intelligent que la moyenne des artistes du cru. Il est évidemment impossible de ne pas voir d’analogies avec Avril Lavigne, mais plus dans la forme que dans le fond, même si des morceaux comme « Free » sont beaucoup plus profonds que ce que la jolie Canadienne a pu proposer à ce jour.
Avec ses « woh woh » sur le refrain, qui agissent plus comme un exutoire que comme un gimmick, BREE – le trio – prouve qu’on peut très bien jouer dans un registre léger et assumer ses mélodies sans vendre son âme au diable. La patte sixties et d’ailleurs très présente sur ce titre qui pourrait se vouloir transposition contemporaine des hits Motown dans un contexte Pop Punk des années 2000.
Secondée par une section rythmique qui connaît son boulot et apporte une assise solide à ses lignes de chant, Bree peut laisser libre cours à son inspiration et son interprétation habitée. Loin d’être une jolie poupée que l’on regarde avec tendresse, la musicienne se veut interprète de l’espoir, et lâche les watts sur des tubes instantanés comme cette ouverture/single « Damn, I'm Being Me Again », qui fait office de déclaration d’indépendance sur fond de Pop Rock survitaminé qui n’a pas grand-chose à envier aux DONNAS ou à une version explosive d’une Gwen Stefani plus Rock qu’à l’habitude. Mélodie un peu amère, refrain qu’on reprend à tue-tête, les ingrédients même d’une chanson qui s’incruste dans votre mémoire pour ne plus la lâcher.
Et c’est donc sa mémoire qui guide la chanteuse dans les méandres du présent, une mémoire encombrée de souvenirs douloureux, mais illuminée par un avenir beaucoup plus radieux. Alors non, tout n’est pas réussi, certaines chansons sentent un peu le pilotage automatique, mais comment résister à une petite pépite comme « Happier Place », qui ose un orgue mutin sur fond de déhanchement à la URGE OVERKILL, ou à la syncope diabolique de « You'll Be The Death Of Me », qui se lâche à l’occasion d’un refrain aux teintes un peu passées.
Et je parlais de la Motown tout à l’heure, dont les réminiscences se retrouvent sur l’intro du morceau éponyme, qui termine cet album sur une impression en demi-teinte, aussi Pop que Rock et même légèrement Soul sur les bords, comme une appropriation de Tom Petty revisitée à la sauce « rage de vivre ».
Et c’est bien là le leitmotiv de cet album aussi frais que profond. L’affirmation d’une soif d’existence qui confère à New Skin une patine un peu tragique qu’on ressent au travers de certaines harmonies. Une histoire purement Américaine qui n’aurait pu arriver que là-bas et qui pourtant se poursuit ailleurs. Une histoire tragique qui a très mal commencé, mais qui finalement, a offert à sa protagoniste principale le bien le plus précieux. La liberté.
Cette liberté d’être ce qu’elle veut, et de se livrer par touches fugaces au travers d’une musique euphorisante et beaucoup plus adulte qu’il n’y paraît.
Une nouvelle peau ?
En tout cas, un costume de scène qui lui va à merveille…
Titres de l'album:
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Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
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